vendredi 27 décembre 2019

La fille aux tâches de rousseur




La fille aux tâches de rousseur
un peu planquée sous ses cheveux
dont m'éditèrent années passées
les signifiants de son sourire,

a conquis toute ma mémoire
afin d'en faire un fruit confit
que mange un vers octosyllabe
à l'ombre enflée de mon Amour.

Et parsemée de mon désir
au parchemin que liront d'elle
odieux, ses amants fallacieux,

Melody traduira l'émoi
de sa vie défaite à l'envers

jeudi 26 décembre 2019

Le chant de la pluie sur le Vélux



La pluie s'abat sur la toiture
en pianotant sur le Vélux
une mélodie sans parole
où des voix sourdent au creux de moi.

C'est la chanson du mal-aimé
qu'Apollinaire a composé
pour moi tout seul — on croit que ça
n'arrive à chaque fois qu'à nous...

De l'autre côté du miroir
il y a pourtant l'univers
inversé du tir dans l'Alice
où tout le monde est importun.

Désunis vers où mon Poème
est vers sa désintégration,
glace assez malpolie, j'écris
suspendu sous mon faux con.

Là, vain de l'épopée gonflable
et du terrier du lapin blanc,
je m'efforce enfin d'uriner
sur le terreau de l'avenir.

Il en faudra du foutre
afin de rebâtir humainement
ce grand gâchis mal dégauchi,
masse populaire et contrariée.

Du grand charnier consumériste,
en pétrissant nos amours mortes
on sortira les bas-morceaux
comme on démoule un bronze hideux.

Je repeuplerai d'animaux
les reliefs humains mortifères
issus des civilisations
dont on aura pu se repaître.

En attendant sur la toiture,
en pluie s'abat le con damné ;
le souvenir est « attaché »,
c'est que la mémoire emprisonne.

Et dans le rythme alternatif
où j'imagine ma femelle
— entêté par ses éphélides —
un futur et le passé s'emmêlent.

https://soundcloud.com/annaondu/le-chant-de-la-pluie-sur-le-velux

vendredi 20 décembre 2019

Hexagone



L'angevine est diabolique et ses coteaux
portent du Layon les cornes de l'Aubance ;
on confond trop souvent ce que le corps niche
avec une illusion qui nous téléguide.

On pourrait discuter de la lorraine
ayant cassé ses dents sur une couronne,
ou de l'alsacienne à la beauté létale,
or les mots à la mer dictent ma pensée.

J'écrirai la marseillaise en mini-jupe
et son vieux port obsédé par le grand bleu
de son regard absorbant comme un tampon,
bouille à baise et corps de rêve à l'horizon.

Je chanterai (finistérien) la capiste
et la bigoudène ultime en déshérence,
en quête de semence et de chairs loques Holmes,
élémentaire en sa passion pour le sexe.

Et de la parisienne en fanfare à Pigalle
il ne me faudra pas tisser le bordel :
la mygale est à ce point perfectionnée
que sa digestion se fait en dehors d'Elle.

samedi 14 décembre 2019

L'étoile aînée



Lentement, coquille ouverte,
on entend l'écho des flots,
l'aller-retour où la vie
se décline en postulats.

Je rêve après la beauté
mais la beauté se délave
en laissant la marée basse
à mi-chemin du désir.

Et rongé par deux missels
inscrits d'un cercle oculaire
azuréen, je t'écris
mon formulaire amoureux.

Les gouttes de pluie diluent
son écriture éperdue
par un emprunt littéraire
aux moins mauvais des poètes...

Or, il sont bien incapables
à décrire absolument
le précieux métal en tes yeux
qui se fond dans mon espace.

Ô ma belle étoile aînée,
registre impromptu du temps,
j'ai composé cet aria
pour filer ta promenade.

Incidemment, m'écrasant
sur la mer de tes silences,
il me faudra supporter
le poids de l'âme interdite.

Il me faudra, moi planète,
aussi me satelliser
près de toi, soleil ardent,
toi ma dépendance absolue.

Je rêve après la beauté
mais la beauté se révèle
en déportant son regard
au plus près de ma laideur.

https://soundcloud.com/annaondu/letoile-ainee

vendredi 6 décembre 2019

Jours tranquilles à Clichy



Faut-il des clichés pour survivre à Clichy ?
Faut-il déclencher la mécanique émue
naguère intestine et qui fait qu'on en chie ?
Chenille on était papillon dans la mue.

Chenille on rampait vers un corps désirable,
un je-ne-sais-quoi dont l'affect amoureux
— s'il pouvait parfois nous sembler secourable —
adoptait l'aspect d'un poison doucereux.

Chenille on roulait sous un Tank ivre-mort,
on roulait debout, d'emblée dessous des tables
et dans des bars, bars où tel un matamore,
on saoulait la fille aux vertus imputables.

On saoulait de mots les plus belles beautés
dans Paris sorti des tranchées de sa guerre,
et si la Gran'ville exposait sa fierté,
le lot de Clichy c'était d'être vulgaire.

Avec son lot de maq' et de putains divines,
elle était Babel où la langue inutile
est un attribut très doux qui se devine
au sein plantureux des liaisons mercantiles.

À Clichy, l'atour était de bas, belle aussi
ma fine Anaïs en sa roide guêpière
— un nid noir et jaune envenimé de « Si » —
la relation simple est un fard à paupières.

À Clichy passaient tranquillement les jours ;
au-dessus, Montmartre en ruisselant des Arts,
enivrait l'auteur en quête d'abat-jour
(enquête en bassesse où l'Amour est Bazar).

Aux clichés des clous désactivaient le clash :
à Clichy, j'étais ainsi qu'un Christ en croix.
Marie-Madeleine avait muni d'un flash
un serr'tête en ronce, afin que l'on nous croie.

Faut-il ces clichés pour survivre à Clichy ?
La ville est souvent le reflet d'une amante
et de son mensonge... Allez ! Quoi qu'on en chie,
chaque poésie justifie que l'on mente.

vendredi 29 novembre 2019

Pêcher



J'en pleus plus d'essorer les serviettes des filles
et la note mensuelle à laquelle on souscrit,
tandis qu'en coulant dans mes bas-fonds défile
en jets d'encre indigo le cœur d'un manuscrit.

J'emploie tous les gros maux de l'existence afin
de raconter sur les doigts défaits des dix plaies
des gipsy queens, un peu du délicat parfum
qui rythme ainsi ce qui nous leurre ou nous déplaît.

J'en plains et j'en délie des entrelacs celtiques ;
à ces amoureux finistériens, la géhenne
est de ne pas franchir un mur de l'Atlantique.

À l'amer rouge on taille et il y a des haines,
il y a du déboire et des bouées pathétiques,
il y a des filets reliés à l'ADN.

https://soundcloud.com/annaondu/pecher

mercredi 27 novembre 2019

Henry & June





Lorsqu'on cherche à parler d'une beauté fatale
innervant le moignon d'une histoire amputée,
c'est afin de projeter l'éclat penthotal
à l'écran dépourvu de vitesse en butée.

Les poésies d'amour en traits tirés s'écrivent,
à la façon détruite et dérivée du vent,
dont les battements doux de temps en temps décrivent
un claquement de draps portés tel un auvent.

