mardi 21 février 2023

Escarpades


J'écrirai tout au long de ma route escarpée
gravissant ravissants corps et grandes beautés
de mes mots audacieux de ma langue écharpée


Trembler d'aimer c’est désastreux pour exister
c'est un piège absolu dont il faut s’échapper
l'amour est un pari sur nos capacités


L'avenir est si loin le passé m'est si proche
et de l’art amoureux je n’ai pas hérité
j’ai bien parfois remis mes demains dans les poches
et plus souvent défait l'amour en vérité


Le prétexte littéraire était comme un cri
que l’on m’invoqua sans avocat pour juger
je ne cherche plus de sujet pour un écrit
la Poésie mystique elle-même est sujet

vendredi 17 février 2023

Ratures


J'ai rêvé de t'aimer comme on pense en silence
une attirance est une intention maladroite
et ta beauté m'a pris par ma main d'inconscience


Une main tantôt sèche une main tantôt moite
organe écrivaillant dont je loue la patience
une main bien trop gauche ou vraiment mal à droite


Et n’étant pas devin — quoi que je m’en enivre
un avenir fait de concessions au passé —
mon romantisme écrivain n'est qu'un bateau livre
emporté par la page à nouveau trépassée


J’aurais voulu créer de la Littérature
au lieu de ça longtemps j’ai gaspillé ma vie
des sentiments je n’en ai fait que des ratures
aimer c'est apprendre à raturer nos envies

jeudi 16 février 2023

Toutes les nuits du monde


C'est en s'oubliant que toutes les nuits commencent
on s’y précipite ainsi que des morts de faim
le désir amoureux n'est qu'une itinérance

Au long d'un long chemin dont on connaît la fin
quoi que l'on pense un objectif est déjà rance
au bout ce voyage on ne rencontre rien

J'ai rêvé de l'amour en voyant ton visage
espéré m’accomplir en m’unissant à toi
mais le temps meurtrier des plus beaux paysages
a gâché l’illusion d’un fantasme pantois

Toutes les nuits du monde ont pour but le matin
dans un réveil abstrus je cherchais une trêve
et la guerre absolue pris l’option du destin
laissez-moi loin de vous mais auprès de mes rêves

mercredi 15 février 2023

Fresque

Je fabrique à l'envi des idées faisant mots

mais les maux sont si mous qu'on s'émeut pour un rien

bien souvent dans la vie nos besoins sont jumeaux


Bien souvent dans la mort on succombe en vaurien

le passé vain mirage assécha nos cours d'eau
le climat chancela d'un grand souffle aérien

L'avenir en sursis nous commande en secret
réagis réagis ne me lâche pas
j'attends de ta part un peu de gestes concrets
mon ami le passé marchera dans tes pas


Ne soyons pas la génération d'abandon
ne soyons pas l'aveugle ainsi que nos aïeux
bien souvent dans la vie nos besoins sont jumeaux
la Poésie s’écrit pour se rendre à vos yeux

vendredi 10 février 2023

Batârdant



Si ce matin passant j’eus deviné qu’il plût

m’attardant bâtardant j’aurais été vassal

à cette suzeraine au regard qui me plût


La mémoire est un instrument paradoxal

utilisant des flux qu'on ne contrôle plus

qui du ru jusqu'au fleuve assume son lit sale


Elle aurait ressemblé sans peine à ce reflet

d’un miroir oublié que l’on dit affligeant

répondant à ces maux quand le désir est enflé

l'Amour est indigent sur ce qu'on dit des gens


Ne me lisez surtout pas cherchez à me vivre

et comprenez surtout ce portrait que je fais

c’est son indicible beauté dont je m’enivre

on ne survit jamais vraiment d’un tel effet

jeudi 2 février 2023

Lointain



Je suis prêt à mourir en souffrant malemort

à réciter les maux qu’on épelle à l’envi

je fuyais la crève en pleurant par-dessus bord


Et je n’en étais pas ni certain ni ravi

le bateau tanguait trop ma cavalière alors

avait mon sourire en otage à la vraie vie


J'ai sombré dans l'abysse en guettant son image

en effet les schémas que l’on chasse en errant

s’évacuent dans le ciel en suivant les rois-mages

ignorant du destin d’un Bon Diable inhérent


Chaque mot que j'écris chaque accent que je prends

chaque espoir est un cri dans le fond qui s'éteint 

chaque échec est un prix dans le coût que j'apprends

chaque amour est épris d’un fantôme au lointain