jeudi 29 décembre 2022

Différences



Ce qu'il se passe en nous lors de la création

modifie chaque aspect de l'environnement

parce que notre regard est dans sa soumission


Parce que la moindre œuvre est dans nos sentiments

qu'elle est une quête et qu'elle est une mission

qu'elle est souvent ce qui nous reste seulement


Dans la vie nous restons l'invention l'un de l'autre

il n'y a pas de décision facile à prendre

et c'est justement là que réside en bon apôtre

un condensé puissant des impressions à rendre


Quoi que l'on se ressemble à fabriquer du vent

que l'on soit en Ukraine ou que l'on soit en France

on le fait passionné par la vue du Vivant

la création c'est l'art absolu des différences

mardi 20 décembre 2022

Faux-pas



Ce qu'il faut ce qu'il ne faut pas nous l'ignorons

nous faisons comme on peut dans nos vies solitaires

et de toute façon le destin tourne en rond


J'essaie de le noyer dans des vers solidaires

en dépit des écrits ces vers nous rongerons

dans l'enclos d'un cercueil on pourrait manquer d'air


Il y a dans vos yeux l'apaisement d'un ciel

un chemin sans retour et néanmoins sans vous

dans un ultime espoir rien n'est artificiel

le temps s'enfuit sans fuite et pourtant s'en fout


Nous vivons dans un monde oublieux de l'amour

et rien mieux ne le gâche à moins qu'un grand faux-pas

quand nous suivons le microsillon des labours

on déraille au final en chantant son trépas 

vendredi 16 décembre 2022

Salop'rie d'guerre



En hommage aux garçons soldats de l'Ukraine



Qui se souvient ici de la salop'rie d'guerre ?

On ne sait plus : nos vieux sont morts en monuments

qui nous font confondre aujourd'hui d'avec naguère


Et cependant les gars de l'Ukraine au moment

de ma pauvre écriture y sont —  salop'rie d'guerre ! —

un peu de geul' cassées, beaucoup d'guel' d'enterr'ment


Du Kremlin le vampire espère une hécatombe

et moi je vous l'écrit : c'est lui qui doit payer

c'est à lui de les accompagner dans la tombe

un vieux porc envoyant la jeunesse au charnier


Pour ces derniers bastions contre la barbarie

que sont les soldats conscrits du peuple Ukrainien

prions simplement pour une immense survie

quoi qu'il en soit de nous quoi qu'ils ne craignent rien

lundi 12 décembre 2022

Intercession



La vie commence où tout espoir est oublié

comme une faim de tigre ayant la grippe aviaire

après s'être perdu dans un grand sablier


Je faisais l'important tout en faisant le fier

et consultait chiromancien les doigts pliés

les lignes de ta main ce réseau ferroviaire


En l'empruntant dans un wagon-lit calmement

j'ai rêvé de l'idylle en pagaille illusoire

et de l'attachement qu'on construit sous serment

chaque idée que l'on a de nos vies dérisoires


Il en faut néanmoins beaucoup plus en mon cas 

lorsque je suis la proie dans ce réseau trophique

à chaque cœur échoué sa méduse en encas

l'amour est une intercession catastrophique

jeudi 1 décembre 2022

Magnétite



La vie littéraire est une respiration

quant à savoir en quoi tout est question de goût

s'écrire est expiration lire inspiration


Ce monde hypocrite est l'objet de mon dégoût

le décrire est un art et les mots ses passions

dont la phrase défile un peu comme un égout


Les jeux où l'on se pique ont lieu tous les quatre ans

quelque fois l'on est seul et cela peut durer

le cœur bas cependant remontant son cadran

fait de la solitude un son de Liberté


J'ai cru perdre le Nord une énorme bévue

mais je t'ai poursuivie boussole initiatique

et nos points de vue sont une perte de vue

sans le moindre aimant l'attirance est magnétique

vendredi 25 novembre 2022

Déconfit



L'attirance est l'aimant qui définit nos pôles

équateur au milieu tout le reste est un leurre

il me faudrait ta joue posée sur mon épaule


Le désir est un flocon fondant sous deux chaleurs

afin de conquérir un semblant d'hyper-ball

imitant les grands trains dont l'aiguille est à l'heure


On pense à nos passés c'est quoi donc un poème ?

un brin de mots qui touche au cœur une étrangère

il y a tout en toi des serments que l'on aime

et de la vigne aussi les sarments que l'on gère


On coupe en vérité des idées ce qu'on doit

de nos grands testaments les mensonges qu'on fit

d'un futur espéré je ne suis qu'à deux doigts

tombe la pluie sur mes idéaux déconfits

dimanche 13 novembre 2022

Entre deux



Je n'ai plus le physique à jauger de l'amour

et néanmoins je vis dans un espace abstrus

juste entre-deux comme en un sillon de labour


Roulant dans des rouleaux colorés de menstrues

nous rendons intime un roulement de tambour

alertant notre instinct du poison d'un intrus


Tout aspect juste en soi n'est aux yeux qu'un tyran

néanmoins nous faisons tout pour y parvenir

et l’appât rance en est beaucoup moins attirant

chaque mot qu'on prononce est un rêve à venir


Entre nous chaque mot chaque idée nous inspire

une idée de portrait qui me saoule et m'enivre

en transpirant de l'encre afin de te décrire

être est une interrogation qui nous fait vivre

vendredi 28 octobre 2022

L'âme s'trame






Pour vanter ta beauté j'en fais des kilogrammes

avec une âme en T de l'ABC des mots

de mon poème épique épique et colégram


On se ressemble au point de se trouver jumeaux

nous serions les acteurs issus d'un curieux drame

où tout se soude en fait avec un chalumeau


Nous serions donc un artefact intéressant

pourtant nous le savons l'amour est orphelin

quand on passe un savon sur un passé récent

c'est ma foi trop souvent pour s'en laver les mains


Je sais que l'immondice habite au quatorzième

et qu'un arrondi s'ment sur le gras de tes fesses

apprends-moi le refrain le premier le deuxième

afin que ton cul sonne et que je le professe

lundi 24 octobre 2022

Nuages



Nos passions sont dans l'air et forment des nuages

en soufflant sur la vitre on dessine assez bien

le bon cœur où palpite un doux ferment d'orage


En gestation tempête et nos serments ne sont rien

que du vent dévoilant mes violents vers de rage

un poème est sans queue ni texte erre aérien


J'ai déposé ma bouche un instant sur la tienne

et tes lèvres de braise ont scellé mes paroles

ont renié ma promesse et quoique je maintienne

il fallait donc se taire et rester en son rôle


Écrire est un projet dont l'ampleur est inouïe

l'amour est impalpable et le désir oublie

n'en reste qu'un constat d'illusions évanouies

que vient tenter en somme un fantôme anobli

samedi 22 octobre 2022

Condensation

 