Tu sais, si je m'appelais Henry, mille heures
auraient le temps de passer sous le pont désert
où Mirabeau comme un camion déménageur,
inspirait bruyamment Guillaume Apollinaire.

Hé, June, à tes côtés brûlants mes vers dégrisent
un peu, sous le soleil ardent de tes yeux bleus ;
sous cette peau brûlée que ta rousseur irise,
il me faudra compter sur ton côté sableux.

J'aurai des clefs l'omelette et l'inlassable dune
à parcourir en toi sous ma paume avertie,
j'aurai le plat pays de ta chair opportune
à caresser sans fin de mon verbe amorti.

J'aurai le paradis d'un Saint-Pierre anguleux
dans la mire alignée que tous enfin me jurent,
où notre partition s'avoue vraiment que le
désir est démesure à décrire en mesures.

https://soundcloud.com/annaondu/henry-june

vendredi 22 novembre 2019

Poison



Si ton sourire est une braise
enlevée de l'œil d'un cyclope,
et que des mots que je te fraise
il me reste un charbon de clope,
incandescent de cette mine
écrivant d'un rouge éclatant
le trait de ta bouche carmine,
on taira tout avec le temps.

Qui taira les mots et leurs langues,
et qui taira ce qui s'infiltre ?
Entre les corps, entre les gangues,
on sculpte aussi parfois sans filtre :
on taille, on pétrit sans vergogne,
afin d'accoucher d'un vertige,
et plus on frappe et plus on cogne
et plus on redresse nos tiges.

Il ne me reste à deviner
que tes douceurs adultérines
et de tes tiédeurs avinées
par ton iris, l'eau vipérine ;
il ne me reste à déguster
que le poison d'une eau secrète
en ton regard, et dégoûté
des sentiments que lui sécrète.

https://soundcloud.com/annaondu/poison

vendredi 15 novembre 2019

Sommaire




Tel un singe en apnée d'avoir brassé trop d'air,
il me faut faire amende honorable en ces mots :
je n'ai jamais construit que des abécédaires
en négligeant d'emblée ma prêche au chalumeau.

Je n'ai jamais pensé la mort à deux, la vie
ne conduisant sans but qu'à cette ultime fin ;
je n'ai jamais bâti de mausolée d'envie
non plus d'étage au mal, en fleur comme en parfum.

Je n'ai qu'écrit les brins cunéiformes
ornant le récipient d'un message à la mer,
entre une mélodie glauque et son chœur informe.

Étrennant quatre « faire » à tout ce qu'ils humèrent
à ton contact étroit — foudroyant chloroforme —
un rêve romanesque établit son sommaire.

https://soundcloud.com/annaondu/sommaire

dimanche 10 novembre 2019

L'âme aisée



Si nous ne gardons des baisers
que le goût d'un vin bouchonné,
c'est qu'un sentiment malaisé
s'est posé comme mouche au nez.

Perdu dans les parfums d'encens,
je cherche une aiguille à découdre,
afin de percer l'indécent
secret de la machine à moudre.

Il est peut-être en ton sourire
ou dans un poème où Prévert
hèle au féminin sans courir
et sans coup férir, un feu vert...

Et la fée verte ou la fée bleue,
faible Eugénie du mal en fleurs
irisée sur un fond sableux,
m'encoquille entre Ys et Barfleur.

Un cœur est un colimaçon ;
pour gravir un tel escalier
sans être un impoli maçon,
le poète est fantasque à lier !

Mais il t'y trouve en escargot,
toute en toi recroquevillée,
le cœur est refuge à l'ego
lorsque ailleurs est mal chevillé.

Quoi qu'on meuble en la vie sinon,
Légo nu de sa pièce absente,
on construit comme on peut ces noms
que l'on donne aux pluies collapsantes.

Or, nous ne gardons des baisers
que leur humidité latente,
alors espérons l'âme aisée
qui peut nous justifier de l'attente.

https://soundcloud.com/annaondu/lame-aisee

samedi 2 novembre 2019

La bleue crise infirmière



À Valérie, ma première grande histoire d'Amour un peu consistante,


Je vous ai désirée
Dès votre apparition
Dans cet amphithéâtre
Où le parquet ciré
Faisait l'exposition
De votre teint d'albâtre.

Et de ces boucles noires
Écoulant le présent
Dans le chaos passif
Il me fallait l'armoire
Où ranger l'écrasant
Cadeau dit décisif.

On aime à chaque fois
Mais après la première
Un peu différemment
L'Amour est à nos fois
La bleue crise infirmière 
Et sombrent les amants.

L'Amour est un doux leurre
Et nous le poursuivons
Faisant le poisson mort
Instillant du malheur
Un peu comme un savon

mercredi 16 octobre 2019

Végétale



T'embrassant, j'ai puisé dans ta langue amoureuse
une humeur éperdue dont la bouche est le puits,
dont la veine où la sève insensée mais heureuse
inonde un innocent de l'encre de tes nuits.

Sa sentence est sensible et son parfum tenace :
on y perçoit cent-six sentiments savoureux,
sans savoir à vrai dire en passant si menace
un orage au détour infini désireux.

Germinal à genou, tu priais ainsi Dieu.
Pour t'accueillir enfin j'attendais Floréal
et chaque enlacement me semblait insidieux.

Si l'on coupe on abat quand la femme est fatale
et dans l'arborescence en boutons les adieux
puisque le féminin d'essence est végétal.

https://soundcloud.com/annaondu/vegetale

samedi 12 octobre 2019

Incise



Je sais : ta bouche en cœur est de couleur fuchsia.
Je saigne à chaque fois qu'hémophile humilié,
grâce à ton grain d'emblée la plage a son plagiat
— son sablier ne permet pas de s'oublier.

Ta beauté se conjugue avec les éphélides,
autant que l'écriture avec les tâches d'encre,
et soulignant tes yeux de ma plume invalide,
un sang bleu-roi s'écoule entre mes doigts de cancre.

Il faudra des prairies repeuplant mes abysses,
inondées d'algues floues comme des confidences
et de posidonies comblant nos précipices,
afin de replonger dans nos deux subsidences.

Il faut bien se résoudre à ce fait qu'on s'aimait :
tant qu'un seul sentiment transpire hors de nos peaux
c'est que la mue s'opère et nous change à jamais ;
nous ne sommes vêtus qu'un instant d'oripeaux.

https://soundcloud.com/annaondu/incise

dimanche 8 septembre 2019

Aquarelle




Je n'avais rien que ton profil
et quelques mots pour en découdre,
à la fin j'avais du gros fil
et des blessures à recoudre ;
en barbouillant ton faux portrait
je décrivais mon coup de foudre
à coups de couteau s'il vous plaît,
j'étais l'écriture à dissoudre...

Étant comme une pluie d'été,
balayé par ton souffle chaud,
de toi je m'étais endetté,
moi l'homme à tête d'artichaut,
moi l'être à teinte d'amarante,
articulant de mes défauts
ce qu'en toi j'attache à ma rente,
aux microsillons de Sapho
qui ne passait pas pour marrante.

Et siphonné par tes paroles
hallucinées le long des murs
— un siphon fond de barcarolles
à chaque endroit de nos murmures —
il me fallait de l'oxygène
et qui plus est de cet air pur,
où je puisais moins qu'en tes gènes,

vendredi 23 août 2019

Siérine



Tandis qu'aphorisant ma vie
dans sa tournure existentielle,
un ingrédient m'ayant ravi
manquait à mon but essentiel :

il me fallait l'évanescence
à ce métaverbiage unique
— exauçant l'aveu d'impuissance
en corps de texte anachroniques.

