vendredi 14 novembre 2025

Décoder



Je saurai qu'essorer n'est pas vraiment laver

la beauté des femmes est un masque à la mémoire

et prier à Sainte Anne a le goût de l’Ave


Je ne suis pas tout seul un puissant consistoire

à chaque décision je me sens dépravé

ma laideur et mon âge ont gâché notre histoire


Ramons ma belle amie vite à contre-courant

dans la barque inondée de mon rêve hérité

la nuit s'étend comme un bleu linceul odorant

le bruit de l'infini m'est proche en vérité


Dans l'œil vert d'une amante il y a mon cruel

l'amour commence avec un espace une idée

le miracle ainsi qu’on guérit les écrouelles

une attirance est un message à décoder

jeudi 13 novembre 2025

L'éphémère



De la nuit ne s'obtient qu'un rayon d'éphémère

rare et précieux (que l’on ne veut pas massacrer)

bien venu de la femme adoptée qui fait mère


Et toute emprisonnée fontaine consacrée

sous les barreaux des mots je t’écris de la mer

rêver est une chose infiniment sacrée


Je suis certain de ne pas survivre à ta perte

et vivre à deux c'est un dérangement manqué

mais je suis dépendant de ta matrice experte

où t'aimant sans limite une corde a craqué


La poésie n'est pas garantie du réel

la nuit n'est qu'un fœtus un jour en devenir

où mourir ou nourrir un besoin naturel

est l’épreuve à franchir en son droit d'avenir

mercredi 12 novembre 2025

Soulage



La nuit commence avec l'idée que l'on s'en fait

ce grand Noir absolu qu’ici rien ne Soulage

j’ai mesuré sans lui ce qu’en sont les effets


J’aimais bien t’aimer mais j’étais juste sous l’âge

aimer mourir doit être un suicide imparfait

dans le froid de la tombe on conserve une image


J'ai bâti notre empire en voulant le meilleur

oubliant cette idée qui me vint à l'esprit

rien ne naît sans chercher la beauté d’un ailleurs

où n’étant plus à prendre est déjà bien sûr pris


La nuit dure assez peu quand le jour est obscur

on les confond sans peine en scrutant l’horizon

je suis malheureusement celui qui n’en a cure

répondant à l’écho de ma pauvre oraison

Quête



Nous avons tous affaire à des réalités

quoi qu’il en soit du rêve aux qualités qu’on loue

chaque soir assez tôt je serai alité


D’une gare où j’errais — mais j’étais déjà loup —

sur ton dos j'ai passé la presse incrémentée

d'un caractère infect et malade et jaloux


Ton cœur est un morceau de choix que l'on découpe

et la nuit recouverte enfin de ta beauté

sans bruits inopportuns me fait battre ma coulpe

amputant tous mes mots d’une syllabe ôtée


Mes grands dieux tout puissants pour un peu que l’on mente

en s'inventant plus beau quoique moche l’on soit

sortez-nous donc du trou dans lequel on fermente

toute forte attirance est une quête en soi

mardi 11 novembre 2025

Puits de trésors



Paris ce labyrinthe est un puits de trésors

rien ne dit jamais rien de lui sans un sourire

et nul ne sait vraiment si ce ne sont de faux ors


En traversant j’ai vu — petit-pont sans soupir —

un soupirail en plein musée des dinosaures

illuminant la galerie des souvenirs


Un miroir affichait sa vision maternelle

en me sentant comme un fragile nourrisson

je crois m'être perdu dans une ombre éternelle

l'amour est l'illusion dont nous nous nourrissons


Vivre est un goût survivre une onomatopée

tant de ponts sont franchis rejoignant l’autre rive

et sous eux coule en Seine une étrange épopée

la Poésie seule est un tableau de nos dérives

Captif



J'ai pris à part la pluie pour mieux m'en protéger
pour en garder la goutte aux reflets cristallins
l'attirance est un bout de soi bien partagé

Alors enfin qu’on donne à l’autre ou même à l’un
le sentiment commun d’être un peu plus âgé
l'amour est opportun le désir est malin

La nuit parfois s'habille en tenue d'oripeaux
tandis que Cupidon nous avait pris pour cible
un poème n’eut pas la douceur de ta peau
l'abandon se consomme en rêvant l'impossible

Aucun de mes mots n’a le poids de mes regrets
ni la complexité des nœuds que l’on dénoue
c’est un jardin fleuri coffre-fort aux secrets
notre Amour est captif uniquement de nous

lundi 10 novembre 2025

Talisman



J'ai bu dans le désert une eau de ton regard
et je m’en suis senti soudain désaltéré
je suis le talisman que parfois l’on égare

