dimanche 30 mai 2021

Serpe hier


Lorsque le pollen à foison

tisse un vêtement de printemps

je m'enrhume aux foins poisons

m'enivrant des amours d'antan


Nous hésitions sur un prénom

la vie s’ajoutait à l'enfer

hérité des années sans nom

ce dont nous n'avions su que faire


Oui, l'Amour est bien moins que l'Art

on change aisément sa compagne

en relations les canulars

ont l’air de partir en campagne


Attention : chut de cœurs de pierre !

Et dans ce silence absolu

j’ai dépassé la serpillière 

à pomper les mots révolus


Ce récit se compose hors sol

et se décompose en fadaises

en ces mélodies de sous-sol

où l’espoir est une foutaise

dimanche 23 mai 2021

Bout du monde


Il pleut sans cesse en fait sur ma mémoire enfouie

comme en Bretagne il pleut sur les terres fertiles

et ma désespérance enfle avorte et s'enfuie


J'ai vu le bleu du ciel en des regards absents

qui m'avaient fait rêver d'un présent moins futile

en vérité l'éther est un poison berçant


Le Finistère était devenu ma nation

dans mon tourment manège en priant aussi Dieu

l'amour du patrimoine est une incarnation

paraître ainsi fragile est l'indice insidieux


Les eaux sont mon squelette agité par à-coups

mais sa fracture ancienne est un lien désoudé

tout s'effondre et les murs en bouillie n'ont de goût

que celui de ma peine et des amours blessées

samedi 8 mai 2021

Birdland


Pourquoi aimer le Jazz ? Parc'que c'est un coup d'foudre
et sur sa hanche en flamme un baiser de Coltrane
allume une passion que rien ne peut résoudre

Amour es-tu si sourd qu'on en devient muet ?
Je suis le fruit pendu dont la chute est poème
et bien souvent je préfère un jerk au menuet

L'air de Jazz en courant dans les rues de Paris
m'accompagnait en seul instrument de mesure
il invoquait ce qui nous convoque en parties
ce qui fait de mes mots la parfaite imposture

Or quand tombe la pluie les notes s'enregistrent
et bleues comme une ardoise on fait le compte exact
au bon tempo du sax' agissant en registre
on joue les beaux garçons mais on manque de tact 

mardi 4 mai 2021

La rêveuse

 

Je la savais rêveuse au regard hypnotique
et mon alexandrin faisait feu d'horizons
tout éclairant le mien de lueurs extatiques

C'est la complexité de la nature humaine
oscillant entre le désir et la raison
la déraison du plaisir et les amours vaines

Or, il fallait changer le plomb de mes guenilles
en habit de lumière allant panser mes plaies
l'âme est un papillon qui se change en chenille
et ce vent qui nous plie n'est que ce qui nous plaît

Ce qu'il reste de nous c'est ce qu'on a tenté
le diable ou bien l'odieux compromis dans la vie
n'est promis qu'à l'oubli dans des mots patentés
que le sable du temps lui recouvre à l'envi