En silhouette édulcorée,
voire en portrait cataractant,
je te voyais moi, décorée
de l'ombre et d'algues l'humectant.

De ton visage quasi diurne
en s'enfuyant des mots perclus
le soleil arrosant Audierne
enivrait ton humble reclus.

Là, sous les éclats de lumière
embronzés de ton verbe à temps
je fondais sans que la manière
ait de ma cloche un seul battant.

https://soundcloud.com/annaondu/sierine

vendredi 16 août 2019

Au square Tino Rossi



Un soir en septembre
il y a quelques années déjà
repassant les plis de mes chemins d'adulescence
avec un pote
on est redescendu de Montparnasse
en passant par Saint-Germain-des-prés
puis par le Quartier Latin
(Quoi de plus commun?)
mais pour attraper le train de la Gare de Lyon
le RER 
(à l'ère où erre heure, horreur !)
en longeant les quais que je connaissais
mais qui m'avaient méconnu.
la Foule était là qui s'agitait sous les flons-flons
d'un rendez-vous qui devint régulier.
Bien avant que ce bout de Paris ne s'agite
Il y avait des statues contemporaines
apparues comme des OVNI
dans cet espace improbable alors créé...

Je bouffais ma baguette au square Tino Rossi
— du Monde Arabe un Institut venait de naître —
ou ma demie baguette en fonction des soucis
financiers d'étudiant, le cœur à la fenêtre.

On se moquait de l'œuvre atterrie sur la place,
et le désert commun propre à la création,
laissait à la sculpture en marbre de la glace,
et le feu rouge aux joues de nos récréations.

Car le Quai Saint-Bernard avait de ton regard,
un éclat de bois brut et de première instance,
où je perdais ma ligne au métro de la gare,
où les voies d'Austerlitz hurlaient leur insistance.

En attendant, le sandwich au pain sec en bouche,
on se pensait dans les courbes des sculptures,
et de la pauvreté germait nos graines farouches
en plein fumier de cette sociale imposture.

Et des années plus tard
on y retrouvait la jeunesse Paris
dans son effervescence.

En laissant couler le sablier du retard
au gré d'Einstein et de Pascal et de son pari
je repris connaissance...

On était en février
je sortais du terrier du lapin
la Ville avait pris des atours estivants vêtue d'un manteau d'hiver
et las d'une longue errance
il me pris de repasser par le square Tino Rossi
là-même où j'avais vu la France
en mouvements divers
agiter les bras du sapin
perdu dans les genévriers.

Dans ma vareuse et mon rayé
— marin d'escarmouche —
une jolie fille au crâne à moitié ras
me gratifie d'un sourire improbable.
Elle a percé mon armure en fer inoxydable.
Il faisait chaud pour la saison.
Je n'oublierai jamais cette croisette enrayée.
Lorsque l'on aime à déraison
c'est que l'on veut du bouche-à-bouche.

En repassant mon col au square Tino Rossi,
mon col bleu-bite au vert en pleine canicule,
avec des mecs armés comme des mafiosi,
dans mon Paris festif on était ridicule.

On était provincial, on était décalé ;
la jeunesse autochtone était pétrie de rythmes,
et dans la viande en bleu qui m'était déballée,
rien ne me distinguait des hideux algorithmes.

En sortant sur le pont, du côté d'Austerlitz,
il m'a semblé sortir aussi d'un rêve étrange :
on rêve de Paris comme on rêve d'Auschwitz,
on y côtoie nos morts et ce qui nous arrange.

https://soundcloud.com/annaondu/au-square-tino-rossi

dimanche 11 août 2019

Les soirées parisiennes



Je n'aurai bientôt plus de soirées parisiennes,
et la page se tourne en me claquant la porte
au nez, comme des volets, des persiennes
obscurcissant l'éclat qu'un réverbère apporte.

À la fenêtre où j'ouvre encore les yeux,
ce sont des souvenirs entre parenthèses
à présent, qu'on referme en un coffret précieux
qui se nomme antithèse ou synthèse ou prothèses.

Alfortville et sa gare ont un goût de moisi ;
le pavillon mis en vente, on s'en est démarqué,
mettant au clou de même un passé pas choisi.

Repassant sur Paris du train de ma banlieue,
le fer à dessouder les liens m'ayant marqué,
je suis venu chercher le testament des lieux.

https://soundcloud.com/annaondu/les-soirees-parisiennes

mardi 6 août 2019

L'air de la pluie sur un sol chaud



Des respirations parisiennes
et des inspirations latines,
on crée des versions vespasiennes
aux intonations palatines.

On crée du sentiment, des thèmes
et la légende d'un naufrage
où l'impression des mots "je t'aime"
emporte le vent des suffrages,

Où l'expression décrite est vaine
à la façon de Virginia
qui fut la sublime écrivaine
affirmant ce que l'autre nia.

L'air de la pluie sur le sol chaud
donne à l'orage un air banal,
et ceinturée de maréchaux,
Paris se sent plus communale...

En parfum de moisi, la terre
exprime une souffrance interne ;
et son chant qu'on croyait austère
est l'éclat de l'être en moins terne.

Un simple tuyau d'arrosage
emporte avec lui sa mémoire
encore inutile : un corsage
ajouré d'une vieille armoire.

https://soundcloud.com/annaondu/lair-de-la-pluie-sur-un-sol-chaud

mardi 23 juillet 2019

Lettré d'Eugénie




J'ai rêvé la Beauté, c'était Toi sous ses traits,
sous le croissant de Lune où ton sourire exquis
friandisait ma langue et ses quelques extraits,
je te rêvais pareille avant Maïakovski.

Je te rêvais grimpant de mes vers l'escalier,
pimpante et mue
                        par tous les arts
                                               que je déploie
— ptérodactylographe
                                  à mes heures payées —
je t'ai revue
                    quand par hasard
                                         quand par exploit
mon premier paragraphe
                          à ses pieds aux mains liés
ressemblait traits pour traits au phrasé que j'emploie.

Dès l'or en ton regard aperçu sous l'orage
en un accent aigu, j'ai décidé d'écrire
un long roman d'envies, coulant comme un naufrage
au cœur intime et cru que l'on ne peut aigrir.

En rang, les mots !
                           Pardi,
                                   ma boite à rime en veut.
Comme aux rameaux,
                          hardis,
                                  nos jeûnes font l'envieux.

J'écrirai des rangs d'algue et la méduse en feu
pour cueillir en mes doigts tes tâches de rousseur,
on maudira ma langue et de t'aimer l'aveu,
mais l'âtre est si brûlant que j'y fonds en douceur.

Au puits de ton regard où la source est si claire,
au fruit charnu brûlant de ta bouche idéale,
il me faut t'aimer dans la vigueur et l'éclair,

et t'attendre ainsi dans la patience immorale.

https://soundcloud.com/annaondu/lettre-deugenie

dimanche 14 juillet 2019

Bi'r Tawil



Musclant la dorsale africaine,
un trapèze étrange étreint
mon âme au moins manichéenne
au regard abstrus des longs trains
dont les yeux en forme de phares
obstruent l'avenir et son huile,
et teintent collant d'autres fards
un sable extrait de Bi'r Tawil.