Où que je sois je sens mon âme exaspérée
comme à chaque port on se trompe à chaque gare
aimer est une quintessence inespérée

La durée du désir est juste incalculable
elle est cette illusion qui filme notre vie
et sa violence un fruit d'attente insupportable
il ne reste en moi que ce bleu que j’entrevis

Cet espace est étroit séparant les destins
c’est un isthme et pourtant en bateau le gri-gri
je m’en sens trop souvent passager clandestin
tentant de voguer loin de mes horizons gris

dimanche 9 novembre 2025

Le temps des remords



Longtemps je me suis couché tôt — mais le matin

de mes soleils levants — tout contre l’âme astrale

à laquelle un écrit me rappelle à l'instinct


C'est dans la nuit l'oubli de nos peurs ancestrales

l’amour est dans l'instant l'idée dans l'intestin

nous nous faisons dessus de manière orchestrale


La Force intellectuelle est revendication

mais si l'art est un don je ne l'ai pas reçu

je suis un résidu de civilisation

dans ma vie beaucoup trop de gens que j’ai déçu


D'aucuns sont amoureux de trop belles pour eux

vient le temps des bilans c’est le temps des remords

et pourtant ce temps vide est un objet poreux

chaque instant que l'on vole on le vole à la mort

samedi 8 novembre 2025

Construction



La musique et la poésie sont primordiales

loin d’avoir les effets d’un bon vieux somnifère

elles se jouent de nous d’une étreinte cordiale


Un rêve éveillé se déroule — il faut t’y faire —

rien des péripéties ne serait proverbial

l'avenir est un échéancier mortifère


Reste un beau sentiment dont on fait son linceul

une illusion comblant le vide en apparence

une seule ville où seul on n'est jamais seul

le désir est le papillon de l'attirance


Si l'amour est un leurre un espace évolue

quoi qu'on ait la méthode au discours de Descartes

une démonstration de cet art est voulu

la construction d'amour est un château de cartes

vendredi 7 novembre 2025

Excuses



La nuit qui s'étend dans sa toile est l’araignée

qui ne se dit pas mais se vit au quotidien

retissant le tissu dont l’atmosphère a régné


Comment donc démêler les nœuds du mien du tien

les lignes de nos vies ne m’ont pas épargné

le destin (l'avenir) à lui-même appartient


Ton regard — un reflet de la beauté du ciel

immense — enivre un peu comme on laisse Inès boire

au Portugal (icône enfin sacrificielle)