La Poésie c'est un condensé d'émotions

qui se distille en douce un peu comme un parfum

chaque fois que j'écris je cherche une invention


Je cherche un sel heureux mais je ne suis pas fin

je ne suis pas Rimbaud trop con de sensation

trop beau de son Génie dont je n'ai pas la faim


L'amour est un instant fugace où tout s'oublie

ton regard est profond d'outremer invasive

et du jaune et du bleu qui là se relient

je dirai de l'Ukraine une union défensive


On tuera du raciste et de l'antisémite

on réduira Poutine à sa poupée de cire

en lui plantant l'aiguille on détruira le mythe

on débarrassera l'ici d'un triste sire

vendredi 14 octobre 2022

Courir



Je ne fais plus confiance à la moindre mesure

à la moindre musique à la moindre sirène

entendue dans l'éveil et pourtant rien n'est sûr


Alarmant crayon gris qui court à perdre haleine

en blanc de page allant vers sa pauvre masure

L'amour est un fardeau dont se charge la haine


Être enfin soi-même est le statut du bonheur

rêver peut-être en gardant les yeux bien ouverts

en face du réel l'illusionne à l'honneur

et si les tiens sont bleus les deux miens sont tout verts


Une vie se résume à la course engagée

qui se mène à l'arrache en tournants qu'on dévie

contre ce que démontre un temps peu dégagé

finir en vie c'est souvent finir sans envies

mercredi 12 octobre 2022

Fantasme indien



Du Capitalisme il ne restera que cendres

une guerre est en jeu de l'Ukraine à l'Iran

mais quand le climat flambe on voudrait redescendre


Ici Paris qui cherche à bien tenir un rang

nous avons acquis la tendance à condescendre

en repoussant sur le fumier de nos parents


Mais j'ai pourtant visé le dernier corollaire

en oubliant d'être jeune on se déguise en vieux

je ne suis pas un monstre et pourtant j'en ai l'air

il ne faut pas promettre à défaut d'être envieux


Le trouble d'une nuit d'été s'étend parfois

jusqu'à l'automne au soir interminable et beau

de ce fantasme indien profession de foi

mes vers boiteux n'en ont gardé que les pieds bots

mardi 11 octobre 2022

Rêve américain



J'ai vu des nuits sans Lune et des jours sans Soleil

et les palpitations de mon cœur indécis

ne savaient plus du tout quel était l'appareil


Où s'était donc posée la fusée sans soucis

qui raconte un récit sans nul autre pareil

à propos de nous deux de mon rêve imprécis


Nous n'inventons que ce que nous ne vivons pas

préoccupés de l'autre en son intégrité

ce qui ne se dit pas mais s'écrit pas à pas

nous forgeons à la fois nos fers et libertés


Chaque amour oublié ruine un peu plus nos vies

chaque mot que l'on dit peut être interprété

chaque impression s'encre à la façon d'un lavis

le Nouveau Monde est à construire en vérité

samedi 8 octobre 2022

Trop-pleins



L'étendue d'un silence est comme une parole

essoufflée par le vent lancée dans l'infini

dans le vide intersidéral en fumerolle


Et l'on se retrouve à cet instant démuni

pris en otage au sein de brasiers en corolles

ouvrant leurs bras nombreux à d'ignobles dénis


Je veux changer le monde à coup de mots nouveaux

aimer c'est se sortir avec difficultés

d'un gouffre inexorable en courbes de niveau

d'un marasme où la vie s'est un jour empêtrée


Mais la Langue est superbe et le Verbe est sacré

la route apparaît longue et nue quand on se plaint

l'autre est l'être perdu sur un chemin secret

nous apprenons du vide un peu de nos trop-pleins

mercredi 5 octobre 2022

Goutte de sens



L'amour est un mensonge auquel on croit sans peine

on s'imagine en songe un bonheur un peu rance

un peu de l'écriture à laquelle on s'entraîne


On peut tourner la page et pourtant nos carences

auront tôt fait déjà de piller nos étrennes

un rêve est toujours un fruit de l'espérance


Or aujourd'hui ce sont des semaines de plomb

mes semelles devant tant de pas assoupis

sont tordues de douleur et vraiment sans aplomb

la fusion de l'atome attend de mal en pis


Je m'écrie je hurle à la façon de Cassandre

et ma sève est meurtrie car en panne d'essence

il me faut essayer l'encre issue de mes cendres

où seconde hémophile est ma goutte de sens 

mardi 4 octobre 2022

Marseillaise



Chaque endroit de mon cœur est frappé par les bombes

en Ukraine on défend la Liberté chérie

mon cauchemar est plein de ces grands champs de tombes


Et ses battements sourds oublient cette égérie

s'accrochant à mon bras sans que rien ne m'incombe

autrement qu'un désir que l'amour renchérit


La Méditerranée baigne un morceau de France

en tant que poète on a l'arme de ses mots

pour entonner le chant de l'Ukraine en souffrance

et Marseille accueillant réfugiés des jumeaux


Toute émotion n'est qu'une goutte de rosée

nous la faisons durer sur le dos comme un dièse

alors qu'une nation d'un missile arrosée

cherche un fétu de sens à notre Marseillaise

samedi 1 octobre 2022

Charmante



Nous n'aimons vraiment que ce que nous ignorons

que ce qui nous fascine et nous pousse à s'offrir

à ce grand tourbillon qui pourtant tourne en rond


La différence est faible à lutter ou souffrir

un baiser volatile où nous accepterons

de céder l'un à l'autre un moyen de s'ouvrir


Je me souviens parfois de ton bras sous le mien

de la pluie qui mouillait nos vieux habits de fête

et de ton air de tout ton petit air de rien

ta frimousse adorable et ta mine défaite


Un regard est souvent la caution d'un oubli

mais dans nos relations tempérées quoi qu'on mente

il reste en vérité le message qu'on plie

dans la poche en disant : je te trouve charmante 

vendredi 30 septembre 2022

Corrompu



Rien ne nous sortira jamais de nos angoisses

où nous baignons sans cesse ignorant que je suis

le charmant prince issu des crapauds qui coassent


Et sous la pluie lui plût la plaie que j'essuie

me proclamant d'emblée le régent de la poisse

affirme un tel échec en m'ayant déçu oui


L'amour est le début d'un roman sans la fin

c'est Tchernobyl ourlée du plomb d'un sarcophage

en sa bouche apposée son baiser sent la faim

d'un geste inassouvi fantasme anthropophage


Il ne reste alors plus des actes qu'on promit

que l'ombre déportée des membres qu'on remue

que la trace imprimée des pactes qu'on rompit

chaque désir est une passion corrompue

jeudi 29 septembre 2022

L'année du chat



Le centre du Monde est inscrit dans ton nombril

et dans ta pupille où c'est l'année du chat

ce si petit cercle adorable où ton nom brille


On fera sans sermons sans ces prêchi-prêcha

sans ces absurdités qui nous rendent fébriles

on n'est jamais que le poison qu'on s'empêcha


Tous les mots que j'écris font des alexandrins

se rangeant bien en ordre et malgré leur chaos

tous ces petits wagons sont de pensées mon train

comme un combat de boxe où les deux sont K-O


Le temps n'est que la déformation de l'espace

et dans l'espace un corps est fait de sa matière

irréversiblement par ce qui le dépasse

il commence à pourrir avec une âme entière

vendredi 23 septembre 2022

Le piano de la pluie



Le piano de la pluie dicte une partition

sur mon carnet de cuir où s'écrit ce poème

affamé mais nourri de cette inanition


Chaque instant que je me remémore est bohème

intimement marqué comme une ombre intuition

chaque endroit sur un corps est l'oubli d'un « je t'aime »