On ne décide pas de nous !
Notre allégeance est un don,
pas ces abandons à genou
dont quelqu'un s'étrangle au cordon,
dont quelque ombilical avoue
sa passion pour un vide enceint,
par les murs qui nous sont à vous
l'abri, la mamelle et le sein.

Du sable ont surgi les prophètes
et c'est lui qui compte le temps,
qui conte en sourates parfaites
un chant que personne n'attend ;
cultivez votre identité
comme un blanc-seing qui vous étrangle :
on est moins de courbe entité
que rose des vents sous chaque angle.

https://soundcloud.com/annaondu/bir-tawil

dimanche 30 juin 2019

Mercure



Le dernier soir de Juin dégorge et s'hémophile
en pleurant sa rousseur aux parasols en sève,
et des lapins posés dont on perdit le fil,
il n'est plus d'amoureux, non plus d'Adam ni d'Ève.

En retrait la marée, laisse au pouvoir le sel,
et la rouille annoncée se répand dans les airs ;
aux branches humectées comme aux bras les aisselles,
on sent le littoral inspirer nos déserts.

On sent la dune battre ainsi qu'un cœur urgent,
réclamant du bon sang qui ne saurait mentir ;
on sent de chaque essence un peu du vif-argent.

Le mercure ascendant rougeoie sur les martyrs
assumés d'un climat qui devient indigent,
mais le soir ici-bas me fascine et m'attire.

https://soundcloud.com/annaondu/mercure

dimanche 23 juin 2019

Écarte-les



De Quimper à Paris, j'étais écartelé
par un chemin de fer à moitié barbelé ;
les stations — gestation — m'accouchaient à la fin
sur quelque quai de gare aux différents parfums.

Car chaque quai de gare où je jetais ma clope,
avait de mes beautés ce que mes vers éclopent :
un pied donné contre une main finistérienne,
un sourire aérien dans l'ombre parisienne.

Écarte-les d'emblée tes pauvres souvenirs !
Ils sont tous alignés, les dolmens et menhirs,
en ligne un peu brisée par leur chemin de pierre.

Écoute en leur écho leur Art et leurs manières,
assume enfin ta vie, j'en suis tout martelé !
De Quimper à Paris, j'étais écartelé

https://soundcloud.com/annaondu/ecarte-les

samedi 22 juin 2019

Tanka bleu



Je me le sens bleu
Quand quelque part vers le Nord
La côte est d'azur
Et qu'au lieu dit d'Aliénor
On veut Mathilde et Bayeux

mardi 11 juin 2019

Les vers du Gris





Il pleut sur la dune et mes yeux l'égouttent
en pleurant du sable et de l'encre noire,
un orage est fort à ceux qui l'écoutent
et Delacroix cocher, s'en remet à Renoir.

Un éclair alors en rayant la toile,
impose un peu d'or à ces vers du gris ;
j'ai parlé d'un cube à ceux qui l'étoilent,
à Pablo Picasso j'ai préféré Juan Gris.

Quoiqu'on en servit l'abus des nuances,
entre noir et blanc sa vraie vérité,
cassée comme un œuf empli d'influences,
est de Malevitch et de Soulage héritée.

Des nuages lourds aux ventres gonflés
me font cet effet d'un chrome sanguin ;
s'attelle à la tâche un lien boursouflé
réduisant sa fadeur de Van Gogh à Gauguin.

https://soundcloud.com/annaondu/les-vers-du-gris?

dimanche 9 juin 2019

Carmen



Si « poème » en latin — je crois — se dit Carmen,
on pourrait faire aussi de la rime un baiser,
de mes rejets la source où le grand-écart mène...

On pourrait se projeter sur la rive apaisée
qui de l'Île Saint-Louis put se servir de scène,
et de la guerre oubliée du génie de Bizet...

Que le scandale éclate à Paris en brillant,
Carmen est le moment dictant que je m'y mette,
afin que tout s'embrase et s'embrasse en criant
— lorsqu'une idée me vient, je gratte une allumette :

À chaque éclair un feu, puis à chaque lumière
un reflet de tes yeux ; de la courbe première
où je m'étends un peu, ta bouche est cette ornière
en laquelle on vit mieux, sans langue et sans manières.

https://soundcloud.com/annaondu/carmen

mercredi 5 juin 2019

Damascus



C'est la fleur aux fusils, à ses kalachnikov,
ouvertement offerte au viol en son pistil
— à ça la confusion Zaoum et Klebnikhov !

En ceci de cela, le poison qu'on instille
au cœur atomisé d'un peuple en making-off,
agit sans tremblements comme au cœur de la ville.

Il ne nous reste alors en scierie que déboires,
et d'eux quelques copeaux de civilisation
balayés par la guerre et l'adieu de l'espoir,
enrayés par un Monde en décomposition.

Découpée, découpée, la fleur du Proche-Orient !
Cendres dispersées façon puzzl'à Dasmascus !
Ton fantôme accueilli dans la mort en riant
subit, fleur épanouie, le sort d'un hibiscus.

https://soundcloud.com/annaondu/damascus

lundi 3 juin 2019

Tanka gris



Ce que la mer cure
En un geste vif, argent
fonds voire illusions
Sont dans l'abysse insondable
Où sombre une âme éthérée.

samedi 25 mai 2019

Tanka faire à Hauteville/mer



Lorsque l'eau se fond
Comme une huile au gris lavis
Nimbé de stratus
À l'horizon s'accumule
En un bus eau passagère

mardi 21 mai 2019

L'âtre aux cités



J'accrocherai des lampadaires
au cou de mes saoulées cités,
des néons coulant en rivières
et des éclats sollicités
par le frottement des pierres
où s'est nichée ma cécité,
par la névrose hebdomadaire
où j'ai perdu l'intensité.

Les courants flous du Modernisme
ont su creuser l'opacité
de la Raison qui comme un isthme
est séparée quoique excitée
des fantaisies du Communisme
et de son électricité,
des feux grégeois qu'un urbanisme
a su faire en atrocités.

https://soundcloud.com/annaondu/latre-aux-cites-1

dimanche 19 mai 2019

Enfin sage



Je suis un papillon posé sur une enclume :
auparavant lesté du devoir de décrire.
J'avais l'âge de faire et l'emploi d'une plume,
afin de louvoyer dans les façons d'écrire.

Il m'aura bien fallu t'explorer, ma psyché,
pour en sortir les vers d'une ébauche impromptue,
tandis que les vertus de mon texte arrachées,
s'entassaient sans tasser ces beaux traits qui me tuent.

Les fils d'Ariane obtus, s'emmêlaient consanguins ;
le labyrinthe aussi lance un appel abscons
que l'on sait sans issue, mais que l'on sait sans gains.

Puis sur sa mélodie naît l'son : nous fabriquons
des partitions l'austère hyménée du chagrin,
de ce que papille hume, un modeste micron.

https://soundcloud.com/annaondu/enfin-sage

samedi 11 mai 2019

Vers tueuses


La poésie que l'on marmonne
est souvent faite en vérité
des renoncements qu'on ramone
aux cheminées des cécités,
des vers aux amants de Vérone
insuffisamment bien cités,
tandis qu'ailleurs on fanfaronne
en déclamant des hérités.

