Ma solitude est dans la confusion des temps
l'amour est volatile et le cœur un oiseau
l'éternité ne dure en effet qu'un instant
Comme vous je me souviens la nuit d'un museau
que le mien musardait les beaux jours d'un printemps
mais l'horaire — ah l'horreur ! — a perdu ses fuseaux
Nous meurtrissons d'angoisse un portrait de nous-mêmes
allant dans nos passés chercher la nostalgie
des baisers égarés dans les tristes « je m'aime »
et de nos grands gâchis dans de vraies névralgies
J'écris quoique je crois que l'écrit soit souvent
le remède et la drogue à ma mélancolie
mais j'écris dans ma tête et les idées au vent
j'emporte une encre ombrée jusqu'au fond de mon lit