Et l'automne en ronflant ses tristes poésies

rappelle à qui le veut les biens que nous gageons

moi j'aime en ta beauté qui m'accompagne ici

le continent perdu que nous nous partageons


L'amour est une histoire idiote à deux idiots

nous refaisons le Monde en étant son nombril

en écoutant le grand Schubert à la radio

nous nous sommes enfuis d'un paradis fébrile

mardi 20 septembre 2022

Septembre



L'imagination c'est l'océan des délires

où nous sombrons volontiers de façon spéciale

au vacarme assourdissant produit de nos lyres


Et s'aimer tant c'est notre interrogation cruciale

on s'y plonge en versifiant ce qu'on donne à lire

à la muse inspirant ces émotions spatiales


En ces derniers soleils en l'été déclinant 

je me noie dans ta flaque où pourtant je m'abreuve

au reflet de l'image où sur l'eau m'inclinant

je ne m'aperçois plus je t'en donne la preuve


Il y a de grands écarts entre chaque heure entre autre

une nuit n'est qu'espace où nos rêves fleurissent

on peut être vivant d'un instant mort à l'autre

et pourtant nos sentiments jamais ne périssent

mercredi 14 septembre 2022

Coquillage



J'ai laissé dans mon Verbe un embrun de passion

quand j'écris un poème un peu de soufre est bon

j'aime la pluie qui vient comme une punition


J'ai gardé de cette eau le souci du rebond

l'art de la résistance est dans son intention

sa musicalité dans tout ce qu'on répond


La vie ne se construit que sur une hypothèse

et chaque avenir est un pantin qu'on remue

mais à chaque mue nous apportant ses prothèses

il n'y a plus de vraie vie, tout est confondu


Le désir est un leurre et l'attirance un mal

on s'y perd aux milieu des années qu'enquille âge

où toute innocuité n'est qu'un truc anormal

une envie n'est que perle au creux au creux d'un coquillage 

mercredi 7 septembre 2022

Virage



L'Amour est un fantôme en nos déséquilibres

il se promène en cape et le boulet au pied

lui rappe la cheville et les maillons qui vibrent


En chaîne en ma pensée ces rimes et ces pieds

ce vers vorace en moi qui voudrait vivre libre

un serpent sur ton sein de ton téton m'épier


Loin du désir on trouve un morceau de besoin

ta bouche est un poème écrit à l'encre rouge

et ce qu'en j'en récite est dit d'un si beau soin

qu'aucun peintre à présent ne voudrait que tu bouges


Alors hésite à prendre un grand virage en moi

tout commence à l'endroit d'où l'on veut qu'on finisse

ce qu'un génie mélange est la tare et le poids

sur la balance idiote aiguillée d'un pénis 

vendredi 2 septembre 2022

On c'est con



Penser à demain c'est oublier la tristesse

infinie qui pousse à s'offrir un festin nu

sur un visage appris dont les traits m'apparaissent


Et la façon d'observer une belle ingénue

dans un songe est un geste illustrant ma paresse

on puise ses pensées dans un fleuve inconnu


Mais qu'écrire à présent que le temps s'effiloche

une amour est ancrée sur un vieux porte-plume

où mon encre écroulée pèse autant que valoche

à mon âme attachée sous le poids d'une enclume


On se nourrit de mots comme on s'emplit d'espoirs

et pendant qu'on se rêve et que les glaciers fondent

on se rappelle entre le fromage et la poire

on n'est rien sans combats sans convictions profondes

mercredi 31 août 2022

Baisers volés



Que ne peut-on écrire en causant d'indécence

ou de ce pieux mensonge appelé Sentiment

l'Amour est une orientation privée de sens


Il arrive en chantant — surtout quand on se ment —

se parfume assez bien de bouquets plein d'essences

au prix d'un carburant qui fait mal au paiement


Parfois l'on pleure à ce premier signe alarmant

souvent on parle trop pour régler ce qu'on doit

qui n'est que de sarments dont on fait des serments

l'attirance est un jeu de paume avec les doigts


Nos imaginations sont comme un océan

détruisant l'avenir à partir du passé

se déjouant du rêve et de son subconscient

faisant laisse de mer à nos baisers volés

vendredi 26 août 2022

Jadis et la Guerre



Ce que l'Amour a construit résiste à la Guerre

à ces bombardements qui font le Monde affreux

sans tuer pour autant ce que nous étions naguère


Et dans ce fol enfer où le démon peureux

menace à coup d'atome un Occident précaire

il n'est plus que le rêve où se sentir heureux


Je repense au passé lorsque j'étais amant

la conjugaison du plaisir est imparfaite

