jeudi 4 décembre 2025

Prélude



Qu'est l'amour éperdu quand confiance est perdue

quand on est rimbaldien d’un cœur de supplicié

quand on meurt en pleurant de tendresse hyper due


Quoi qu’on fasse à genoux se sera supplier

se sera bien en vain quoi que l’on s’évertue

vouloir se souvenir est vivre et s'oublier


Mon cerveau réagit à la beauté des filles

on fantasme en photo juste à des cons posés

sur un film en chantier tout le reste défile

l'amour est une symphonie décomposée


Mon âme émoulue ment (quel arracheur dedans)

petit morceau malin d’un air empoisonneur

il se balade en moi comme Arthur à Sedan

l'attente est le prélude exclusif au bonheur

mercredi 3 décembre 2025

Les jolies mains



La nuit qui trépasse est un égout qu'on tolère

rêver n'est qu'un mirage et toi mon oasis

survivre est s'échapper d'un songe suicidaire


Reste à la relation sa trouble catharsis

son Amour — une particule élémentaire

échappant à ces lois qui nous sont Némésis


Sur un genou chercher la voie de l’intérieur

raser est une vue de l'esprit sans projet

je palperai du miel en ta lèvre inférieure

et te boirai d’un trait sans verbe ni sujet


Cueillir un fruit c'est délicat (parfois trop mûr)

agir est compliqué baiser l'est plus encore

on t’imagine enfin laissant tomber l’armure

aux mains jolies caressant mieux qu'un joli corps

mardi 2 décembre 2025

À l'envers



Le froid c'est un endroit qui ressemble à mon ciel

étoilé de flocons dont il est parsemé

raccommodant de feu mes visions démentielles


L’objectif est d’encrer sans cesser d’essaimer

les mots importants sans oublier l’essentiel

la fragilité d'être est la peur de s'aimer


Dans une relation le pire est le mensonge

— une belle ukrainienne étant la pire hongroise

est un vrai cauchemar au comble de mes songes —

j'aime aimer le sourire inconnu que je croise


Aimer c'est prendre un soin sans sa contrepartie

je préfère le blé si l’on m’offre l’épeautre

ai su loin des beautés qui m’était imparties

qu’en pensant à l'envers on comprend mieux les autres

lundi 1 décembre 2025

L'amour-propre



l'Art est ce qui permet d'oublier la laideur

rappelant Baudelaire en deux mots j’ai remué

la charogne que l’on reconnaît à l’odeur


Rien ne vient qu’un dialogue de sourds entre muets

ce déchant allemand dont j’étais le leader

et tant pis pour nous deux ma voix chaude avait mué


J'ai mangé ta magie d'un fervent appétit

dans tes lignes de main c’est le soir il est tard

où je vais te grignotant petit à petit

chaque instant se conçoit comme étant un retard


On ne sait jamais l'autre côté du miroir

Alice est devenue l’objet de mon opprobre

un lapin qui me tient prisonnier d’un mouroir

reste à l'autre un désir où se sent l'amour-propre

dimanche 30 novembre 2025

Défunte



Le jour enfin se lève à ton bel horizon

sur un fil à coudre où tu fais sécher ton linge

une ligne écrite et que j’appelle oraison


L'amour est un grand songe et l'homme est un grand singe

en supériorité ses airs avaient raison

mais c’est une impression qui creuse les méninges


J'aimais gamin l'odeur de la térébenthine

Ne sachant dessiner j'ai choisi l’autre apprêt

mon cerveau dépeuplé de toiles libertines

nous pouvons tout détruire et reconstruire après


Souvent de l'un à l'autre est un chemin tortueux

chez Dante en Comédie ces sentiers sont des feintes

on a fait le croquis d’un grand cercle vertueux

le désir est une composition défunte

samedi 29 novembre 2025

L'infidélité



Le ciel est gris comme un espoir inassouvi

les nuages emplis d’une triste attitude

en moutons sacrifiés dont aucun ne survit


La liberté c’est la rançon des solitudes

à cette queue leu-leu chaque image est suivie

toute forte attirance est une incertitude


On rencontre assez peu de gens dans notre vie

dont on puisse aisément se souvenir en vrai

j'ai posé ma main sur ta joue moi je revis

mais toi m'as-tu gardé cachée l'image au frais


Nous naviguons dans les allées des aléas

l'illusion du désir est un mot colporté

je n’avais pas envie c’est vrai d’y aller là

j'ai payé le mépris de l'infidélité

vendredi 28 novembre 2025

Éventail



L'amour est un papillon changeant tous les ans

tout en battant de l’aile il maintient la cadence

si sa mue passagère est un jeu malaisant


Son vol est le moyen de rentrer dans la danse

il ne le sait pas mais quelqu’un d’autre le sent

chaque mot pèse et le poète a la balance


Si vivre est difficile alors on doit mourir

un éphémère est là le temps d’une soirée

mais se reproduisant il ne peut se nourrir

à la noirceur de l’encre à l'âme inespérée


Dans le froid de la nuit se trouve un brin de nous

ta bouche entrouverte et tes cheveux en bataille

en me tendant la main tu m’en pries à genoux

j'attrape à la volée tes doigts en éventail

jeudi 27 novembre 2025

Empire



Je pense à l'importance aux choses de la vie

l'amour est un début la fin c’est dans la haine

ne pas finir ainsi comme en Yougoslavie


De notre lien suprême on a rompu la chaîne

en traînant à nos pieds les vers en préavis

d’un poème avorté que les passions déchaînent


Nous surfons longuement sur des sentiments vagues

en pleine hésitation notre pulsion dévie

le choix devient précaire et lorsque l’on divague

un fléau se répand battant le blé des vies


J'aimerais te séduire en parlant seulement

de mots affectueux qui ne sont pas des vampires

et pourtant je le sais l’expression seule ment

tout désir est ardent — construction d'un empire

mercredi 26 novembre 2025

Aveugle



L'effroi d'une chaleur hante un homme esseulé

la possibilité d’une île est à tout Robinson

collection de faux-plats dans un grand vaisselier


L’ingénieur empâté qui démonte le son

n’est pas le dictateur auquel la chance est liée

notre Histoire étudiée nous donne des leçons


Je crois que mes amis patients sont des gens bien

s’ils souffrent c’est d’un vide où l’étoile scintille

écrire un bout de vers est créer ô combien

l'étincelle amoureuse (un doux feu sans brindilles)