l'amour est un échantillon du désespoir


Amour à faire ou quoi la question se posant

je ne suis pas le roi des maux dont on m’accuse

un soir à chaque instant reflète un doux présent

nous ne nous fabriquons que des pendants d'excuses

jeudi 6 novembre 2025

Un fantasme absolu



L'amalgame amoureux crée la croûte affective

où sont des sentiments qui n’ont rien à prouver

de notre relation que l’on pense effective


Une étrange pulsion qui n’a rien approuvé

le désir est un gage offrant des perspectives

vivre est s'abandonner pour mieux se retrouver


J'écris à la volée comme on tire on fusille

en visant les excès dont nous sommes la cible

étant pris au filet faux de tes bas résille

ayons donc le moyen de nous rendre invincibles


À moins de changer l’heure et de changer l’avis

le passage incertain de l'attirance est nu

l'écriture est un jeu de passe-passe avec la vie

nous fabriquons sans cesse un fantasme absolu

mercredi 5 novembre 2025

Dessert



C'est terrifiant d'aimer dans un monde en détresse

et n’être au bout du compte enfin qu’un bout languide

un bourreau du beau roux des cheveux qu’on détresse


Impuissant cette insulte autant qu’on dit frigide

oublie tout en fait de ce qui fait la tendresse

au besoin d'un amour incertain qui nous guide


Un amour en deux mots dans un bon commentaire

rien c'est déjà beaucoup trop d'affect à gérer

dans la belle écriture un vers est comme en terre

un bout de notre peau que l’on doit digérer


Le jour s’effondre et la nuit s’avance à tout prix

le serpent s’est mangé puis privé de dessert

il a su que sa mue c’était pas vu pas pris

l'amour est une contention qu'un bas desserre

mardi 4 novembre 2025

Rome antique



Face à moi des mirmillons de plume enfilaient

des perles de vers et de bien d’autres matières

incidemment dans les mots je me faufilais


Souple et décomplexé comme un chat de gouttière

aujourd’hui je m’enfuis mais pris dans mon filet

je réitère l'erreur éthérée du rétiaire


Un secutor en sécateur a tranché net

une voie de retraite où je m’aventurais

ce gladiateur usant d’un écrit malhonnête

a trouvé le moyen d’ôter mon cran d’arrêt


S'il faut mourir autant avoir un idéal

un flot d’alexandrins sert en guise de lames

et mon armure est ma conviction viscérale

l'idée de l'Art existe au plus profond de l'Âme

dimanche 2 novembre 2025

Comblement



L'amour est une illusion qui nous fait plaisir

rien jamais ne se dit de ses raisons sans fond

mais parle en bégayant d’une chance à saisir


On brade en promotion nos sentiments profonds

la liaison dangereuse est un pont du désir

on s’y perd en vainqueur et tant d’autres s’en font


Je deviens moderne à me proclamer classique

une lettre adressée dans une chemisette

a dopé mon ego ma pulsion narcissique

on rattrape en dix mots tant d'années de disette


Ton charme délicat se lit dans tous tes traits

chère unique épousaille au bon souffle impavide

à ton goût différent qui fait tout ton attrait

nous créons cet espace en comblement du vide

samedi 1 novembre 2025

Lorsque la brume est belle



Chaque femme est l'espoir accouchant d'un sommeil

où l’on croit vivre en parenthèse un vers boiteux

je ne suis qu'une planète autour d'un soleil


Écrire est un vain mot pouvant se faire en deux

la beauté d'un sourire à l'amour est l'éveil

au reste un concours de circonstances hasardeux


Le vent souffle à présent comme sur un gâteau

dont les bougies tassées forment un brasero

sans port d'attache un désir est un bateau

qui quand l'infini guette apprend l'art du zéro


C'est la nuit qui m'inspire où flottent les fantômes

en projetant quelques atouts à la poubelle

au bord de la Dronne en l'abbaye de Brantôme

ou le petit matin lorsque la brume est belle

vendredi 31 octobre 2025

Hésitation perpétuelle



Chaque endroit n'est qu'un coin de notre intimité

tout lieu que l’on connaît fait partie de nous-mêmes

en tout honneur et toute légitimité


Nous sommes aussi des lieux peu communs que j’aime

en les caressant de la plume (extrémité)

faudrait beaucoup écrire afin d'ouïr une gemme


Entrelaçant les mots comme un vieux joaillier

défaçonnant des relations à redorer

je ne sais pas vraiment si je suis fou à lier

cherchant le mot qui te séduise et t'adorer


L'amour est une oscillation maîtrisée — non —

la vie de couple est un urbain pari mutuel

oui dire ou bien dira-t’on non disant ton nom

l'attirance est une hésitation perpétuelle

jeudi 30 octobre 2025

L'excellence



Au gré des sentiments quand j’ai fait mes débuts

chaque être était celui dont on était épris

je n'avais jamais su ce qu'était un abus


Montrant tes dessous — mise à l'index à tout prix —

j’ai cru super marcher dans ton sens et tes buts

tu te voulais soumise et mon sexe a tout pris


Quand j'étais beau garçon j'ignorais tout des femmes

à chaque escale on est un bateau-Mouche à merde

et la folle affection que le désir affame

eut raison des raisons jusqu’au point qu’on les perde


Imaginer demain c'est penser à mon ciel

astrologique et nul et passé sous silence

aimer est une insituation démentielle

l'ambition d'exister nous pousse à l'excellence

mercredi 29 octobre 2025

Candide



Quand un cri retentit c’est de se révolter

contre un bruit parasite aux aurores polaires

auxquelles je devrai ce que j’ai récolté


Je ne crée que pour toi mes décharges solaires

et le missile aveugle où mes mots sont soldés

s’est cloué misanthrope asphyxié d’un seul air


En rêvant ta beauté j'écrivis des tableaux

(j'écris souvent la chose réelle en rêvant)

puis t’ai recherchée comme on déjoue des complots

tant que l'on est en quête on reste bien vivant


J'ai bâti cet empire où te mettre à régner

labyrinthes de mots ou de visions splendides

et cette toile issue d’une immense araignée

— j'ai fabriqué ce monstre avec un vœu candide

mardi 28 octobre 2025

Serment



De ce que la femelle ou que le mâle héberge
on ne connaît jamais vraiment les voies du Seigneur
il existe un endroit d'où mon poème émerge

On ne peut plaire en certitude à tout l’ailleurs
et ce faisant chacun pense et chacun gamberge
on est beaucoup plus qu’on ne le croit travailleur

Et l'Art est souvent le véhicule idéal
la Poésie s'accroche à la vie comme un noyé
gonflé d’eau de mer et de pulsions sidérales
à mon humble avis nul ne s’y est ennuyé