on y perd le désir assez facilement

la tête aussi parfois se croyant à la fête


Aucun des souvenirs n'est l’époux du présent

tout brûle et nos amours aussi sont en papier

mais je me dis des mots que je sers en fraisant

si vivre est s'employer survivre est s'oublier

lundi 22 août 2022

L'attirance

Quand une femme est trop jolie

Tout se dilue dans sa beauté

Mais jamais rien ne nous relie

Sinon parfois que robe ôtée


Dans le désert de l’espérance

Où nul ne vit jamais le jour

On cherche assidûment le sens

Où jamais rime avec toujours


Un jeu de conquête amoureuse

Est l'illusion d'un labyrinthe

Et quand la fin n’est pas heureuse

Un taureau vient que l’on éreinte


On se mesure en des gradients

De densité pris n’importe où

L'attirance est un ingrédient

Dont on ignore à peu près tout

jeudi 18 août 2022

Mise en scène

Des vies rêvées j’en voulais deux j’en ai eu trois

victime appesantie d’un instinct qui nous guide

en plein cœur de la nuit plus qu’un isthme un détroit


Je me dilapide en pensées bien trop liquides

il pleut des souvenirs en mon sommeil étroit

passé décomposé que le présent liquide


Aimer c'est apprendre à ne plus se rappeler

de ce jardin d’éden dont on parfumait l’herbe

un Adam grabataire une pomme à peler

je conjugue un genre à l'étendue de mon verbe


Un désir est toujours en solde débiteur

et sa fabrique amère est une usine obscène

où l’on donne un bouquin dont nous sommes l’acteur

au cours de notre vie qui n’est que mise en scène

dimanche 14 août 2022

L'empreinte

La beauté ne se peint que sur un tableau vierge

une toile - où se pose une image ou un mot -

d’un blanc laiteux crémeux dont on faisait les cierges


Une étoile éclatant jetant de vieux émaux

sur le papier mâché des sentiments concierges

en noircissant la page blanche où va le Beau


J'aimerais vivre intensément le temps qui reste

en profitant vraiment des impressions qui naissent

à chaque souvenir et chaque espoir en reste

on paie longtemps le prix des erreurs de jeunesse


Écrire ou disparaître est un  choix décisif

à présent que le théâtre de Marivaux

rejoint sans hésiter le mythe de Sisyphe

on écrit pour laisser l'empreinte d'un cerveau

mercredi 10 août 2022

Le Tango rageur



Mon cerveau tourne en boucle et les idées me viennent
à la façon d'un flot débordant d'intentions
comme un tango rageur une valse de Vienne

Et chacun de ces pas que tu mets en action
sont un furieux métronome et quoiqu'il advienne
un rythme absolument propre à ma rédaction

J'ai bu l'eau de ta bouche en rêvant d’océans
l’étendue de ton corps a dicté Poésie
chaque amour est défi qu'on  lance aveuglement
l’horizon n’est jamais qu’une immense hérésie

La fossette au creux de ton rein guide ma main
mais ton sourire éblouissant guide mes mots
si je t'aimais hier aujourd'hui c'est demain
mais en désir au moins nous sommes deux jumeaux

vendredi 5 août 2022

Le bon sens



À Golshifteh Farahani


J'ai décroisé mes mots métissé mes non-dits

pour m'adresser à vous j'ai tissé la map sourde

où chaque direction n'est qu'un doigt tout raidi


Que vous dire à présent qui ne soit moins absurde ?

Il pleut des chats-huants sur une âme étourdie

qui se sent Iranienne ou parfois aussi Kurde


À chacun de mes vers s'attachera la note

ou cette mélodie lancinante est tenue

maintenue prisonnière avec en ces menottes

un sentiment puissant que c'est le Festin nu


Tout converge et tout file à la façon d'un bas

le prix de la beauté suit le prix de l'essence

et la guerre en gros plan fait cesser les débats

je suis à la recherche éperdue du bon sens

jeudi 4 août 2022

Normal Sup'



Il y a dans "Nature" une contradiction

quant à la perversion de la nature humaine

et peut-être est-ce une question de diction


N'erre en vraie vérité que l'amour ou l'hymen

un petit brin d'espoir une infime intuition

qui fait de nos deux vies la facture et l'Amen


On s'aime on se poursuit mais c'est un jeu de dupes

on rêve on fantasme et quand on s'émancipe

on oublie le morceau de ce qu'on sait d'Œdipe

appris dans les cours trop foireux de Normal Sup'


À Paris tout est permis comme en un parfum

ta peau si douce à deviner dans mon poème

en te touchant du doigt je n'en vois pas la fin

car la plume est l'outil afin qu'un jour on s'aime

mercredi 3 août 2022

Antidote



Écrire est en substance une expression du « Nous »