On s’y confond quoi que nous fassions diversion

nous suivons trop le son de ces troupeaux qui beuglent

et la nuit chaque envie n’est qu’une dispersion

l'aliment de l'amour est la confiance aveugle

mardi 25 novembre 2025

Sine qua non



Le ciel est devenu son regard à mes yeux

la Poésie n'a pas de Langue elle est langage

accrochez-vous à ces deux beaux balcons messieurs


L'amour est un mensonge et sa marque un mirage

je ne retiens d’eux deux que le plus audacieux

la fraîcheur et les chants d'oiseaux après l'orage


Je ne suis que l'enfant métissé du hasard

âprement chaque doute en est l’émanation

mes pensées sont unies mais tissées de bizarre

rarement une impasse à l'imagination


Nos désirs assumés sont comme des pendules

en sonnant c’est parti (c’est un signe qu’anone

en bégayant le gars quand une cuisse ondule)

le charme est une condition sine qua non

lundi 24 novembre 2025

Abroger



Si l'Art est dans le Verbe alors abusons-le

chaque poème est une semence et t’inonde

aussi bien ce faisant je me veux scandaleux


Le destin s’il est nu sans cesse est immonde

et souvent sacrifié comme un agneaux galeux

notre désir est un refuge aux yeux du Monde


En mémoire est un faux sous un voile de lin

dans la pensée de l'autre aimer c'est supplier

l'illusion c'est l'idée qu'on fabrique de l'un

d’un mirage en désert affectif oublié


Fabriquer l'avenir en regardant derrière

est l'absurde hypothèse où s'échoue tout projet

je l’ai constaté tout au long de ma carrière

où la pesanteur était loi que j’abrogeais

dimanche 23 novembre 2025

L'enfermement



Tout désir imparfait mène à nos relations

tout autant imparfaites en vrai finalement

ce faisant la bouche ouverte à des délations


Déjà penser l'ailleurs est penser autrement

l'avenir est un bateau frêle en perdition

la femme au beau sourire oui j'aime infiniment


Si s'aimer c'est semer cent mots sans maux je t'aime

et ce faisant ma mie tu pourras m’exciter

dévorant mon désir en brisant l’anathème

et s’écrire est une autre façon d'exister


Se sentir éperdu n'est pas être perdu

si la pièce est glissée la boite en fer me ment

je suis fort habité d’un fantasme hyper du

ne pas être est l'enfer et l'être enfermement

samedi 22 novembre 2025

Le fruit dépendu



Le fruit dépendu n'est pas le fruit défendu

puisque ta figue fraîche offre à mon amnésie

sa version féminine impavide et fendue


Chez moi tout sentiment est source à poésie

l’écriture est bradée sa vitrine est vendue

mais ta beauté seule entraîne ma frénésie


Proposez moi du feu j'en ferai des étoiles

l'amour est un début dans un monde inconnu

ta charmante araignée s’est posée sur ma toile

et je t’implorerai pour que tu poses nue


Souvent la nuit du cœur est l'éclipse de l'âme

alors à tes désirs apprends moi tes manies

je te sais tatouée d’arabesques d’Islam

et ma peau sur ta peau se décalcomanie

Saveur



D'un instant révolu reste en nous sa photo

ton sourire épanoui la beauté de tes yeux

ce soleil au levant d’un matin qu’il faut tôt


Le moindre de nos mots m’est toujours audacieux

quand il parle de vous ce n’est pas ex-voto

mes amies vos beautés sont la source des cieux


Prier ne sert à rien sans la corde où se pendre

et l'appui de la pluie là me prête ses larmes

afin de s’attacher sans vouloir en dépendre

on est à la sirène une forme d’alarme


Mourir est une chose et vivre est un destin

l'espace ouvert au doute est celui d’un sauveur

accroissant nos douleurs au fond de l’intestin

ce que l'on retient de l'amour est sa saveur

vendredi 21 novembre 2025

L'autre avenir



J'écris l'autre avenir à ceux qui n'en ont plus

certains me comprendront qui ne sauront pas quand

ce sont ceux qui m’ont lu ce sont ceux qui m’ont plu


J’essaie dans des versets d’être ainsi convaincant

mais quand tout est mouillé c’est aussi qu’il a plu

le sexe à faire est un bel acte inconséquent


La passion c'est l'aimant qui nous rattrape un jour

rêver qui va nous perdre est notre issue pourtant

nous ne savons rien de la longueur du séjour

en vérité du vent nous voguons au portant


L'existence est un cri que tout amant entend

l’attirance est un feu mais si Damoclès passe

au fil de son épée lorsque tout est tentant

chaque nuit qui commence est un nouvel espace

jeudi 20 novembre 2025

Désespérances



L'amour est d'une guérison fort incertaine

nous ne sommes plus rien sans pouvoir l'éprouver

(c’est signé d’un poète appelé Capitaine)