Mon portrait du passé je l’ai vu dans l’Adam
de la feuille de vigne il n’est plus qu’un sarment
l’avenir à la fin je l’ai pris dans les dents
dans toutes nos passions se déchire un serment

lundi 27 octobre 2025

Étreins-moi



Chaque endroit de ton corps est un lieu consacré

fait de chair et de sang de tissus adipeux

c’est le champs de bonheur en mon cœur massacré


Dans ce vide enfermé pourtant je meuble un peu

mais de toi tout autour ayant le feu sacré

je compose un espace autant que je le peux


La solitude est le reflet du célibat

d’un malade imagé dont on dîne au chevet

connaître un ennemi c'est déjà du combat

je ne dirai plus rien du rêve inachevé


Quand l'amour apparaît ça dessine un éclair

une foudre en gros coup dont il va se nourrir

une illusion réelle et pourtant rien n’est clair

étreins-moi s'il te plaît sans me laisser mourir

dimanche 26 octobre 2025

Le musée de l'Orangerie



L'amour est un objet curieux qui nous oublie

du moins c’est en effet ce qu’il me révéla

mon imagination c'est ce qui fit son lit


À Giverny je reverrai les nymphéas

— couchée sous cette lie sous l'eau comme Ophélie

je la sais sans regrets puisque ma nymphe est là


L'été n'en finit pas de finir en souvenirs

en rendant doucement des pièces la monnaie

chaque espace est un territoire à conquérir

entre les nuages bleu dans l’œil de Monet


Qui s'attache à mon cou mieux pendu me voudrait

la division blindée de l'âme est le divorce

au musée de l'Orangerie je reviendrai

forcément mu par un souvenir et sa force

samedi 25 octobre 2025

Le doute



J'ai fait des collections d'orfèvreries sans but

de tous petits bijoux pour qui sonnait le glas

d’une vie sans récit sans fin ni sans début


Quand des astres désastre ont sombré dans l'éclat

de ta beauté solaire ornementée d’obus

j’ai constaté mon corps étoilé de verglas


Dites moi quel artiste a voulu sans paresse

s’ouvrir au désespoir après être innocent

parfois les mots sont plus puissants que des caresses

écrire est seulement laisser couler son sang


Tout déferle en gueulant dans ma tête assourdie

les rendez-vous pris sont des lapins détalant

je ne reconnais rien dans la menace ourdie

le doute est la nourriture absolue du talent

mercredi 22 octobre 2025

Vos lectures



L'amour est un objet qui fait nos trajectoires

et tout en dérapant moi je rends mon tablier

nous trouverons cette recette au réfectoire


Rien ne sera plus digne (aujourd’hui publié)

de reparaître à la vue d’un vieux directoire

renaître est le meilleur moyen de s'oublier


Chaque pas en arrière est un refus de nous

chaque amour est un choix chaque abandon sa suite

et dans le nœud gordien que nos passions dénouent

se trouve un vrai secret qu’on évente à sa fuite


Évidemment pour ça j’ai fini d’essaimer

je me suis contenté d’une ou deux conjectures

rien ne vaut plus de vivre sans espoir d'aimer

je cesserai d'écrire en quittant vos lectures

mardi 21 octobre 2025

Emphase



L'amour est un danger reconnu comme obstacle

incertain véhicule on l’emprunte en gondole

et sa valeur ici ne vaut pas son spectacle


L'attirance est l'orient de l’interne boussole

opiacé très puissant cet objet que l’on tacle

la drogue importe peu — de force came isole


Ma vie commence avec une imagination

qui m’a numéroté d’un simple chiffre agile

éditant mon recueil et sa pagination

se penser tout en vers est se savoir fragile


Le zéphyr des sentiments n'est qu'un ouragan

l’intention de nuire agrémentée d’une emphase

en réponse au désir est cruelle et sans gant

chaque phrase est sévère et ce vers est sans phase

lundi 20 octobre 2025

Trompe-la-mort



Si j’avais cumulé douze travaux d’Hercule

afin d’affûter mieux le tranchant de sa faux

la faucheuse attendrait tant que le sang circule


À ses seins je m'allaite en fabriquant du faux

mon doigt mis sur ton sexe est notre point-virgule

amoureux de ton cul qui m'a pris par défaut


Si l’Amour et la Mort ont ceci de commun

rêver c'est vivre en procurant des voies nouvelles

l'amour est comme un fluide échappant à nos mains

comme un zombie fourbu tournant sa manivelle


L'adolescence est là pour oser l'âge adulte

et dans l’indécision qui nous porte à des choix

la façon de survivre esquivant les insultes

inondant son couchage en sombrant dans la joie