bien plus que de ce « Je » que je trouve indécent

mais qui en vérité nous fait suer le burnous


Je n'ai plus rien pondu sans aimer de récent

que ta beauté flagrante et pourtant sans remous

c'est vivre absolument dans une fleur de sang


La ligne horizontale indiquant la femelle

Est toute en l'immense illusion capitaliste

Où le grand désir et la passion s'entremêlent

Où le pouvoir et l'argent rallongent la liste


Et moi je t'aime encore un peu comme un poison

comme une enfant lotie d'une bien nantie dot

on baise en oubliant l'essentiel à raison

dans le fruit de l'oubli se trouve un antidote 

lundi 1 août 2022

Vénus



J'ai gardé le feu de tes tâches de rousseur

aussi précieusement que dans la préhistoire

on aurait gardé ton âme aux mains d'un guérisseur


Et célébré ton galbe en courbe ostentatoire

ô ma Vénus offerte ô ma femme ô ma sœur

à la façon d'un prêtre avec un ostensoir


En chaque pas de danse il y a ta beauté

chaque harmonie me trouble où tu es en entier

de ton sourire éblouissant ne rien ôter

t'espérer mon amie te rêver ma moitié


L'histoire est un entremêlement de promesses

abandonnées dans l'ouragan des sentiments

dans leur foisonnement comme en une kermesse

il y a néanmoins les aveux d'un amant

samedi 30 juillet 2022

Sans t'y mettre



J'ai dénoué ton ruban de n'avoir pu le mettre

et chapitré mes vers amicalement vôtres

afin de dépenser mon âme au centimètre


En pensant autrement on penserait à d'autres

en faisant faux semblant d'en devenir un maître

on oublierait qu'on ment quand on est bon apôtre


On oublierait qu'en rugissant la voix s'entend

se penser sans écho c'est dépenser son cri

mais c'est se dispenser de ce vers quoi l'on tend

que de rester neutre et désarmé sans écrits


La guerre est apparue dans le coin de nos vies

dans le coin de l'Europe à droite et tout en bas

jamais crois-moi nous ne céderons nos envies

face à l'ignominie qui ne fait pas débat

mercredi 27 juillet 2022

L'essaim de mes amours



J'ai renvoyé l'image en courrier sine die

de mon insensée vie bardée de cicatrices

et du tableau flou de mes amours incendiées


J'aimerais retrouver mon ange inspiratrice

et tresser les cheveux de mes mots dédiés

comme à vingt ans je le faisais de Béatrice


En parlant d'elle à la façon d'Apollinaire

en faisant le prétexte à Poésie d'un sein

des endroits de son corps un vaste dictionnaire

et d'une âme inflammable un si brûlant dessin


J'ai modifié l'écho d'un verbe linéaire

et statufié d'un geste ou d'un regard enceint

mon intention d'aimer comme on compose un air

un peu de ma mémoire et des pensées l'essaim

lundi 25 juillet 2022

Empêchement



Je n'ai jamais voulu tenir un pied de grue

malgré mon pedigree dessiné sur la grève

et les traces de pieds destinées à des crues


La nuit tombant sur scène est un rideau de rêves

emplissant mon esprit d'un espoir incongru

dont je survis dont je me nourris dont je crève


En regardant vaquer les marées insensibles

effaçant sans relâche une ébauche inconnue

je pense au brin de toi que j'avais pris pour cible

aux embruns se posant sur ta jolie peau nue


L'eau de mer en séchant laisse une marque étrange

une larme éperdue glissant le long des reins

dans la fossette où le désir est ce qu'on range

au nom des fossoyeurs et de leur loi d'airain

dimanche 17 juillet 2022

Translittération



Je ne suis que moi-même et pourtant j'en reviens

nous apportons trop d'importance à nos personnes

et le temps se décharge et notre fin survient


Toute horloge déraille et l'heure finie sonne

en amour on est pauvre on est souvent vaurien

je me berce d'envies qui me caparaçonnent


Au quotidien ce qui se noue n'est jamais vous

rien n'est jamais plus beau qu'un sourire éclatant

comme un soleil mais il n'est pas ce qu'on s'avoue

ce n'est qu'un acte étrange et quelque peu latent


Tout début d'aventure est la fin de la paix

tout don d'imaginaire est un texte accompli

j'ai passé des années dans le doute à ramper

sans qu'aucun d'un écrit ne fasse plus un pli

samedi 16 juillet 2022

Versant féminin



Camille est un prénom dont le sexe incertain

satisfait à mon goût des amours ambiguës

dont la force historique insère un sombre teint


Ma passion des désirs aux rebords exigus

l'écholalie d'un fameux versant féminin

contribuent à nourrir un atavisme aigu


L'amour est un enfer et l'enfer une amarre

et de mon bout du Monde où flottent des fantômes

en écrivant je tue les choses dont j'ai marre

en écrivant je dis tout ce qui me hante at home


À l'ancêtre adoré dont j'ai la permission

je veux faire aujourd'hui ce cadeau compassé

la fin d'un idéal est dans sa négation

nous n'obéissons qu'aux illusions du passé 

mercredi 6 juillet 2022

Prétexte littéraire



Penser à l'amour est souvent panser ses plaies

j'écris pour oublier les souvenirs pesants

puisque de mon passé je fais ce qu'il me plaît


Je vis parfois si loin de mon odieux présent

qu'un futur impossible en servant de remblais

frappe en rythme et martèle un refrain malfaisant


Que la nuit me dévore et qu'un couchant m'avale

oblitère à jamais les billets vers le ciel

en comptant le septième endormi dans son val

avec au côté gauche un gouffre existentiel


On se perd on se vit comme un fleuve en furie

dans ton regard anxieux j'ai relu la terreur

à l'idée de la perte absolue d'un mari

car le désir n'est qu'un prétexte littéraire

samedi 25 juin 2022

L'Ordre et le Chaos



C'est la guerre en Ukraine et pourtant toi tu pries

toi qui voulais comprendre un monde observe-le

chaque nuit commence où s'éteint chaque esprit


Chaque idée que tu ponds dans d'improbables lieux

se retourne en naissant dans un acte à tout prix

se détourne en ses mots mis à la queue-leu-leu


La mort est fabriquée par les chars ennemis

l'amour est fabriqué dans la roue du destin

que l'on coule un navire amiral on l'omit

ce bateau qui s'échoue c'est mon cœur sans le tien


C'est la guerre et le Diable est dans l'Ordre établi

quand mon cerveau bouillonne il faut tremper les mots

comme un acier bruissant sous un pauvre établis

rien n'obéit à rien tout est dans le Chaos

mercredi 15 juin 2022

Paupière



La nuit ne s'offre en réalité qu'au mystère

en rampant à mes pieds elle inspire mes vers

et je ne ne suis que d'un bois dont on fait des stères


Alors on brûle en rêve autant d'univers

autant d'ombres passions que de vieux monastères

et leur ruine en douceur imitant cet hiver


Et dès que je te lis j'ai de nouveau vingt ans

la fin de l'espérance est le début de la vie

je me laisse abuser par tous tes boniments

t'as posé sur ma paupière un nouveau lavis


Ma foi dans la beauté qui se pare de pluie

rebondit goutte à goutte au-dessus d'un sourire

et se renfle engorgée d'un écrit qui reluit

dans chaque inondation l'on ne peut qu'amerrir

jeudi 9 juin 2022

Compromission



Chaque nuit j'imagine un présent différent

chaque jour est menteur et m'endort en rêvant

chaque enclume appartient aux maréchaux-ferrants