Néanmoins aujourd’hui je n’ai rien à prouver

maintenant que j’ai bien tassé la cinquantaine

hurlante il me faut bien ne plus rien réprouver


Chacun de mes désirs aspire à t'enivrer

j'ai repensé le monde en repensant à toi

mais du baiser sensuel il me faut en livrer

la salive est un jus que notre âme nettoie


Pourquoi ne rien tenter si ce n'est que le diable

il nous habite assez souvent d’un respect rance

et le sexe est parfois tellement misérable

l'amour est à l'orée de nos désespérances

mercredi 19 novembre 2025

Chantier



L'amour est un chantier qui noie ses ouvriers

dans l’étang désuni d’un fantasme habité

tournant sur lui-même et sans savoir où vriller


J'ai trop pris mes désirs pour des réalités

trop cherché la déesse à maudire ou prier

rarement disposée mais toujours alitée


Ma poésie s'enfuit dans un siphon malpropre

hors de toi ce qui file est un flux qui m'échappe

éconduit mon élan qu’il possède en bien propre

a sauté cette ligne en béton de sa chape


Pourtant je l'ai perdu dans ces sombres travées

labyrinthe ou sans cesse un innocent l’imite

avec un champ d'humains sans savoir cultivé

créer c'est ma façon d'exister sans limites

mardi 18 novembre 2025

Le grand rêve



J'écris n'importe quoi puisque écrire il le faut

c’est un bien mal nommé que ce fleuve Amour

au pays du mal incarné par ses défauts


Je ne veux plus m’étendre à propos de l'amour

où l’amer est la place au tranchant de la faux

le froid terrible est un avant-goût de la mort


Il me faut au contraire espérer ton avis

je me sens attendant ton désir en latence

ce qui s'effondre est mal étayé dans nos vies

combattre est l'essence absolue de l'existence


Se servir enfin de ce qu’elle avait d’épais

car au décompte au bout quoique on vive ou qu’on crève

après la pluie vient le beau temps signe de paix

mon tout petit sommeil est porteur d'un grand rêve

lundi 17 novembre 2025

Afin de vivre



Le désir est un scotch apposé sur un ange

un poster en 3D qu’on vénère en six dieux

piratés d’un crâne et deux tibias qui démangent


En sortant de ma côte — oh se croire ainsi Dieu —

j’ai constaté la cause invoquée qui dérange

Ève était bien nantie d’un vertige insidieux


Paraître un peu moins vieux c'est tricher sur son corps

où le jardin d’Éden est Gaza surtaxée

l'Amour est l'illusion dont nos vies se décorent

et sa bouche est l’entrée d’un métro botoxé


Penser c'est se dépenser en se dépeçant

c’est rester très longtemps prisonnier d’un rêve ivre

en buvant doux vampire un petit peu de sang

je me suis offert à mourir afin de vivre

dimanche 16 novembre 2025

Entre le fromage et la poire



Nul ne peut se promettre aux fantasmes d'un autre

autrement qu’en caresse à son sexe excité

mais sans jamais les doigts qui ne soit pas des nôtres


Une idée de l'Amour est l’amour des idées

la destruction du Soi mène à l'âme de l'Autre

oubliant aujourd’hui ce qu’on a décidé


L'hiver est à la vie sa traîne en longueur

un tissage appliqué que l’on fait à deux mains

l’été lui la saison qui s’achève en langueurs

imaginer c'est ne pas penser à demain


Vite est passé le temps tant j’étais insoucieux

je l’écrivis entre le fromage et la poire

en rêvant de ta lèvre à l’aube de tes yeux 

ton regard est la source où je puise un espoir 

samedi 15 novembre 2025

Redingote



L'amour est la pire illusion dont on se berce

il est mort-né d'un paradoxe inexpliqué

de mes mots à l’oreille attendrie que l’on perce


Inspiration n'est plus qu'un fantôme invoqué

le puissant désir est sa tendance à l'inverse

et souvent l'avenir aussi bien fabriqué


Le temps c'est l'écueil à ceux voulant se rejoindre

(aimer c'est s'oublier dans la douce ombre de l'autre)

il est sans sa barrière une prédation moindre

un instant semble mien mais ce n’est que le vôtre


Un rêve est l'illusion qui nous fait vivre en vain

la lie de l’avanie sur laquelle on ergote

au plus dur à la fin c’est d’en être un devin

tout rouge en son manteau qu'on nomme redingote

Les rêveurs absolus



Le désespoir est l'arme absolue du poète

il lui confère une infinie lucidité

les illuminations du voyant de l’ascète


Tout ce que l'on commet n'est pas bien récité

la Poésie c'est dans la tête et dans l'assiette

idées et souvenirs ont leur capacité


La pluie tombe en battant son tambour impromptu

sa marche militaire est l'écho de combats

de charniers à venir où l'on meurt où l'on tue

de tous ces champs d'honneur où les hauts sont en bas


Des fois je m'aperçois que le Monde est rempli

de livres intéressants que je n'aurai pas lus

jusqu’à ce que moi-même aie sombré dans l’oubli

l'avenir appartient aux rêveurs absolus


vendredi 14 novembre 2025

Décoder



Je saurai qu'essorer n'est pas vraiment laver

la beauté des femmes est un masque à la mémoire

et prier à Sainte Anne a le goût de l’Ave


Je ne suis pas tout seul un puissant consistoire

à chaque décision je me sens dépravé

ma laideur et mon âge ont gâché notre histoire


Ramons ma belle amie vite à contre-courant

dans la barque inondée de mon rêve hérité

la nuit s'étend comme un bleu linceul odorant

le bruit de l'infini m'est proche en vérité


Dans l'œil vert d'une amante il y a mon cruel

l'amour commence avec un espace une idée

le miracle ainsi qu’on guérit les écrouelles

une attirance est un message à décoder

jeudi 13 novembre 2025

L'éphémère



De la nuit ne s'obtient qu'un rayon d'éphémère

rare et précieux (que l’on ne veut pas massacrer)

bien venu de la femme adoptée qui fait mère


Et toute emprisonnée fontaine consacrée

sous les barreaux des mots je t’écris de la mer

rêver est une chose infiniment sacrée


Je suis certain de ne pas survivre à ta perte

et vivre à deux c'est un dérangement manqué

mais je suis dépendant de ta matrice experte

où t'aimant sans limite une corde a craqué


La poésie n'est pas garantie du réel

la nuit n'est qu'un fœtus un jour en devenir

où mourir ou nourrir un besoin naturel

est l’épreuve à franchir en son droit d'avenir

mercredi 12 novembre 2025

Soulage



La nuit commence avec l'idée que l'on s'en fait

ce grand Noir absolu qu’ici rien ne Soulage

j’ai mesuré sans lui ce qu’en sont les effets


J’aimais bien t’aimer mais j’étais juste sous l’âge

aimer mourir doit être un suicide imparfait

dans le froid de la tombe on conserve une image


J'ai bâti notre empire en voulant le meilleur

oubliant cette idée qui me vint à l'esprit

rien ne naît sans chercher la beauté d’un ailleurs

où n’étant plus à prendre est déjà bien sûr pris


La nuit dure assez peu quand le jour est obscur

on les confond sans peine en scrutant l’horizon

je suis malheureusement celui qui n’en a cure

répondant à l’écho de ma pauvre oraison

Quête



Nous avons tous affaire à des réalités

quoi qu’il en soit du rêve aux qualités qu’on loue

chaque soir assez tôt je serai alité


D’une gare où j’errais — mais j’étais déjà loup —

sur ton dos j'ai passé la presse incrémentée

d'un caractère infect et malade et jaloux


Ton cœur est un morceau de choix que l'on découpe

et la nuit recouverte enfin de ta beauté

sans bruits inopportuns me fait battre ma coulpe

amputant tous mes mots d’une syllabe ôtée


Mes grands dieux tout puissants pour un peu que l’on mente

en s'inventant plus beau quoique moche l’on soit

sortez-nous donc du trou dans lequel on fermente

toute forte attirance est une quête en soi

mardi 11 novembre 2025

Puits de trésors



Paris ce labyrinthe est un puits de trésors

rien ne dit jamais rien de lui sans un sourire

et nul ne sait vraiment si ce ne sont de faux ors


En traversant j’ai vu — petit-pont sans soupir —

un soupirail en plein musée des dinosaures

illuminant la galerie des souvenirs


Un miroir affichait sa vision maternelle

en me sentant comme un fragile nourrisson

je crois m'être perdu dans une ombre éternelle

l'amour est l'illusion dont nous nous nourrissons


Vivre est un goût survivre une onomatopée

tant de ponts sont franchis rejoignant l’autre rive

et sous eux coule en Seine une étrange épopée

la Poésie seule est un tableau de nos dérives

Captif



J'ai pris à part la pluie pour mieux m'en protéger
pour en garder la goutte aux reflets cristallins
l'attirance est un bout de soi bien partagé

Alors enfin qu’on donne à l’autre ou même à l’un
le sentiment commun d’être un peu plus âgé
l'amour est opportun le désir est malin

La nuit parfois s'habille en tenue d'oripeaux
tandis que Cupidon nous avait pris pour cible
un poème n’eut pas la douceur de ta peau
l'abandon se consomme en rêvant l'impossible

Aucun de mes mots n’a le poids de mes regrets
ni la complexité des nœuds que l’on dénoue
c’est un jardin fleuri coffre-fort aux secrets
notre Amour est captif uniquement de nous

lundi 10 novembre 2025

Talisman



J'ai bu dans le désert une eau de ton regard
et je m’en suis senti soudain désaltéré
je suis le talisman que parfois l’on égare

Où que je sois je sens mon âme exaspérée
comme à chaque port on se trompe à chaque gare
aimer est une quintessence inespérée

La durée du désir est juste incalculable
elle est cette illusion qui filme notre vie
et sa violence un fruit d'attente insupportable
il ne reste en moi que ce bleu que j’entrevis