Bienvenue chez les misérables
amputés du membre amoureux ;
leur temps ressemble aux grains de sables
égrainés par de sulfureux
compromis dont l'inaltérable
enjeu n'est que pourri par eux,
dont la détresse impérissable
est l'expression d'un soi poreux.

Leur but est la métamorphose.
Et ces chenilles arpenteuses
ont mal à tisser leur névrose
au fil impromptu de lutteuses
échevelées d'anamorphoses,
à la toile, étoile, à la tueuse
en beauté, dont les rêves roses
ont noyé la folie vertueuse.

https://soundcloud.com/annaondu/vers-tueuses

samedi 4 mai 2019

Généalogies



Je cherchais l'un des sangs dont je me réclamais,
perfusant mon histoire à grands coups d'apories,
je sais beaucoup d'avril et beaucoup moins de mai
pour fleurir en passant nos généalogies.

J'arpentais des chemins pavés de parchemins
dont le détail enferme un secret littéraire
et tout en écrivant je te tendais la main,
priant pour qu'on détienne un brin d'itinéraire.

Un brin de graminée sous le veau gras miné,
symbole explicitant qu'en moi le fils prodigue
ait trouvé l'enveloppe où la lettre est cachée.

Pas de pot ! Les paris qu'on assène à ces digues
ont cédé leur valeur aux voies encalminées
qui se sont tues privées des rebonds de la gigue.

https://soundcloud.com/annaondu/genealogies

jeudi 2 mai 2019

Carmina burana






Je passe immanquablement par son son point zéro
celui des kilomètres à varier
celui des viandes à marier
le point zéro de mes amours
à l'état de charogne en Poésie
grosso quasi modo si je l'écris
sous Notre-Dame de Paris.
Puis j'aime en faire le tour
enserrer dans les bras de mes pas
son corps arc-bouté
par tribord
d'abord
(à gauche en lui faisant face)
et gargouillant de ses figures de cauchemar
arpenter le square où sont posées ses fesses
et la flèche qu'y avait planté « violée » le Duc.
Il y a toujours de petites américaines aux gros seins
qui s'y prennent en photo
qui rivalisent
alors que les deux rives à l'aise
humectent la vulve de l'île
et les lèvres de l'église
immense clitoris.
Elle est le sexe de Paris qui est une femme.
Au sodomite, on parlera de l'île Saint-Louis...
Le soir au couchant
lorsque le ciel s'embrase
on la voit tournée vers le ponant
miroiter de lueurs embrasées
embrassées
embarrassées
par ses érubescences
et je n'aurais jamais imaginé qu'une étincelle en jaillisse
et qu'en trouble essence
un feu la dévore à ce point sans retour.
En quittant Paris
j'apprenais l'incendie.
Sur d'improbables quais d'un naufrage itinérant
j'apprenais l'effondrement de mon point de repère
au point zéro d'un parvis tumultueux.
J'étais loin
loin de Paname
et de plus en plus loin de mon âme.
Je ne reviendrai plus à Paris.
L'Amour est mort.
Paris est mort et sa cathédrale en brûlant l'a consumé.
Paris est une femme, et quand on l'oublie, ce n'est qu'un fantôme.
Il me faudrait une femme aussi forte que Paris pour me faire croire à son fantôme
une femme assez bien planquée dans un placard
assez douée tout au moins pour m'y faire un peu croire
et c'est surréaliste.
Un homme est faible alors que Paris ne se noie jamais
sinon dans l'eau de l'anisette
ou dans l'art ichtyen de se noyer tout seul.
En rêvant de ce mélange insensé de flamme et d'eau
je pense à toi que je ne connais pas mais pourtant
quand je te caresse aussi douce, il y a Paris sous ma main
Paris femelle et littéraire
assurément cultivée
délicate et dont les dentelles
à ce point semblables aux fantaisies médiévales
ont l'art à fleur de peau
comme des éphélides.
Une partie de la cathédrale a brûlé
comme un paquet des poésies que je n'avais pas encore écrites.

https://soundcloud.com/annaondu/carmina-burana

mercredi 1 mai 2019

Pendule



J'ai balancé ce qu'encorbelle
à la corbeille nos mémoires !
Et j'ai retourné la poubelle
et retrouvé ces vieux grimoires
où s'écrivait l'intimité
dans l'ingrat des papiers-journaux
de nos poèmes imités
(des barbecues pour hauts-fourneaux).

Dans les détritus de nos rêves
On cherche un espace infini
dédié par avance à nos crèves
à nos maladies démunies
des anticorps où l'on s'achève
à la façon d'amours honnies,
perdues dans le suc et la sève
où se diluent nos harmonies.

J'ai balancé le métronome
et sa mesure insupportable.
Aux pages du Deutéronome
un grand Autodafé m'attable !
Et me délectant, Maldoror,
ainsi des vers dégoulinant
de ton festin nu mais sonore,
un accident m'est permanent.

https://soundcloud.com/annaondu/pendule

vendredi 26 avril 2019

Au vide



Si j'en appelle au vide, Ovide à la rescousse
en ses transmutations et ses métamorphoses,
en ce que l'avatar apporte en ses secousses
en ses mues, c'est pour abolir une overdose.

On sait les opiacées, les bonbons psychotropes
et les boissons alcoolisées qui nous trahissent
à chaque épiphanie de pulsions lycanthropes.

On sait le beau naufrage et les vaisseaux fantômes
hantant en temps voulus cet étroit précipice
où sombre un éclair d'écriture en plusieurs tomes.

Ovide ! Au vide issus de nos catharsis
et de nos éclosions par-delà nos cellules,
il nous faut affronter comme le beau Narcisse,
une image en miroir où les monstres pullulent.

https://soundcloud.com/annaondu/au-vide

mercredi 24 avril 2019

L'indécence absolue



J'ignorai l'indécence absolue des passants
tandis que, te déshabillant de mon regard,
il me fallait couvrir en un mot comme en cent,
l'étendue sémantique où je lus tes égards.

Il me fallait T'écrire, un peu comme un portrait,
passant mon doigt comme un crayon sur ton sourcil,
il me fallait T'apprendre en te lisant traits pour traits.

L'alphabet de ta bouche en voyelle ustensile,
ouvrait le dictionnaire amoureux de l'abstrait
sur la page écornée d'un douteux codicille.

Il me fallait l'ignorer, l'indécence absolue
des passants dépassés par ton pas sans pareil,
et puiser l'épuisée beauté non dissolue
dans l'onde inassouvie de ton simple appareil.

https://soundcloud.com/annaondu/lindecence-absolue

mardi 16 avril 2019

Semis parisiens



Puisque nous sommes partagés
de droite à gauche, en haut, en bas,
j'ai de Paris les émotions,
la passion vraie d'arts même âgés
qui vivants lorsque l'on tomba,
garderont tout d'une impression.

Comme les deux valves d'un cœur
écoulant le sang de la Seine
écartelée par ses deux bras,
l'île Saint-Louis d'un air moqueur
accueille en mélodie malsaine
un vers qu'un chevalet cabra.

L'arrêt cardiaque en souvenir,
on a mordu sur quelques planches !
On aime, on m'aime, on me déteste,
et tous mes papiers à venir
(abusant d'encre noire ou blanche)
ont un théâtre entre mes textes.