Qui d'un fer à cheval ont forgé dans le vent

la malchance oubliée dont je suis référent

le poète est vivant dans les mots l'élevant


Le poète est absurde et pour lui rien n'est sens

il galvaude en grattant le papier de ses pieds

comme en vers on imite un acte de naissance

et contre tout sa plume est l'action de s'épier


Chaque instant ne survit que dans son écriture

et la moindre émotion dans une exposition

se soumet au néant quand jamais rien ne dure

à l'infini quand ce n'est pas compromission

vendredi 3 juin 2022

Lumières



Toute absence est danger dans une relation

quand on remet sa partie cérébrale en selle

on s'adonne à l'envie comme une commotion


Chaque Amour est un récit dont la fin chancelle

et tout combat crédible est dans l'affirmation

quant à la vie son existence en est le sel


Il m'est apparu que la passion n'est qu'un mythe

en m'étant vêtu de pensées quelconques hier

une vie c'est un tissu d'endroits qu'on habite

infiniment bien plus que de cœurs qu'on conquiert


Et pourtant l'illusion d'un espoir émerveille

invite à se baigner dans le bleu de tes yeux

la beauté d'un sourire un lever de soleil

et ton regard étrange est ma source et mes cieux 

vendredi 20 mai 2022

Art



Produire un Art est une voie de résistance

une arme héritée d'un alliage entre deux êtres

et leur relation commence avec évidence


En vérité d'aller au delà du paraître

est la façon d'imaginer l'autre cadence

à laquelle on s'accroche afin d'être à la lettre


En rêvant de t'aimer j'ai brisé des frontières

absorbé toute l'eau de ton regard humide

et rêvé de ton corps hyper nu toute entière

absolue ma beauté je nous sais si timides


Oubliez-moi quelque temps la rançon du désir

est dans la solitude infligée par le sort

et dont vraiment jamais rien de bon ne ressort

éteignant toute flamme et privant tout plaisir 

vendredi 13 mai 2022

Tatouage



Le froid du destin vagabonde

en nos esprits trop éprouvés

dans mon cerveau les vers abondent

et je ne t'ai rien prouvé


J'ai des continents la dérive

et l'idée saugrenue de moi

surnageant là quoi qu'il arrive

en combattant mois après mois


Le déluge est dans la violence

et la guerre infâme est prévue

qui viole la Femme et nous lance

en plein Mal à perte de vue


J'ai gardé le goût des baisers

de mes plus jolies amoureuses

et j'ai recueilli la rosée

perlant sur leur bouche fiévreuse


Et ma souffrance envahissante

a le visage abominable

auquel on pense en descente

un pervers un triste un minable


Un dictateur a le destin

de la planète entre ses griffes

et la bombe H en l'intestin

Suppositoire à ce sheriff


Alors s'il faut que l'on en crève

en se donnant tous nos sommeils

nous nous donnerons tous nos rêves

un peu d'espoir et des merveilles


Or rien ne sera comme avant

de nos tentations sans issue

ni jamais les pluies ruisselant

sur un regard entraperçu


Je surnage en mes propres eaux

ce liquide assez souvent sale

et j'essaie d'échapper au zoo

fluvial où ma barque dessale


Un sentiment c'est un produit

Maïakovski me l'a transmis

le roman d'un russe aujourd'hui

s'écrit sur la peau d'ennemis 

dimanche 1 mai 2022

Collapse



L'amour est une impasse et l'impasse un poème

en pensant l'avenir on enterre un passé

mais chaque rime en fait n'est rien plus qu'un phonème


Aux grands vents dominants qui nous ont terrassés

nous dédions les morceaux de papier que l'on aime

oubliant dans nos vies qu'ils ne sont pas assez


Les mots sont des épées dont l'on joue si souvent

que l'escrime est un Art ignoré par les sots

l'érection nucléaire est leur or et leur vent

mais leur gros champignon n'est qu'un petit ruisseau


Si j'ai commis parlant de nous quelques lapsus

il n'en est pas de même à propos du pouvoir

et de la corruption de notre collapsus

il n'en est pas de même au sujet du savoir

vendredi 29 avril 2022

Fils du Chaos



Je suis entre la terre et l'eau

Je vis entre l'air et le bois

Je suis un enfant du Huelgoat


Éduqué d'ordre en son Chaos

Comme une sève je le bois

Suivant mes pas plus rien ne boite


Moitié humain mi-végétal

Un peu de mousse au creux des mains

Quelques lichens ont décoré

L'arbre infini de mes pensées


J'avance et pousse et je m'étale

En l'eau du lac aux lendemains

Chantant les odes restaurées

Des fées défaites et dispensées

mardi 12 avril 2022

Poème à Margo 3



Écrire est la façon de se choisir un camp

j'ai perdu mon amour dans le bois de la guerre

et je l'ai retrouvée bonne mine en un champ


Je lisais cependant « Jadis et naguère »

en Verlaine on trouvait des échos de nos chants

que d'aucuns quelque fois sans échange moquèrent


Il faut croire en un cœur afin de se survivre

il faut aimer sans cesse et ne pas rester vide

il faut jeûner sans cesse et même à cours de vivres

il faut croire à la chance ayant l'air impavide


Il faut changer le Monde et les maux à venir

et résister surtout face à l'horrible empire

habiter le présent c'est chasser l'avenir

être en toi mon amour est bien mieux que le pire

vendredi 8 avril 2022

Poème à Margo 2



À grands coups de "peut-être" à grands coups de "oui mais"

la religion de de l'autre est une impasse absolue

l'amour est l'horizon que l'on n'atteint jamais


Néanmoins je persiste et je signe ayant lu

sur tes traits sibyllins tout ce que l'on promet

ma patrie c'est ton cœur elle est bien mon élue


Toi Margo mon Amour imaginaire et vrai

rattrape un peu de mon désir en m'espérant

la vie qu'on sait si belle en un mot nous effraie

mais elle est l'avenir au forceps on s'y rend


Nous vivons dans l'espoir un jour de rencontrer

L'âme-sœur et certaine à nos bras accrochée

Mais la guerre étendue dans nos belles contrées

Nous repousse à la mer agrippés aux rochers

mardi 29 mars 2022

Clair de Lune



La guerre a fait tomber les masques

alors j'écoute Debussy

car dans sa suite bergamasque

un clair de Lune m'adoucit


Le conflit conduit à l'urgence

y compris dans les sentiments

l'amour apparaît sans agence

on se dit tout quand rien ne ment


J'ai tu des rapports à dix balles

afin de vivre à cent à l'heure

et maintenant que tout s'emballe

il me faut changer les couleurs


Il me faut changer de drapeau

contre le blanc troquer le noir

et respirer changer de peau

contre la peur oser l'espoir


Écrire en vers et contre tout

la guerre est sale et j'y retiens

la main tendue comme un atout

sur un carton qui m'appartient


J'écraserai de Poésie

les bas instincts des dictateurs

et changerai leur hérésie

comme un prestidigitateur

vendredi 25 mars 2022

Poème à Margo 1



Ton baiser ressuscite un mort en train de fuir

au vent mauvais allant tel un malheureux

sans rien trouver en soit qui ne puisse lui nuire


Il avance au hasard et c'est moi vaporeux

je te cherche et me cogne a ces murs à réduire

en Poésie n'est qu'un labyrinthe amoureux


La pluie qui tombe ainsi m'assombrit par nature

et mon regard a la couleur des verts sous-bois

mais le tien m'emporte plus loin dans la mâture

au-dessus du bateau sur mer et je la bois.