Cet espace est étroit séparant les destins
c’est un isthme et pourtant en bateau le gri-gri
je m’en sens trop souvent passager clandestin
tentant de voguer loin de mes horizons gris

dimanche 9 novembre 2025

Le temps des remords



Longtemps je me suis couché tôt — mais le matin

de mes soleils levants — tout contre l’âme astrale

à laquelle un écrit me rappelle à l'instinct


C'est dans la nuit l'oubli de nos peurs ancestrales

l’amour est dans l'instant l'idée dans l'intestin

nous nous faisons dessus de manière orchestrale


La Force intellectuelle est revendication

mais si l'art est un don je ne l'ai pas reçu

je suis un résidu de civilisation

dans ma vie beaucoup trop de gens que j’ai déçu


D'aucuns sont amoureux de trop belles pour eux

vient le temps des bilans c’est le temps des remords

et pourtant ce temps vide est un objet poreux

chaque instant que l'on vole on le vole à la mort

samedi 8 novembre 2025

Construction



La musique et la poésie sont primordiales

loin d’avoir les effets d’un bon vieux somnifère

elles se jouent de nous d’une étreinte cordiale


Un rêve éveillé se déroule — il faut t’y faire —

rien des péripéties ne serait proverbial

l'avenir est un échéancier mortifère


Reste un beau sentiment dont on fait son linceul

une illusion comblant le vide en apparence

une seule ville où seul on n'est jamais seul

le désir est le papillon de l'attirance


Si l'amour est un leurre un espace évolue

quoi qu'on ait la méthode au discours de Descartes

une démonstration de cet art est voulu

la construction d'amour est un château de cartes

vendredi 7 novembre 2025

Excuses



La nuit qui s'étend dans sa toile est l’araignée

qui ne se dit pas mais se vit au quotidien

retissant le tissu dont l’atmosphère a régné


Comment donc démêler les nœuds du mien du tien

les lignes de nos vies ne m’ont pas épargné

le destin (l'avenir) à lui-même appartient


Ton regard — un reflet de la beauté du ciel

immense — enivre un peu comme on laisse Inès boire

au Portugal (icône enfin sacrificielle)

l'amour est un échantillon du désespoir


Amour à faire ou quoi la question se posant

je ne suis pas le roi des maux dont on m’accuse

un soir à chaque instant reflète un doux présent

nous ne nous fabriquons que des pendants d'excuses

jeudi 6 novembre 2025

Un fantasme absolu



L'amalgame amoureux crée la croûte affective

où sont des sentiments qui n’ont rien à prouver

de notre relation que l’on pense effective


Une étrange pulsion qui n’a rien approuvé

le désir est un gage offrant des perspectives

vivre est s'abandonner pour mieux se retrouver


J'écris à la volée comme on tire on fusille

en visant les excès dont nous sommes la cible

étant pris au filet faux de tes bas résille

ayons donc le moyen de nous rendre invincibles


À moins de changer l’heure et de changer l’avis

le passage incertain de l'attirance est nu

l'écriture est un jeu de passe-passe avec la vie

nous fabriquons sans cesse un fantasme absolu

mercredi 5 novembre 2025

Dessert



C'est terrifiant d'aimer dans un monde en détresse

et n’être au bout du compte enfin qu’un bout languide

un bourreau du beau roux des cheveux qu’on détresse


Impuissant cette insulte autant qu’on dit frigide

oublie tout en fait de ce qui fait la tendresse

au besoin d'un amour incertain qui nous guide


Un amour en deux mots dans un bon commentaire

rien c'est déjà beaucoup trop d'affect à gérer

dans la belle écriture un vers est comme en terre

un bout de notre peau que l’on doit digérer


Le jour s’effondre et la nuit s’avance à tout prix

le serpent s’est mangé puis privé de dessert

il a su que sa mue c’était pas vu pas pris

l'amour est une contention qu'un bas desserre

mardi 4 novembre 2025

Rome antique



Face à moi des mirmillons de plume enfilaient

des perles de vers et de bien d’autres matières

incidemment dans les mots je me faufilais


Souple et décomplexé comme un chat de gouttière

aujourd’hui je m’enfuis mais pris dans mon filet

je réitère l'erreur éthérée du rétiaire


Un secutor en sécateur a tranché net

une voie de retraite où je m’aventurais

ce gladiateur usant d’un écrit malhonnête

a trouvé le moyen d’ôter mon cran d’arrêt


S'il faut mourir autant avoir un idéal

un flot d’alexandrins sert en guise de lames

et mon armure est ma conviction viscérale

l'idée de l'Art existe au plus profond de l'Âme

dimanche 2 novembre 2025

Comblement



L'amour est une illusion qui nous fait plaisir

rien jamais ne se dit de ses raisons sans fond

mais parle en bégayant d’une chance à saisir


On brade en promotion nos sentiments profonds

la liaison dangereuse est un pont du désir

on s’y perd en vainqueur et tant d’autres s’en font


Je deviens moderne à me proclamer classique

une lettre adressée dans une chemisette

a dopé mon ego ma pulsion narcissique

on rattrape en dix mots tant d'années de disette


Ton charme délicat se lit dans tous tes traits

chère unique épousaille au bon souffle impavide

à ton goût différent qui fait tout ton attrait

nous créons cet espace en comblement du vide

samedi 1 novembre 2025

Lorsque la brume est belle



Chaque femme est l'espoir accouchant d'un sommeil

où l’on croit vivre en parenthèse un vers boiteux

je ne suis qu'une planète autour d'un soleil


Écrire est un vain mot pouvant se faire en deux

la beauté d'un sourire à l'amour est l'éveil

au reste un concours de circonstances hasardeux


Le vent souffle à présent comme sur un gâteau

dont les bougies tassées forment un brasero

sans port d'attache un désir est un bateau

qui quand l'infini guette apprend l'art du zéro


C'est la nuit qui m'inspire où flottent les fantômes

en projetant quelques atouts à la poubelle

au bord de la Dronne en l'abbaye de Brantôme

ou le petit matin lorsque la brume est belle

vendredi 31 octobre 2025

Hésitation perpétuelle



Chaque endroit n'est qu'un coin de notre intimité

tout lieu que l’on connaît fait partie de nous-mêmes

en tout honneur et toute légitimité


Nous sommes aussi des lieux peu communs que j’aime

en les caressant de la plume (extrémité)

faudrait beaucoup écrire afin d'ouïr une gemme


Entrelaçant les mots comme un vieux joaillier

défaçonnant des relations à redorer

je ne sais pas vraiment si je suis fou à lier

cherchant le mot qui te séduise et t'adorer


L'amour est une oscillation maîtrisée — non —

la vie de couple est un urbain pari mutuel

oui dire ou bien dira-t’on non disant ton nom

l'attirance est une hésitation perpétuelle

jeudi 30 octobre 2025

L'excellence



Au gré des sentiments quand j’ai fait mes débuts

chaque être était celui dont on était épris

je n'avais jamais su ce qu'était un abus


Montrant tes dessous — mise à l'index à tout prix —

j’ai cru super marcher dans ton sens et tes buts

tu te voulais soumise et mon sexe a tout pris


Quand j'étais beau garçon j'ignorais tout des femmes

à chaque escale on est un bateau-Mouche à merde

et la folle affection que le désir affame

eut raison des raisons jusqu’au point qu’on les perde


Imaginer demain c'est penser à mon ciel

astrologique et nul et passé sous silence

aimer est une insituation démentielle

l'ambition d'exister nous pousse à l'excellence

mercredi 29 octobre 2025

Candide



Quand un cri retentit c’est de se révolter

contre un bruit parasite aux aurores polaires

auxquelles je devrai ce que j’ai récolté


Je ne crée que pour toi mes décharges solaires

et le missile aveugle où mes mots sont soldés

s’est cloué misanthrope asphyxié d’un seul air


En rêvant ta beauté j'écrivis des tableaux

(j'écris souvent la chose réelle en rêvant)

