mardi 15 février 2022

L'Absolu



J'ai trouvé ta beauté sur un coin de trottoir

en traînant dans Paris mais toujours en avant

mon écriture à toi c'est un pauvre exutoire


Il faisait bien humide à marcher en rêvant

de la Concorde au Quai Conti la belle histoire

en pluie, du vent, l'amour et le soleil levant


Non rien ne pourra plus intriguer mes pensées

le papillon de mes yeux s'est posé sur ta fleur

et le fruit pourri de mon espoir insensé

reste aujourd'hui pourtant ce que ma plume affleure


Inventer l'écriture est une mission noble

et pour toi j'imagine un faux monde ayant lu

peu m'importe il le faut dans ma chasse à l'ignoble

à chaque orée du Rien réside un Absolu

mardi 8 février 2022

Un destin grêle



Le seul fruit défendu de l'amour est l'envie

qui conduit chaque fois à la sombre agression

de l'aimé sur l'aimant dont le pôle est survie


La Poésie consiste en toute transgression

qui conduit à refaire un bilan sur sa vie

qu'un destin grêle a mis l'ennemie des passions


Ce qui différencie le sérieux du poète

est que l'un prend au sérieux ce qui ne l'est pas

tandis que l'autre en s'efforçant d'être sérieux

dans la voie tracée vers sa fin poursuit ses pas


J'aimerais tant poser sur tes lèvres de pluie

l'intention d'un pétale une fleur inavouable

et des gerbes d'espoir où ta beauté reluit

que mon verbe insensé pourrait rendre introuvable

lundi 7 février 2022

Ce qui brûle en dedans



Chaque accroche est l'oubli d'un désir avorté

qui lui-même est un artifice éblouissant

la pluie qui tombe est comme un tambour arrêté


Ce qu'un feu signifie n'est dès lors en bruissant

ce qui brûle en dedans qu'en songeant l'irriter

qu'en cherchant l'interprète à ces deux sangs pour sang


Chaque effondrement semble identique au déluge

et pourtant tout repousse et chaque endroit renaît

comme un espoir insensé dans la pensée refuge

où se loge un refrain jazzy que je connais


Le froid qui m'incendie brûle aussi dans ma vie

la poutre et la charpente effondrées des émois

des déceptions et des creusets d'amour à l'envi

d'un regard oublieux de se poser sur moi

Coupable



Rien ne sert à l'amour à moins de s'y contraindre

ici le ciel est bleu comme un œil amoureux

je n'ai plus de chandelle à tenir ou éteindre


En nos séparations quand on est malheureux

l'âme est tranchante et chante un paysage à peindre

un sommeil étant seul est un cercueil affreux


Les jours et les nuits à la façon du vent filent

et le temps des amours éperdues se répand

tel un vase de sang plein de fleurs hémophiles

absorbant les passions dont le bord est coupant


Je sais cet interstice entre les sentiments

la violence et la haine à chaque fois qu'on aime

et nos stupidités à chaque fois qu'on ment

la culpabilité pour finir est la même


https://soundcloud.com/annaondu/coupable

jeudi 3 février 2022

Là l'âme



J'ai beau zieuter la vie sous chacun de ses angles

(écrire un sentiment c'est déjà l'inspirer)

ma tristesse est la corde où tous mes mots s'étranglent


Où le gaz est si rare à n'en plus respirer

que ta bouche et tes yeux font un si beau triangle

on se perd en trois points qui nous font conspirer


Dans ce drame on dira les chemins d'aliénés

la liberté de l'amour est un autre esclavage

et le fruit du désir une fois qu'il est né

nous fait peindre alentours d'improbables rivages


On s'échoue balancé par le fond de la lame

au revoir à deux mains tout n'est plus qu'une écorce

un romantisme obtus déguisement de l'âme

où dans notre faiblesse apparaît une force