Chérir à tous les temps colle aux intempéries

ta jolie larme a le goût salé des embruns

c'est la plus belle perle des orfèvreries

que je sertis sans cesse aux mots mes vieux emprunts 

mercredi 23 mars 2022

Passées les catacombes



À présent c'est la guerre et les feuilles bombent

un regard accroché qui me pêche à la ligne

a bien su m'empêcher de décompter les tombes


Un regard absolu dont le bleu clair assigne

à se tenir peinard au fond des catacombes

où mon verbe attendu n'attend plus que son signe


Où l'amour éperdu se retrouve en poème

ironisant l'horreur et rêvant d'arc-en-ciel

où la Biélorussie ressemble à la Bohème

où les violons violents magnifient l'essentiel


Écrire est un combat qui porte en lui du sens

Il arme la pensée des hommes du terrain

Renforce le moral et porte son essence

Au cœur obscur où naît la flamme au corps d'airain

jeudi 17 mars 2022

Poème à la femme que j'attends



Rien n'est jamais plus long que d'attendre un amour

rien qu'écouter Chopin dit mes fragilités

mais quand la vie s'enfuit c'est d'appel au secours


Et rien ne vaut jamais l'invincibilité

que confère un instant la beauté qui concourt

à l'union de deux cœurs en leurs civilités


Je cherche à composer pour la femme que j'aime

une suite de mots dont l'esprit farfelu

frôlerait papillon mon état de bohème

et dirait tout d'un coup d'elle et sans qu'on l'ait lue


Nous écrivons en vain le jeu du désespoir

et le moindre écrivain se sert en raccourci

de ton sourire immense et garant de l'espoir

où s'échoue ma passion qui pourtant te poursuit 

lundi 14 mars 2022

Jadis et la guerre



L'ivresse est plus accessible en vrai que l'amour

un avion m'a trompé dans une ligne blanche

et la bombe a tracé son sillon de labour


Elle a semé la mort entre ces quelques planches

à dessein disposées comme un compte à rebours

un menteur a monté le chaos qui s’enclenche


Il est sale et puant son mensonge est dans l'air

il paiera sou pour sou les dégâts s'il vous plaît

le démon de chaque homme est bien dans ses colères

et les enfants blessés survivront à ses plaies


La nuit s'ouvre à notre âme en long chemin de peine

et pourtant malgré tout j'entrevois le printemps

tu te sentiras bien sur les bords de la Seine

aimer c'est se soustraire aux tyrannies du temps 

mardi 8 mars 2022

Margot



Rien ne m'est jamais plus ta beauté du début

que ton premier sourire à mon regard envieux

que ton éclat flagrant composant ton rébus


Rien ne m'est jamais plus ni bien moins sourcilleux

ni moins à conquérir et pourtant je l'ai bu

puis je me suis noyé dans l'eau bleue de tes yeux


Dans le fruit de la nuit la graine est un jour nouveau

notre espoir est la vie triomphant de la mort

et notre amour un signe annonçant les niveaux

que notre monde absurde oublia dans ses torts


Entre nous deux se dresse un immense désert

étendu m'émerveille et réside en un sort

attendu mais que nous combattons d'un ressort

Amour est un étau que l'on sert en dessert

mardi 15 février 2022

L'Absolu



J'ai trouvé ta beauté sur un coin de trottoir

en traînant dans Paris mais toujours en avant

mon écriture à toi c'est un pauvre exutoire


Il faisait bien humide à marcher en rêvant

de la Concorde au Quai Conti la belle histoire

en pluie, du vent, l'amour et le soleil levant


Non rien ne pourra plus intriguer mes pensées

le papillon de mes yeux s'est posé sur ta fleur

et le fruit pourri de mon espoir insensé

reste aujourd'hui pourtant ce que ma plume affleure


Inventer l'écriture est une mission noble

et pour toi j'imagine un faux monde ayant lu

peu m'importe il le faut dans ma chasse à l'ignoble

à chaque orée du Rien réside un Absolu

mardi 8 février 2022

Un destin grêle



Le seul fruit défendu de l'amour est l'envie

qui conduit chaque fois à la sombre agression

de l'aimé sur l'aimant dont le pôle est survie


La Poésie consiste en toute transgression

qui conduit à refaire un bilan sur sa vie

qu'un destin grêle a mis l'ennemie des passions


Ce qui différencie le sérieux du poète

est que l'un prend au sérieux ce qui ne l'est pas

tandis que l'autre en s'efforçant d'être sérieux

dans la voie tracée vers sa fin poursuit ses pas


J'aimerais tant poser sur tes lèvres de pluie

l'intention d'un pétale une fleur inavouable

et des gerbes d'espoir où ta beauté reluit

que mon verbe insensé pourrait rendre introuvable

lundi 7 février 2022

Ce qui brûle en dedans



Chaque accroche est l'oubli d'un désir avorté

qui lui-même est un artifice éblouissant

la pluie qui tombe est comme un tambour arrêté


Ce qu'un feu signifie n'est dès lors en bruissant

ce qui brûle en dedans qu'en songeant l'irriter

qu'en cherchant l'interprète à ces deux sangs pour sang


Chaque effondrement semble identique au déluge

et pourtant tout repousse et chaque endroit renaît

comme un espoir insensé dans la pensée refuge

où se loge un refrain jazzy que je connais


Le froid qui m'incendie brûle aussi dans ma vie

la poutre et la charpente effondrées des émois

des déceptions et des creusets d'amour à l'envi

d'un regard oublieux de se poser sur moi

Coupable



Rien ne sert à l'amour à moins de s'y contraindre

ici le ciel est bleu comme un œil amoureux

je n'ai plus de chandelle à tenir ou éteindre


En nos séparations quand on est malheureux

l'âme est tranchante et chante un paysage à peindre

un sommeil étant seul est un cercueil affreux


Les jours et les nuits à la façon du vent filent

et le temps des amours éperdues se répand

tel un vase de sang plein de fleurs hémophiles

absorbant les passions dont le bord est coupant


Je sais cet interstice entre les sentiments

la violence et la haine à chaque fois qu'on aime

et nos stupidités à chaque fois qu'on ment

la culpabilité pour finir est la même


https://soundcloud.com/annaondu/coupable

jeudi 3 février 2022

Là l'âme



J'ai beau zieuter la vie sous chacun de ses angles

(écrire un sentiment c'est déjà l'inspirer)