puis t’ai recherchée comme on déjoue des complots

tant que l'on est en quête on reste bien vivant


J'ai bâti cet empire où te mettre à régner

labyrinthes de mots ou de visions splendides

et cette toile issue d’une immense araignée

— j'ai fabriqué ce monstre avec un vœu candide

mardi 28 octobre 2025

Serment



De ce que la femelle ou que le mâle héberge
on ne connaît jamais vraiment les voies du Seigneur
il existe un endroit d'où mon poème émerge

On ne peut plaire en certitude à tout l’ailleurs
et ce faisant chacun pense et chacun gamberge
on est beaucoup plus qu’on ne le croit travailleur

Et l'Art est souvent le véhicule idéal
la Poésie s'accroche à la vie comme un noyé
gonflé d’eau de mer et de pulsions sidérales
à mon humble avis nul ne s’y est ennuyé

Mon portrait du passé je l’ai vu dans l’Adam
de la feuille de vigne il n’est plus qu’un sarment
l’avenir à la fin je l’ai pris dans les dents
dans toutes nos passions se déchire un serment

lundi 27 octobre 2025

Étreins-moi



Chaque endroit de ton corps est un lieu consacré

fait de chair et de sang de tissus adipeux

c’est le champs de bonheur en mon cœur massacré


Dans ce vide enfermé pourtant je meuble un peu

mais de toi tout autour ayant le feu sacré

je compose un espace autant que je le peux


La solitude est le reflet du célibat

d’un malade imagé dont on dîne au chevet

connaître un ennemi c'est déjà du combat

je ne dirai plus rien du rêve inachevé


Quand l'amour apparaît ça dessine un éclair

une foudre en gros coup dont il va se nourrir

une illusion réelle et pourtant rien n’est clair

étreins-moi s'il te plaît sans me laisser mourir

dimanche 26 octobre 2025

Le musée de l'Orangerie



L'amour est un objet curieux qui nous oublie

du moins c’est en effet ce qu’il me révéla

mon imagination c'est ce qui fit son lit


À Giverny je reverrai les nymphéas

— couchée sous cette lie sous l'eau comme Ophélie

je la sais sans regrets puisque ma nymphe est là


L'été n'en finit pas de finir en souvenirs

en rendant doucement des pièces la monnaie

chaque espace est un territoire à conquérir

entre les nuages bleu dans l’œil de Monet


Qui s'attache à mon cou mieux pendu me voudrait

la division blindée de l'âme est le divorce

au musée de l'Orangerie je reviendrai

forcément mu par un souvenir et sa force

samedi 25 octobre 2025

Le doute



J'ai fait des collections d'orfèvreries sans but

de tous petits bijoux pour qui sonnait le glas

d’une vie sans récit sans fin ni sans début


Quand des astres désastre ont sombré dans l'éclat

de ta beauté solaire ornementée d’obus

j’ai constaté mon corps étoilé de verglas


Dites moi quel artiste a voulu sans paresse

s’ouvrir au désespoir après être innocent

parfois les mots sont plus puissants que des caresses

écrire est seulement laisser couler son sang


Tout déferle en gueulant dans ma tête assourdie

les rendez-vous pris sont des lapins détalant

je ne reconnais rien dans la menace ourdie

le doute est la nourriture absolue du talent

mercredi 22 octobre 2025

Vos lectures



L'amour est un objet qui fait nos trajectoires

et tout en dérapant moi je rends mon tablier

nous trouverons cette recette au réfectoire


Rien ne sera plus digne (aujourd’hui publié)