On se tient coi du côté cour ;
et par la main côté jardin
— les quais d'Orléans et Bourbon
gravant les voies de nos recours —
on se perçoit presque anodin
sur les genoux de « l'à-quoi-bon ».

La rue Saint-Louis — petite artère —
enobscurcit cette vision
d'un Paris-proie, d'un parti-pris
dont l'âme est la chose à retaire,
au corps en transsubstantiation
dont les loyers n'ont plus de prix.

De guerre on se prélasse enfin,
Là où naguère on fit la paix ;
les tangos longs n'ont plus l'accord
au suave et capiteux parfum
de ces gouttières qu'on lapait
timide, et qu'on regrette encore...

Or, ton sourire est le fer blanc
de l'alchimie de mon désir :
il faut je crois me le tatouer
sans jamais plus de faux-semblant,
sans jamais plus de faux plaisirs,
sans plus jamais vivre à moitié.

https://soundcloud.com/annaondu/semis-parisiens

mardi 9 avril 2019

À table !



À table ! On dînera de la Démocratie.
Ta serviette aura la couleur intensément
tâchée d'un bon gros rouge enivrant sans sursis,
d'une Commune au vain divin dérèglement.

Quand on a fait de la politique un climat,
qu'en ces bureaucraties l'on maltraite mon œuvre,
en m'éditant d'avance en différents formats,
je t'inviterai pour mon repas de couleuvres

Et vomissant des pluies remplies de phylactères,
on brandira le point à la ligne infinie
de l'averse écrivaine et de ses caractères
accumulés par les rancœurs de leurs dénis.

Toussant de travers, on avale un nu festin.
Tout ce qu'on peut faire est essayer d'y pourvoir.
Tout ce qui nous effleure est le doigt du destin.
Tout ce qui nous effeuille est la main du pouvoir.

https://soundcloud.com/annaondu/a-table

lundi 8 avril 2019

Les harmonies métamorphiques



Les harmonies métamorphiques
ont de vrais effets maléfiques,
et pourtant d'un accord triton,
quelle ombre d'harmonie trie-t-on ?
Chélatant de mes palimpsestes
un élément de faire en sieste
un songe étrange et pénétrant,
ces sons m'ont fait leur impétrant.

J'en avais pondu des si belles
pour le décès des décibels
et des si noirs et des si beaux
pour remplacer les placebo,
les harmonies leçons des sons,
les sons laissant des vers tessons,
ses sont mêlés comme des sangs
dans mes poèmes indécents.

Mais sur les cordes de ta voix,
sur tes yeux mieux de ce qu'ils voient,
sur ma faiblesse à ton contact
(mon fabuleux manque de tact),
arrivent les oiseaux des rimes
et les sentiments qu'ils arriment ;
alors enfin leur harmonie

dimanche 7 avril 2019

Auteur



Parfois il se dit saoul dans son effervescence,
harcelé par un lourd hoquet d'idées tenaces ;
il veut contrer par l'alchimie de la menace,
un peu du mal où fleurit son adolescence.

Il veut dans le recul, inventer nos décors,
et dans sa perspective inaugurer des feux
qu'à la Saint-Jean mimée de nos tissus nerveux,
nous reléguons d'un coup dans l'ombre de nos corps.

À sa lecture, un grand frisson se fait défunt,
trouvant des vies la solution dans le mot FIN,
mais pour autant, chacun s'étonne à sa candeur.

Souvent mutant, changeant de peau comme un lézard,
aux pieds d'argile, un colosse erre entre les Arts,
Auteur fragile, il manque un H à sa hauteur.

https://soundcloud.com/annaondu/auteur

vendredi 5 avril 2019

Libellule




J'en livrais bien au feu, des châteaux d'eau céans,
j'enivrais bien aussi de baisers mon amante ;
on écrit comme on peut, comme on crie quoique on mente,
on est vrai par souci de s'aimer doucement.

Mais rien n'y fait ! Ça brûle et quoique ça tourmente,
on y met les dix doigts sur nos peaux de serpents ;
de nos mues libellule est l'insecte ! On répand
de l'essence à l'endroit que l'absence pigmente.

On répond de sa faute en traînant de la patte
en reptile écorché par des chasseurs d'ivoire,
on repaît de festins dénudés qu'on appâte.

À la fois prédateur et proie (mais sans s'y voir),
on défait l'intestin des destins psychopathes
en pêchant sur la rive inouïe du Devoir.

https://soundcloud.com/annaondu/libellule

dimanche 24 mars 2019

Duel



Nous nous affronterons
sur les berges de la Rivière Noire
aux alentours de Petrograd
ou d'ailleurs, d'ailleurs
aux alentours infinis de notre personnalité
dont les contours quoi qu'on dégrade
ont bien le trait
l'attrait
de l'étrange entonnoir
— attracteur à la façon du nombre d'or
et de sa théorie du Chaos —
courbé par la matière
et la relativité
de nous à nos reflets railleurs
et d'un ancêtre cacao
Pouchkine au Duel aussi nous nous confronterons.
Noirs et Blancs
Partie d'échecs
Duel
Manichéisme
Ni les slovaques ni les tchèques
en slaves esclaves et libres en faux-semblants
n'ont cette putain de russe et terrible âme
et l'art de la roulette
appliqué sur la tempe individuelle
où l'on fait mat et machisme
à la façon d'un inévitable blâme.
Alors Pouchkine
avec le plomb de ton avenir littéraire dans les intestins
avec le plomb de ton amour en corde autour du cou
par sa profanation
raconte-moi comment tu devins ton pire ennemi
bien au-delà de la laideur des beaux-fratricides
et comment dans ces méandres du destin
dans tes poèmes qu'on bouquine
il y a bien l'explication
qu'un Duel est un suicide
est un putain d'origami
plié d'avance par beaucoup.
Nous nous affronterons
sur les berges de la Rivière Noire
entre nous
entre toi et moi
entre moi et moi
Nous n'en avons avons pas de pire !
Et les miroirs qui se répandent dans l'éther
— eaux gelées dont le reflet me glace —
ont des éclats tranchant comme un rasoir
et des amours dessus des hommes à genou
franchissant le Styx et l'Achéron
explorant leur envers et leur Enfer.

https://soundcloud.com/annaondu/duel

vendredi 22 mars 2019

Granit et sable



Nos vies fleuries sont des déserts en devenir :
un sable en s'écoulant les noie le temps passant,
ce jusqu'à ce que sous ses dunes l'avenir
expire en respirant des passés trépassant.

Rien ne peut se construire en sables émouvants ;
tout bascule et les fondations, sans retenir
une main qui se tend, pas plus qu'un mur, auvent,
vont s'enfoncer sans forcer l'axe d'un menhir.

On trouvera dans le mélo' des mégalithes,
un grand méli-mêlant les temps de l'existence,
et des traces de vies gravées sur le granit.

On oubliera les filiations sur des instances,
un grand chaos m'accouplera jolie Lilith,
à l'avatar herculéen de l'inconstance.

https://soundcloud.com/annaondu/granit-et-sable

mercredi 20 mars 2019

Tanka fer



Laissant la descente
À ce que le fil défère
Il faut que l'on sente
À quel point donc se défaire
Urgemment d'amours récentes.

samedi 9 mars 2019

Un rayon de soleil



J'aimerais tant écrire un rayon de soleil
en la bibliothèque où ne sont que poussières,
où les auteurs défunts que les écrans balayent
ont leurs mots mis au clou d'un complot fiduciaire.