ma tristesse est la corde où tous mes mots s'étranglent


Où le gaz est si rare à n'en plus respirer

que ta bouche et tes yeux font un si beau triangle

on se perd en trois points qui nous font conspirer


Dans ce drame on dira les chemins d'aliénés

la liberté de l'amour est un autre esclavage

et le fruit du désir une fois qu'il est né

nous fait peindre alentours d'improbables rivages


On s'échoue balancé par le fond de la lame

au revoir à deux mains tout n'est plus qu'une écorce

un romantisme obtus déguisement de l'âme

où dans notre faiblesse apparaît une force

dimanche 30 janvier 2022

L'attache originelle



L'immensité se trouve en un panorama

que ton regard intense offre à mon vertige

en ce gouffre infini que mon doute abîma


Dans le jardin d'Éden arraché de sa tige

un désir est un fruit que l'on n'échange pas

dont la valeur extrême inspira le prestige


Où sommes-nous vraiment sur la carte du tendre

au milieu du néant dans notre solitude

ou dans le cœur du VRAI par la force d'attendre

ou dans le corps du FAUX par une autre attitude


On est deux prisonniers mais que rien ne délivre

on n'est plus que deux sourds que le débat déçoit

l'amour est un sabordage auquel on se livre

afin de n'avoir plus la moindre idée de soi


https://soundcloud.com/annaondu/lattache-originelle

lundi 24 janvier 2022

Compte défait



L'ondée dans mon cerveau fait croître au mieux ses chants

de tristesse et parfois d'un curieux désespoir

au passage en lisant que l'on trouve touchant


Non rien ne se résume au-delà de l'espoir

un peu de rouge-à-lèvre et le soleil couchant

baiser qu'on cède entre le fromage et la poire


Une envie que l'on perd est un signe amoureux

la nuit n'est qu'un enjeu dans le sillon du jour

un souvenir et tes traits m'ont rendu malheureux

mais en vérité c'est jamais mais toujours


En vérité choisir est un peu s'archiver

dans les versions de ce que nous disent les contes

en Poésie c'est la façon de s'esquiver

tout en restant présent dans les grands mots qui comptent

dimanche 23 janvier 2022

Illusion



Le fruit de notre amour empressé passe en vin

mais de cette illusion ce qu'on avait appris

pourrit tourne au vinaigre et tout est déjà vain


De ce jus de rencontre on était bien surpris

mais en réalité je ne suis pas devin

toutes mes nuits sans toi sont des temps sans abri


La beauté s'est cassée la gueule au quotidien

le Monde le rapporte et dans la presse on ment

l'encre a son caractère et ce n'est pas le tien

le cœur à double tour enferme un sentiment


Dites donc à la pluie de ne plus vous mouiller

vous serez malgré tout détrempé comme un linge

et sans fondre en sanglots sauf à moins de rouiller

soyez imperméable et malin comme un singe

Venise



J'ai gardé de Rimbaud quelque effort de haleurs

et le goût modéré du voyage en gondole

un amour à Venise a bien peu de valeur


Il faut faire un grand feu de nos vieilles idoles

afin de laisser au passé de nos chaleurs

un sentiment mitigé de ses farandoles


Et la nuit s'offre à moi comme un dessert gâté

le baiser n'est qu'un leurre et chacun peut s'épier

je pense à la jolie qui m'a tant fait rêver

dont le charme a conquis tout un monde à ses pieds


La beauté d'un sourire est comme un soleil

en se levant sur vous la Terre a tourné

mais vous vous tournez aussi dans votre sommeil

et son visage éclairé balbutie vos journées 

vendredi 21 janvier 2022

La rêveuse



J'ai gardé de Rimbaud quelque effort de haleurs

et le goût modéré du voyage en gondole

un amour à Venise a bien peu de valeur


Il faut faire un grand feu de nos vieilles idoles

afin de laisser au passé de nos chaleurs

un sentiment mitigé de ses farandoles


Et la nuit s'offre à moi comme un dessert gâté

le baiser n'est qu'un leurre et chacun peut s'épier

je pense à la jolie qui m'a tant fait rêver

dont le charme a conquis tout un monde à ses pieds


La beauté d'un sourire est comme un soleil

en se levant sur vous la Terre a tourné

mais vous vous tournez aussi dans votre sommeil

et son visage éclairé balbutie vos journées

mercredi 19 janvier 2022

La dérive des continents



Chaque émouvant instant qu'on cède au temps qui passe

est comme un grain de sable échappant de nos doigts

comme un chemin de terre héritant d'une impasse


Et près de lui tout ce qui s'écoule de Toi

me mène inéluctablement dans cet espace

où je vais te chérir en mes mots qui nettoient


Tout océan sépare un corps et son contraire

en s'épousant l'Amérique et l'Afrique offraient

d'une pointe et d'un creux l'idée complémentaire

où la dérive est un désir qui nous effraie


Les temps n'ont rien changé la Poésie demeure

et le baiser du charme est toujours un poison

dont chacun se délecte afin que rien ne meure

imprimant en nous-même un espoir à foison

samedi 15 janvier 2022

Pantin



Je me dis souvent en marmonant cher Micha

sois le pantin désarticulé dans ses mains

moitié ours et mi-loup Rantamplan mais mi-chat


Le Jazz est un oiseau de nuit moi son poussin

mais dans son nid le Quartier Latin m'empêcha

de devenir adulte enfin j'en repousse un


Quand chaque alexandrin me vient le cœur existe

et le monde est plus beau décoré de ces mots

de sa douceur et de sa beauté qui résiste

entraînant dans sa ronde un brin de ses rameaux


Nous héritons le plus souvent d'affreux défauts

sois le pantin désarticulé de paroles

et chacun convaincu triera le vrai du faux

comme on effeuille en vain la fleur et sa corolle 

Némo



Notre sommeil oscille au gré de nos amours

un soleil affamé nous dévore en conscience

et tout est toujours aussi beau tout autour


Il m'a fallu la croix mon chemin d'impatience

en me signant pour toi d'un aller sans retour

afin d'en percevoir un peu plus sans méfiance


On voit l'obscurité comme une tâche d'huile

et pourtant ton bassin qui baigne mon plaisir

étend son ombre immense et sous un toit de tuiles

apprend les retenues que compte mon désir


On ne conquiert jamais quiconque avec un mot

nul amour émergeant ne se contient dans l'encre

et rêver n'est pas vivre autrement qu'en Némo

dans ce lieu sous la mer où s'est fixée notre ancre

dimanche 9 janvier 2022

Hier



Quand les idées me viennent il me faut les écrire 

il me faut les saisir en vers allègrement

puis devin le vin passe il me faut les aigrir


On se raconte on respire un peu comme on ment

le Jazz est là la Java nous pousse à maigrir

incessamment se tisse un mutisme assommant


Tel un fleuve endormi le temps reprends son cours

et la parenthèse enchantée s'est refermée

quand on croit tout savoir à la fin qu'on se goure

inconsciemment vaincu je lisais Mallarmé


Chaque pluie chaque ondée nourrit l'étendue verte

où la main du destin sème un chemin de pierres

on le suit par hasard et la porte est ouverte

à cet ogre inhumain qui nous rappelle hier

mercredi 5 janvier 2022

Bazar



L'effondrement se compte en addition de ruines

et les effets de l'amour en tant de déceptions

que la vie se calcule en addiction de bruine


Orageusement tes pensées dans l'acception

d'un autre coup de foudre iront aux latrines

un vers est dans le fruit de l'imagination


J'ai décoré de pluie ton visage alarmé

détourné le nuage où ta tristesse enflait

pour enfin libérer des passions désarmées

ton bataillon d'angoisse après ce camouflet


Chaque nuit qui s'offre est un cadeau du hasard

un moyen d'oublier la douleur aux genoux

d'avoir du s'y plier mais après ce bazar

Rien ne dira plus jamais rien du vide en nous

dimanche 2 janvier 2022

Résilience



La Poésie s'invente entre absence et désir

elle est l'un des nombreux fruits de l'imagination

mais se conjugue aussi du réel au plaisir


Elle est ce qui permet de toucher d'émotions

la conscience éprouvée qu'on a su bien saisir

et sa main poing levé car chaque être est nation


Quand l'idée de l'oubli ne tient qu'en quelques mots

c'est qu'est déjà passée l'envie de retenir

on s'en va dépassé par un être jumeau

qui ne veut plus jamais penser à l'avenir


Or il faut revenir à nos réalités

regarder le présent cadeau de patience

et rêver de nouveau de ces banalités

jolies qui font le quotidien de résilience