de reparaître à la vue d’un vieux directoire

renaître est le meilleur moyen de s'oublier


Chaque pas en arrière est un refus de nous

chaque amour est un choix chaque abandon sa suite

et dans le nœud gordien que nos passions dénouent

se trouve un vrai secret qu’on évente à sa fuite


Évidemment pour ça j’ai fini d’essaimer

je me suis contenté d’une ou deux conjectures

rien ne vaut plus de vivre sans espoir d'aimer

je cesserai d'écrire en quittant vos lectures

mardi 21 octobre 2025

Emphase



L'amour est un danger reconnu comme obstacle

incertain véhicule on l’emprunte en gondole

et sa valeur ici ne vaut pas son spectacle


L'attirance est l'orient de l’interne boussole

opiacé très puissant cet objet que l’on tacle

la drogue importe peu — de force came isole


Ma vie commence avec une imagination

qui m’a numéroté d’un simple chiffre agile

éditant mon recueil et sa pagination

se penser tout en vers est se savoir fragile


Le zéphyr des sentiments n'est qu'un ouragan

l’intention de nuire agrémentée d’une emphase

en réponse au désir est cruelle et sans gant

chaque phrase est sévère et ce vers est sans phase

lundi 20 octobre 2025

Trompe-la-mort



Si j’avais cumulé douze travaux d’Hercule

afin d’affûter mieux le tranchant de sa faux

la faucheuse attendrait tant que le sang circule


À ses seins je m'allaite en fabriquant du faux

mon doigt mis sur ton sexe est notre point-virgule

amoureux de ton cul qui m'a pris par défaut


Si l’Amour et la Mort ont ceci de commun

rêver c'est vivre en procurant des voies nouvelles

l'amour est comme un fluide échappant à nos mains

comme un zombie fourbu tournant sa manivelle


L'adolescence est là pour oser l'âge adulte

et dans l’indécision qui nous porte à des choix

la façon de survivre esquivant les insultes

inondant son couchage en sombrant dans la joie

L'oubli de soi-même



Dans le reflet mouillé de nos intempéries

j’ai vu la tâche d’huile — un tableau qui cédé

s’est perdu dans les nœuds d’une pauvre aporie


Le romantisme est mort en ayant décidé

d'un cercueil oxymore où le Verbe a péri

des fantaisies déçues d'un textuel obsédé


Dessiner l'avenir est un fantasme idiot

qui m’aura fait rater la beauté de l’histoire

racontée dans le but d’écouter la radio

le début du rêve est la fin de l'espoir


Rien n’a perdu ce soir un sens irréel

l'amour est l'abandon qui m'a fuit pour qu’on m’aime

et l’aster promise est bien loin d’Israël

la nuit commence avec un oubli de soi-même

dimanche 19 octobre 2025

L'amant de la plus haute tour


Le désir est un show qui vous laisse K-O

ça traverse le crâne à la façon de flèches

un attracteur étrange illustrant le Chaos


Vient le transport au réchaud d’un cœur en calèche

amortissant du moins comme on peut ses cahots

qu'importe la blessure — attendu qu'on la lèche


Aujourd'hui tes beautés sont tout ce qui m'effraie

sous des pluies d'artifice on conçoit le concret

je n'ai fait mon marché qu'en ce que tu m'offrais

comprenant que vraiment rien ne vaut ce qu’on crée


J’ai coché sur un quai tous les vendredi treize

et détruit tous les ponts de la voie d'un retour

en disant ma prière à genou sur des braises

en me voulant l'amant de la plus haute tour

samedi 18 octobre 2025

Octobre



Les lueurs de l'automne ont le goût de la fin

quand octobre en soleil illumine la vie

le pourquoi de l'hiver remplacé par l'afin


De bâtir opinions dont on change l'avis

d'estomaquer besoins terrassés par la faim

de dompter des désirs harassés par l'envie


Dans mon idée de vivre était la mort à part

aux forges de l'enfer on tenait atelier

 de mon point de départ

un esprit conformiste est un diable attelé


Gardant le corps entier d’un bel arbre abattu

la nuit revêt en tombant l'habit d'un gendarme

écrire est dire au Monde un amour qu'on a tu

la pluie n'est qu'à nos cieux ce beau torrent de larmes

Les anciens poètes



La poésie qu'on écrit n'est qu'un son n'est qu'un cri

je ne contrôle plus l’hémorragie des vers

inondant de son encre un curieux manuscrit


Chaque sourire offert est un serment couvert

au son des mélodies dont les noms sont inscrits

sur une partition d’un papier découvert


Un escalier en colimaçon s'escargote

en le grimpant mes mots continuent d’essaimer

sous la chandelle au fond d’une sombre gargote

un instant d'illusion qui permet de s'aimer


Je me sens possédé par les anciens poètes

un contenu sordide en est bien inspiré

Verlaine parisien Pessoa lisboète

ou bien Baudelaire et sa Charogne espérée

jeudi 16 octobre 2025

La mare aux marasmes



L'écriture est pulsion mon regard est vers toi

l'Amour (un coupable éphémère) est sans vertu

mais ton regard à chaque fois vers moi verdoie


Sans toi l’été finit quoique je m’évertue

sans soupir à compter ce que notre hiver doit

rembourser sans pourtant rien qui ne m’ait perdu


Je me console en mots d'un quotidien désert

rien ne durera plus longtemps qu'un souvenir

reste à la fin je crois tout ce qui nous dessert

rarement nous pensons ce qui fait l’avenir


Rien ne changera dans nos cœurs en les perçant

nous serions-nous sentis pris d’une crise d’asthme

en toussant nous crachons ces maux en les berçant

nos envies ont sombré dans la mare aux marasmes

mercredi 15 octobre 2025

Amicalement nôtre



Tout amour se dilue dans des passions banales

la nuit nous enveloppe à la façon d'un rêve

et nous enivre enfin comme une bacchanale


La route est longue et pourtant la distance est brève

un poème en marchant le long d’un bas canal

l’écriture est là qu’on en vive ou qu’on en crève


Échouer c'est déposer son bateau sur le sable

ivre ou non c’est aussi tous nos sens animaux

déréglés (les effets dont on est responsable)

et pourtant son désir est enfoui dans mes mots


Dans le fruit de la nuit germe un grain de folie

quoi que soit l'attirance ou le besoin de l'autre

un sentiment nous garde — il est ce qui nous lie

dans la beauté qui reste amicalement nôtre

mardi 14 octobre 2025

Opération



La tendresse est un plat qu'on déguste en rêvant

mon festin nu d’à table était donc un délit

je n’étais pourtant là qu’un modeste arrivant


Chaque fois qu’on se rêve on risque une embolie

pulmonaire ou pratique on le sait en crevant

les années sont une tenue qui t'embellit


La nuit s'étend sur le parallélisme abstrus

de nos regards offerts à nos beautés jumelles

la vue que j’ai de toi que jamais rien n’obstrue

la beauté décousue de nos doigts qui s’emmêlent


L'amour entre nous se consume et se consomme

en ne produisant plus que cette aberration

nous ne sommes jamais à la fin ce qu’en somme

on retient de nous deux dans cette opération

lundi 13 octobre 2025

À petit feu



Tout en moi te voudrait mais le reste est un songe

un plan germé du fruit de la neurasthénie

chaque envie n'est punie qu'à cause d'un mensonge


Ignorant la phrase où chaque vers est déni

quand j'écris tout surgit de l'abysse où je plonge

une langue enroulée sur une autre est bénie


Si j'adore à foison les beautés idéales

un instant que l'on vit se calcule en pulsions

je me sens transpercé de pensées sidérales

la salive en la mienne est la bonne émulsion


J'ai construit dans l'imaginaire un nid pour toi

sa cuisine au final est un grand pot-au-feu

qui mijote aux tréfonds je n’en sais le pourquoi

vivre un instant sans c’est mourir à petit feu

dimanche 12 octobre 2025

L'élégance



Le besoin de t'aimer misérable est mon sort

rayonnant d’une envie que l’on trouve en surplus

ce joli sentiment limitant mon essor


Rêver c'est oublier que l'on ne s'endort plus

c’est continuer le voyage et quand on s’en sort

oublier tout autant qu’un jour on se soit plu


Quand les conditions du désir et de l'amour

ont cessé d'exister ton âme est primordiale

elle éclaire en passant les sillons d’un labour

où chaque être attendu s’est montré si cordial


La semence à tout prix finira par pousser

des blés en herbe enfin dont on a l’arrogance

un chemin de poème est l'épine hérissée

mourir est le plus bas degré de l'élégance

samedi 11 octobre 2025

Fantasmes



La nuit commence en se privant de son sommeil

— l'amour est un chaos dont nous nous relevons —

le jour ensuite en se privant de son soleil


Ignorant tout le temps ce que nous redevons

le spectre du passé chuchote à notre oreille

osons-nous la question du pourquoi nous vivons


Je ne supporte plus l'injonction du désir

ou cette incertitude appesantie sur nous

qui sommes les témoins d’une danse à saisir

et d’une lambada qui fait suer le burnous


Se dépenser c'est cesser de penser sans cesse

évidemment ce n’est pas songer au marasme

évitons néanmoins les histoires de fesses

en plein cœur de la nuit bâtissons nos fantasmes

vendredi 10 octobre 2025

Généalogie



Je suis un fruit pourri de généalogie

regardant du passé la joli robe ôtée

dehors à moitié nu mais gêné au logis


Je sais des décisions qu’on prend au débotté

sans regarder derrière (et sa proctologie)

