vendredi 30 septembre 2022

Corrompu



Rien ne nous sortira jamais de nos angoisses

où nous baignons sans cesse ignorant que je suis

le charmant prince issu des crapauds qui coassent


Et sous la pluie lui plût la plaie que j'essuie

me proclamant d'emblée le régent de la poisse

affirme un tel échec en m'ayant déçu oui


L'amour est le début d'un roman sans la fin

c'est Tchernobyl ourlée du plomb d'un sarcophage

en sa bouche apposée son baiser sent la faim

d'un geste inassouvi fantasme anthropophage


Il ne reste alors plus des actes qu'on promit

que l'ombre déportée des membres qu'on remue

que la trace imprimée des pactes qu'on rompit

chaque désir est une passion corrompue

jeudi 29 septembre 2022

L'année du chat



Le centre du Monde est inscrit dans ton nombril

et dans ta pupille où c'est l'année du chat

ce si petit cercle adorable où ton nom brille


On fera sans sermons sans ces prêchi-prêcha

sans ces absurdités qui nous rendent fébriles

on n'est jamais que le poison qu'on s'empêcha


Tous les mots que j'écris font des alexandrins

se rangeant bien en ordre et malgré leur chaos

tous ces petits wagons sont de pensées mon train

comme un combat de boxe où les deux sont K-O


Le temps n'est que la déformation de l'espace

et dans l'espace un corps est fait de sa matière

irréversiblement par ce qui le dépasse

il commence à pourrir avec une âme entière

vendredi 23 septembre 2022

Le piano de la pluie



Le piano de la pluie dicte une partition

sur mon carnet de cuir où s'écrit ce poème

affamé mais nourri de cette inanition


Chaque instant que je me remémore est bohème

intimement marqué comme une ombre intuition

chaque endroit sur un corps est l'oubli d'un « je t'aime »


Et l'automne en ronflant ses tristes poésies

rappelle à qui le veut les biens que nous gageons

moi j'aime en ta beauté qui m'accompagne ici

le continent perdu que nous nous partageons


L'amour est une histoire idiote à deux idiots

nous refaisons le Monde en étant son nombril

en écoutant le grand Schubert à la radio

nous nous sommes enfuis d'un paradis fébrile

mardi 20 septembre 2022

Septembre



L'imagination c'est l'océan des délires

où nous sombrons volontiers de façon spéciale

au vacarme assourdissant produit de nos lyres


Et s'aimer tant c'est notre interrogation cruciale

on s'y plonge en versifiant ce qu'on donne à lire

à la muse inspirant ces émotions spatiales


En ces derniers soleils en l'été déclinant 

je me noie dans ta flaque où pourtant je m'abreuve

au reflet de l'image où sur l'eau m'inclinant

je ne m'aperçois plus je t'en donne la preuve


Il y a de grands écarts entre chaque heure entre autre

une nuit n'est qu'espace où nos rêves fleurissent

on peut être vivant d'un instant mort à l'autre

et pourtant nos sentiments jamais ne périssent

mercredi 14 septembre 2022

Coquillage



J'ai laissé dans mon Verbe un embrun de passion

quand j'écris un poème un peu de soufre est bon

j'aime la pluie qui vient comme une punition


J'ai gardé de cette eau le souci du rebond

l'art de la résistance est dans son intention

sa musicalité dans tout ce qu'on répond


La vie ne se construit que sur une hypothèse

et chaque avenir est un pantin qu'on remue

mais à chaque mue nous apportant ses prothèses

il n'y a plus de vraie vie, tout est confondu


Le désir est un leurre et l'attirance un mal

on s'y perd aux milieu des années qu'enquille âge

où toute innocuité n'est qu'un truc anormal

une envie n'est que perle au creux au creux d'un coquillage 

mercredi 7 septembre 2022

Virage



L'Amour est un fantôme en nos déséquilibres

il se promène en cape et le boulet au pied

lui rappe la cheville et les maillons qui vibrent


En chaîne en ma pensée ces rimes et ces pieds

ce vers vorace en moi qui voudrait vivre libre

un serpent sur ton sein de ton téton m'épier


Loin du désir on trouve un morceau de besoin

ta bouche est un poème écrit à l'encre rouge

et ce qu'en j'en récite est dit d'un si beau soin

qu'aucun peintre à présent ne voudrait que tu bouges


Alors hésite à prendre un grand virage en moi

tout commence à l'endroit d'où l'on veut qu'on finisse

ce qu'un génie mélange est la tare et le poids

sur la balance idiote aiguillée d'un pénis 

vendredi 2 septembre 2022

On c'est con



Penser à demain c'est oublier la tristesse

infinie qui pousse à s'offrir un festin nu

sur un visage appris dont les traits m'apparaissent


Et la façon d'observer une belle ingénue

dans un songe est un geste illustrant ma paresse

on puise ses pensées dans un fleuve inconnu


Mais qu'écrire à présent que le temps s'effiloche

une amour est ancrée sur un vieux porte-plume

où mon encre écroulée pèse autant que valoche

à mon âme attachée sous le poids d'une enclume


On se nourrit de mots comme on s'emplit d'espoirs

et pendant qu'on se rêve et que les glaciers fondent

on se rappelle entre le fromage et la poire

on n'est rien sans combats sans convictions profondes