Et j'aimerais réjouir en cette époque sombre
un bon paquet de gens par des mots bien sentis,
mais lorsque un rire est jaune et lorsque un bateau sombre,
il est temps de pleuvoir en regrets consentis.

Je n'ai qu'un parapluie d'encre illusoire et fraîche
à diluer dans tes yeux pour un peu de lumière,
et dans le gris c'est dur de créer une brèche.

Et dans l'écrit c'est sûr, en son humble chaumière,
on n'a pas de recette, on n'a pas plus de prêche
annotée de récits qu'à notre heure première.

https://soundcloud.com/annaondu/un-rayon-de-soleil

mardi 5 mars 2019

L'absolue beauté



Ce soir
est un soir
et le soir est le velours
adoucissant la dureté du jour
enveloppant là dans ses soieries de soirée
la laideur absolue dans l'absolue beauté.
Les vapeurs de l'alcool
ombilical à la peau collent
et l'alambic idéal est l'encre irréelle
où je perfuse à fond mon verbe, où rêver Elle
est Peut-être ou Jamais
mais plein pot de peinture aux visions que j'aimais.
Le Louvre est recouvert
de ton visage vert
et la pyramide accouche en criant très très fort
excessivement du fond du trou, des contreforts
accouche enfin de l'enfant-roi
qu'on nomme aussi le désarroi.
Paris.
Pari, pas vu pas pris.
Le PMU latin secoue dans ses entrailles
un intestin mal digérant ses retrouvailles
avec un gros microbe
en robe
immaculée d'incertitudes
auréolée de solitude
errant
tout près de Mitterrand
de la rue qu'on dit de Bièvre et des bouquinistes
et de ses faux bretons qu'on dit surréalistes.
Il m'aurait suffit d'une flamme
afin de me marier au FEU
Mais je ne veux plus que la lame
en ta langue invasive et de ce son l'aveu
des prières sommaires
et de l'ombre sa mère.
Il restera ce soir
éclipsant d'un revers de paume du demain
nos prestations compensatoires
un peu d'un mauvais rêve humain
le joug que l'on porte en sautoir
et l'âcre souvenir de tes baisers carmins.
Mais ce soir
est un soir
amortissant l'horreur
et maudissant lors heure
où je perdis de toi cette humble société
la laideur absolue dans l'absolue beauté.

https://soundcloud.com/annaondu/labsolue-beaute

dimanche 3 mars 2019

Le pacte



D'un bon jus d'encre efforce-toi
comme un citron que l'on dépresse,
efforce-toi de t'écouler
— lancinante plaie que l'on doit
cautériser dès que l'on presse
au moins d'un doigt, l'art écroulé
dégoulinant le long du toit
du bâtiment né de nos stress
et d'or en ayant découlé.

Des prêchi-prêcha de gouttière
on a fait des prix littéraires,
et d'eux des talents avortés ;
que sont les génies de poussière
ainsi devenus sans leur air,
et l'horreur est-elle héritée ?
Du contenu sans la matière
on a voulu bien au contraire,
extrapoler nos sociétés.

Mais rien de la supercherie
ne peut subsister trop longtemps :
comme une vigne au raisin mur,
un bon jus d'encre en boucherie
coulera d'un présent mutant
sur les façades de nos murs,
actant le pacte — Ô vacherie ! —
qu'avec les Saints, qu'avec Satan,
fit notre divine écriture.

https://soundcloud.com/annaondu/le-pacte

dimanche 24 février 2019

À nos désillusions perdues



À nos désillusions perdues
dans le cœur de nos labyrinthes,
à nos Amours mal entendues
qui trop souvent bien nous éreintent,
à ces fabuleux résidus
signant, saignant de nos étreintes,
à nos enfants l'âme éperdue
de leurs parents se trouve éteinte.

Et d'une lampe d'Aladin
malsaine et pourtant magicienne,
on se mesure en son jardin
l'action de semer à l'ancienne
un peu des mots des baladins,
les poésies qu'on se fit siennes,
et lors d'un désastre anodin,
nos propensions patéticiennes.

samedi 23 février 2019

Combustion



Je t'aimais d'amour, ah la vache !
À la folie, puis plus du tout,
de pluies qu'on se prend sous la bâche
auréolées d'esprits vaudou.

Poupées piquées par les deux bouts
des décibels au bois dormant,
nous naufrageons parfois debout
sous l'ex-pression des sentiments.

Nous sommes de mauvais amants
brûlant cette cire improbable
où l'on décachette, où l'on ment
sur nos ressentis insemblables...

On bâtit des bûchers de sable
et des inquisitions salées
sur ces Circé désirables
où l'on se laisse avaler.

Rien ne rime à rien : l'allée
des incendies qui s'amourachent,
est bien moins que le pis-aller
de nos troncs battus à la Hache.

dimanche 17 février 2019

ELENA




Je connais tant de flous :
de faux flous artistiques
aux défauts arthritiques
un flou myope acquis que les lunettes renflouent
des flous furieux
des flous curieux
des flous bleus
sur un grain plus sableux
des flous d'amour à la folie puis plus du tout
des flous y'en a vraiment partout !
Comment se faire alors une image assez juste
à laquelle on pourrait se fier
— confidence —
à laquelle alors on pourrait en l'occurrence
exposer sa version
des choses de la Vie
des adeptes et de leurs conversions
des horloges haletant à l'envi
du hoquet des souvenirs sacrifiés
sur l'autel incrusté de sentiments vétustes...
Expulsé d’une autre balançoire
un beau soir
égorgé
je vous abreuverai d'une littérature
inconsciente
un lait d'aînesse aux gros bonnets bien confisqué
la pluie blanche
illisible
autrement
que sur la flamme des bougies des ans passés
l'impatiente
orobanche
épuisant ma racine à force de ratures
appliquées
sur le tronc de mon arbre généalogique
indicibles
aliments
de mes prélèvements de sangsues compassées.
J'inventerai le Verbe idéal
— à savoir un écho de son profil élégant —
le Poème où la phrase est féale
aux mots qui l'édictent
ELENA
qui te vont comme un gant
sur les neiges d'Ukraine où se répand ta voix.

sans flous ni vindictes
là dans le miroir inversé des désirs oubliés
dans l'antre abdominal où le ventre est aux courbes
il me fallait écrire en pleins et déliés
les rues (du Commerce à Lecourbe)
et les Courbet de tes traits sur ma rétine
et les fins de mes guérillas intestines
au cœur intime et flou de ma littérature
il y a ta beauté soviétique
à chacun des écrits qui s'appuient des fractures
il y a ta beauté sans viatique
à ton joli visage et son architecture
ELENA je m'accroche et copie l'esthétique.

https://soundcloud.com/annaondu/elena

vendredi 8 février 2019

Le Champagne des réussis



Mais qu'importe la bulle aux quelques phylactères ?
On débande à dessein des paroles fortuites
et du reproche inique aux mauvais caractères
infiniment nourris de mauvaises conduites.

Et les gaz imprimés sur des bandeaux d'alcool,
à défaut de flamber pour éclairer nos routes,
insinuent dans mon texte à la craie ton école
ainsi nue sous l'azur épuré de nos doutes.