fabriquons du bonheur à base de beauté


Trouver un équilibre infiniment instable

est un geste de jeu muni de ses atouts

qui s’accoude en faisant d’un grand pataquès table

il faut partir de rien pour arriver à tout


De nous reste à la noblesse corrompue

— désir alimentaire en tant que particule —

il faut s'alimenter de nos passions rompues

nous nous privons de rire en étant ridicules

mardi 7 octobre 2025

Sapio-sexuelle



De tes amours déçues tu te fous de l'impact

et chacun n’est pour toi qu’une île abandonnée

ce qui te rend si belle et ton espoir intact


À chaque escale en vain tu pourrais te donner

mais lorsque tu le fais c’est par manque de tact

et le chant des baisers tu le sais fredonner


Sirène qui s’alarme en même temps perdue

ta recherche est souvent ce vernis qui s’effleure

une jeune fille et son désir éperdu

laissant finalement Giverny sans ses fleurs


Et du bout de mes doigts sur un clavier surtout

si je peux te sembler un obsédé textuel

à force de l’écrire en prose en vers en tout

n'étant pas beau mon faible est aux sapio-sexuelles

dimanche 5 octobre 2025

L'endroit de l'envers



Tout un chacun chez nous — désireux d'un destin —

s'illusionne aisément de fabuleux mirages

et ce faisant se noue des portions d'intestin


Ce n'est pas sentiments c'est plutôt de la rage

où l'on est à jamais passager clandestin

douché par une vie comme on l'est par l'orage


J'aime la poétesse énormément sensible

abeille élaborant ce miel inimité

qu’elle illustre en geignant d’un orgasme ostensible

et dépressant les fruits de nos inimitiés


Nous descendrons cueillir à sa paupière enflée

la fleur de celle ayant produit du rêve en vers

et la larme arrosant la douce giroflée

le reflet du miroir où l’endroit fait l’envers

Où les âmes fleurissent



Je t’écris déchaussant mes sandales d'Hermès

sacrifiées trop souvent dans mes calamités

chaque fête à présent se transforme en kermesse


Survivant au chaos de notre intimité

sur le bout de tes doigts j'ai compté les promesses

sans fin nous nous servons de nos extrémités


La nuit nous pousse au cul comme un film érotique

un désir est un oscillateur harmonieux

le goût de ta langue un souvenir exotique

et ton si beau sourire un brin parcimonieux


Le feu s'est répandu quand tu m'as embrassé

de tes pointes de seins jusqu'à ton clitoris

il me faut caresser tout ton corps embrasé

c'est bien à ces endroits que les âmes fleurissent

samedi 4 octobre 2025

Différent



L'amour est l'immanqué d'une table de jeu

sur laquelle on projette un « impair manque et passe »

oublié par hasard en un soir orageux


Ne reste que son gain que l’on serre en rapace

et ce geste sanguin qui nous rend ombrageux

toute aventure est possiblement une impasse


En chaque solitude est une traversée

le désert absolu qu’un désir élimine

en la Seine avalée par une Eure avancée

j'ai trop froid sans une présence féminine


Aux jardins de Monet de Vernon-Giverny

j’hibernais sans savoir où se trouvait mon rang

je me suis retiré du fond que j’ai verni

comment vivre autrement quand on est différent

vendredi 3 octobre 2025

L'abandon



On invente à foison des façons de s'aimer

mais des contrefaçons se font en écrivant

quand on se cherche un jour on essaie de semer


Mais je ne parle pas d’un nouvel arrivant

je souffle un pissenlit sans cesser d’essaimer

pour écrire un poème on le pense en rêvant


J'ai fabriqué des faux pour une vérité

concocté de mes mots une étrange liqueur

une potion magique en ayant hérité

d’une vaste illusion l’objet qu'absout le cœur


Rien ne saurait trop tendre à l'être aussi par choix

dans un philtre absolu j’en ai reçu le don

le désir est toujours un cas qui nous échoie

sous chaque hésitation se cache un abandon

lundi 29 septembre 2025

Septembre rose



Les doux soirs de septembre il fait bon se poser

l'air ambiant si léger se respire aisément

les quelques chants d'oiseaux sont aussi reposés


Le soir qui se voudrait tout à mon aise et ment

cache un secret aux plis d'un nuage apposé

les sentiments sont faux si ce sont des aimants


Jolie journée tu meurs en silence à présent

le ciel est écarlate et nourri de ton sang

la nuit sera terrible et le noir oppressant

j'éclairerai de blancs mes écrits bienfaisants


La lumière en tombant fait un bruit d'overdose

un été sans seringue a vidé ses cartouches

et lavant les pinceaux de ce septembre rose

un gros cœur se débat que parfois l'écart touche

Sans frontières



Je veux m'endormir en me berçant d'illusions

la nuit façonne à sa façon l'être idéal

lui livrant ce poème en guise d’allusion


Je pensais à ma muse et j’étais son féal

la rencontre n'est qu'un instant de collision

maintenant je m’amuse aux horreurs boréales


L'effervescence est un événement mou

parfois c’est l'amitié qui dérape en flirtant

qui s’achève en crevant d’un grand coup de bambou

la nuit ne dure en vrai qu'un jour hésitant


Je me remets au lit comme on rentre au bordel

lisant la Poésie comme on s’adresse aux tiers

autant faire à Dieu croire un amour immortel

l'attirance est une invasion sans frontières

dimanche 28 septembre 2025

Inventer



Nul n'est ami sous un paravent de désir

et sur un parchemin qui paraît sans issue

la force de l'artiste est d’un nom se choisir


Rien n'est jamais plus troublant qu'un amour déçu

tout entiché d’échec en sa chance à saisir

il faudra néanmoins reprendre le dessus


Repartir en avant tout remettre sous pli

sous le pis du bon lait d’un beau texte écrémé

notre espoir est une revanche sur l'oubli

la lecture est la meilleure idée d'être aimé


Nos mots sont le raisin dont on conçoit le vin

notre but au final est de ne pas l’aigrir

un verbe est si précieux quand on se veut devin

survivre est inventer la façon de l'écrire

samedi 27 septembre 2025

Dur d'oreille



L'amour est sans partage une passion défaite

un courant dont l’air est une errance assumée

démontante marée qui dessale des fêtes


Un estran déserté de passions consumées

le souvenir aussi d’une femme parfaite

une envie disparaît quand elle est consommée


La fabrique d'un film est un récit curieux

dont on ne sait l’effet ni ce qu’ils en feront

j’ai monté sa séquence et son répit furieux

toute ma vie ne s'est jamais tournée qu'en rond


Penser le Monde en vrai c'est vivre intensément

c’est se bien rattraper quand on est à la bourre

c’est voir en vérité l’endroit quand on se ment

quand on est dur d'oreille on n'entend pas l'amour

Imputrescible



Caressant le clavier de mon bon sens tactile

léger comme un bon air et muni de ma plume

en s'envolant l'amour est un ptérodactyle


L’aile aux doigts je l’écris et ma chandelle allume

un grand feu de Saint Jean dégriffant rétractile

le papier soulevé sous le poids d’une enclume


Il y a dans l'oubli ce qu'on retient le mieux

la pluie qui m'enveloppe est de larmes un torrent 

moi je me sens moins vieux quand le temps est pluvieux 

chaque nuit qui s'achève est un jour ignorant


Mais à quoi tient l'amour (à ce bout de ficelle)

le coquin Cupidon qui nous a pris pour cible

a tiré de sa flèche un petit vermicelle

l'attirance est une évidence imputrescible

vendredi 26 septembre 2025

L'Art



Crois moi toi qui ne m'as pas encore embrassé

je passerais mes jours à te répondre "Oui !"