On cartographierait sans peine et sans vergogne,
un horizon de corps et d'amours mélangés,
mais nous sommes enfants de nos poupées gigognes.

Oui, les fils de la Vierge improprement langés,
pareils à des soleils porté par les cigognes,
ont sabré le Champagne et réussi changer.

https://soundcloud.com/annaondu/le-champagne-des-reussis

mercredi 6 février 2019

L'Hier et le Demain



Cousant de peaux scalpées l'Hier et le Demain,
comme une montgolfière enflée d'orgueil acide,
un mot vient à ma frappe et mes alexandrins
le perpétuent sans fin pareils au génocide.

Un verbe à mon clavier pourtant décapité
par l'âcre Amour extrait du manque de raison,
pousse en vigne entourant ma vierge dépitée
d'un feuillage abritant sa tige sans saison.

L'Hier et le Demain sont bien plus que des mots :
ce sont les entrelacs dont se nourrit la Vie,
ce sont nos rédemptions, nos fabuleux gémeaux !

Tandis qu'en poursuivant sa Chimère à l'envi
dans l'odieux labyrinthe où s'emmurent nos maux,
tombe une encre de Chine, on ploie mais on revit.

https://soundcloud.com/annaondu/lhier-et-le-demain

samedi 2 février 2019

Supersonique




Aux aèdes soignants,


J'aurais voulu t'écrire un roman magistral,
une symphonie mue par un Verbe étranger
dont le solfège exsangue aurait d'un corps astral
enluminé l'insulte, enjolivé l'objet.

Puis je me suis heurté contre un mur hypocrite,
un obstacle hérité des capitons crevés
par un esprit rebelle alignant l'âme écrite
à la façon moisie des partitions rêvées.

Mais face au mur du çon, face au fossé béant
des vacuités perdues dans la chasse au grand Rien,
je nous sais progresser par des pas de géants.

Je nous sais percuter de nos voix singulières,
une âpre bien-pensance aux faux airs aériens,
Je suis supersonique et poussant de mots-lierre.

https://soundcloud.com/annaondu/supersonique

mercredi 30 janvier 2019

Frontière



À Andreï Makine, inspirateur éternel,


Changer d'pays, c'est changer d'peau,
c'est changer d'vie, c'est changer tout ;
s'échanger quand on n'a pas d'pot,
qu'on veut changer de Manitou.

Troquer sa foi comme un organe
et refréner de la boisson
le baiser chaud qui de Morgane
a fait la fée de ses moissons.

Bouger d'endroit, bouger toujours,
évaporer l'odieux mirage
et le reflet des vilains jours
mithridatés comme la rage.

Comme le temps passe un espoir,
et comme un train passe l'enfer ;
un paradis bâti d'histoires
a pris le pas sur nos affaires.

Il a crevé l'abcès du temps,
lorsque demain l'affronte hier,
et que nanti de ses printemps
s'effondre autant de la frontière.

https://soundcloud.com/annaondu/frontiere

samedi 26 janvier 2019

Pontécrucienne



Je suis le seul à pouvoir dire ta beauté
Parce que tu ressembles à l'eau sans couleur coulant des pierres
Parce que ton regard au flux des années passées
Reste à ce point limpide en te décrivant
Que je m'abreuve à ta lèvre entr'ouverte
En ton cœur est la fontaine irrésolue
Le moulin de mes paroles et la meule effrontée de ton sourire
Il y a dans le vert de tes yeux le parfum des pommes à Pont-Croix
Les jardins suspendus regardant couler la rivière à contre-sens
Et tes tâches de feu sur une eau saumâtre à disperser
Je suis le seul à pouvoir dire ta beauté
La profondeur de ton sourire
Allant creusant mes sentiments secrets
Ma passion dans toutes tes absences
Et ce qui ronge enfin ma brutale impatience
En distillant sur pied, le parfum des regrets
L'espoir abandonné
La douce gravité de ta bouche à mon inexistence.

https://soundcloud.com/annaondu/pontecrucienne

Tanka maritime



Le bord lessivé
De cette mer éplorée
Tisse un canevas
Turquoise au fil de l'eau claire
Où je me perds en tes yeux



jeudi 24 janvier 2019

L'élytre

Ma juste beauté des doigts de la main,
m'effeuille un amour sans son lendemain.
J'ajuste à son sein ma paume affamée
qui colle à sa peau comme où la femme est.

Pentaradiée telle un soleil exsangue
  • Ô mon étoile irradiant ses degrés —
    J'amortirai sa chute et ce malgré
les pulpes de vase et les lourdes langues.

On écoute un brin d'herbe, un sifflement sec :

le Monde articulé par les Géants       de notre Finance internationale
n'est que le pantin
désarticulé
d'une ode au néant
                           d'un air éculé
                                           du vent d'un insecte
                                                                      à ce point mutin
                                                                      à ce point banal.

L'élytre, devin !

mercredi 23 janvier 2019

Je détrône



La noblesse est un leurre et sa robe un blason
dont le décor oral dicte un mensonge écrit,
car en te trahissant, j'appâtai deux maisons
marquées du fer à trépasser malgré les cris.

Se croire un parvenu lorsque l'hiver arrive
et que sans bienvenue le froid gèle les eaux,
je n'en sais qui soient parvenus sur l'autre rive
autrement qu'en ramassant l'état de leurs os.

La vie, la mort et l'heure absolument venue
sur le cadran d'un temps charcutier par moments,
tout ça se saucissonne en notre festin nu.

Tout ça signe en saignant, rouge et sanguinolent,
la noce édulcorée de fables ingénues
selon laquelle on tue l'idée de nos amants.

https://soundcloud.com/annaondu/je-detrone

lundi 14 janvier 2019

Transe



Les par-dessus jetés dans l'air
et les dessous doués de raison,
la danse impose aux partenaires
un supplément de diapason :
le corps oscille et visse en vain,
le cœur aussi comme un pendule
et de ses battements (cent-vingt)
noue la fréquence qu'ils modulent.

On a si peu décrit la danse
et ses substances animales,
et ses suées dans la cadence
— où est le fiel, où est le mal ? —
alors que toute mise en transe
— où est la fille, où est le mâle ? —
est en son genre (oh, quelle outrance!)
une évasion plus maximale.

On se déhanche, on déambule,
on rêve en geste, on vibre enfin
sur quelques sons, petites bulles
où l'on s'éclate en mort de faim ;
pressant les muscles et les sons,
la communion des sangs, des chairs,
embrase un âme à la façon
d'un champ de braise hors de jachère.

https://soundcloud.com/annaondu/transe

mardi 1 janvier 2019

Les étrennes



Nouveau roman le nouvel an ?
Au moins nouvelle ou bien essai,
car le récit qu'on ouvre est lent
d'un cuir relié qu'on dépeçait.

Qu'on dépassait tous à nos tables
en l’obscurité de Janvier,
qu'on dépensait sans cartable
après Noël, cadeau que j'enviais.

Cela se nommait les étrennes
et l'hiver en est l'emballage ;
encore aujourd'hui je les traîne
en ne sachant plus de quel âge.

Oui, de quel âge est la sacoche
où je rassemblais mes crayons,
mécréant m'écrivant d'encoches
au nouvel an de mes passions.

https://soundcloud.com/annaondu/les-etrennes