mais tout ce temps passant j’en suis embarrassé


Je me sens embroché (le mouton d’un méchoui)

sur un grill émanant de mon âme harassée

doit-on cuire en geignant de ces bruits comme on jouit


Soutine a dessiné notre viande accrochée

notre sanguinolence en objet de candeur

et ta peau détachée dont je suis au crochet

j'ai caché dans ma tête un peu de tes rondeurs


Un peu de notre graisse — antique animalcule —

il faudra bien survivre en chassant nos rancœurs

un amour en passion se désire en calcul

l'Art est le seul soin connu des peines de cœur

mardi 23 septembre 2025

Entrailles



La nuit terrible et froide est sur l'incertitude

on massacre à tout va dans des démembrements

la pitié s’est rangée sous d’autres latitudes


ONU d’où es-tu dont chaque membre ment

ce n’est que le reflet d’une belle attitude

un poème est conçu dans ton remembrement


L'avenir entre les mains de fous démagogues

a glissé dans la guerre et nous sommes témoins

je l’explique à tout va si je suis pédagogue

un espoir absolu non jamais ne t’es moins


Lorsque je prends ta main l'avenir est changeant

ses lignes se croisant tombant sous la mitraille

il me faut retrouver son fruit vif astringent

la forêt-mère est le retour à ses entrailles

dimanche 21 septembre 2025

À deux



L'amour à la dose est une homéopathie

qui ne nous soigne pas sinon dans l’excellence

épuisée très souvent dans notre sympathie


L'artefact à nos esprits c’est l’attirance

elle est parfois responsable d’une apathie

mais en la retrouvant j'ai retrouvé les sens


Cent sept amis sans cet ami censé tamis

j'écris tout le temps me sentant seul au monde

on l'abrège est la règle où l'impair est commis

la paire est un désir où notre cœur abonde


Aimer est une question d'opportunité

de penser se trouver loin d’un futur hideux

dans l'idée du Bonheur est la stupidité

le couple au départ est l'illusion d'être à deux

samedi 20 septembre 2025

Inconséquence



L'amour est une inflorescence au doux parfum

l’arôme enivrant des vies que l’on dévore

on ne ressent d’envies plus aucune à part faim


Car la chair enlacée ce plat que l’on décore

ressemble au serpentin d’alambic à la fin

le distillat de l'âme est un esprit de corps


Retrouver un peu de beauté par ci par là

regarder son étoile un instant scintiller

nous cherchons cet extrait dont la larme perla

fantasmer c'est tenter d’aimer en pointillés


La nuit fait ses pas sur les chemins du rêve

où nos voies sont parfois de directions sécantes

un cauchemar est né mais à moins qu’on en crève

un désir est une espérance inconséquente

vendredi 19 septembre 2025

Les feux défaits



L'amour est une échappatoire au gré du vent

de flammèches lancées dans des incantations

parsemant des passions jusqu’aux lits des couvents


Pourtant le corps entier n’est qu’une location

nous aimons comme en évacuation trop souvent

vivre est un pari survivre une obligation


J’ai bien su les bougies dont j’allumais la mèche

à grands coups de poème aujourd’hui je nettoie

j'effraie la dame blanche et revêche aux chevêches

chaque instant que je perds est un gain près de toi


La nuit m'a capturé dans son filet d'oubli

faisant dans mon Chaos l'effet de jeux de faits

contrefaits par des fées défiées dans des folies

j'ai fabriqué des horizons de feux défaits

mercredi 17 septembre 2025

Les passions concurrentes



La nuit s'étend sur nos prétentions affectives

entrouvrir un volet je n’en suis plus capable

et je me sens privé de pulsions effectives


Il me faut de l’écrit quand le destin m’accable

ainsi mon verbe a pris des formes défectives

un vrai désir de femme à ruiné mon vocable


Un silence en nos vies marque un pas non franchi

le sentiment commence en s'aimant simplement

libéré d’un passé dont on s’est affranchi

sans prostituer son âme adorer mais comment


Je me suis rassasié de désirs optimaux

fantasmant follement de façon récurrente

un amour est un rêve incarné dans des mots

je suis le fruit gâté de passions concurrentes

lundi 15 septembre 2025

La honte



Mon cerveau déraisonne et fait de toi ma muse

hémorragiquement je me déverse en mots

bien qu’ici bas sans toi plus rien ne m’amuse


Écrivant tout pétri de non-sens anormaux

mis en ta boite à moins qu’un docteur ne m’abuse

un diagnostic est né dans le fond d’un labo’


Nos petits pas hésitants se font l'un vers l'autre

exister dépend bien des regards échangés

cette histoire est si triste et pourtant c’est la nôtre

on ne voudrait quoi qu’il en soit pas en changer


Promets moi ta vie je t'aimerai dès demain

pourtant dissimulé comme une femme tonte

on se cache souvent en fermant les deux mains

masquer ses sentiments c'est s'éviter la honte

samedi 13 septembre 2025

La passion qui m'échappe



Ce qu'on sélectionne est soumis au tamis

du fantasme et du rêve où l'on se reconnaît

couché sur un Futon ou même un tatami


Des prises de Judo lorsque l’on déconnait

— sur les réseaux à la longue on devient amis —

reste au moins le contact qu’en tout couple on connaît


Chaque jour on apprend qu'un suivant incertain

viendra tout effacer viendra tout embrocher

dans ce que démontre un contre-temps libertin

j'ai pris entre mes mains ton cœur effarouché


J’ai pris sur moi le poids d’apparaître infidèle

hérétique en coulant comme du plomb la chape

en ma bouche aux bijoux retenant tes chandelles

la passion qui me mène est celle qui m'échappe

mardi 9 septembre 2025

Respiration



L'Art est la façon de céder l’instant d'extase

au banal infernal en cercle et ses neuf portes

où ma langue pan-Dante était en métastase


Alors s’il la coupait que le diable l’emporte

en compulsant tous les beaux portraits d’Anastaz-

y-a je m’inspirais de ses yeux qui transportent


Aimer c'est sacrifier l'évidence en pleurant

d’être insuffisamment beau pour la séduction

des larmes d’encre amère affluant en pleuvant

sur des cils en pinceau qui se font traduction


N'en veut pas au poète aimant les jolies femmes

elles sont sa source unique d'inspiration

dans ses portraits de mots dont on ressent la flamme

on entend battre son cœur et sa respiration

lundi 8 septembre 2025

Positif



Chaque entrée dans la nuit prélève un lot de rêves

on y souscrit souvent d’un paraphe émargeant

dépêche-toi déjà car la jouissance est brève


Vivre est une façon de penser en marchant

comme ce promeneur écrivait là sans trêve

au bord d’un lac on peut dépenser en marchand


Nous avons tous en nous la peur au fond du gouffre

et la grotte du diable aux tréfonds du chaos

nous le rappelle incessamment quoi qu’on en souffre

un long dénivelé nous ramène là-haut


L'âme est imaginaire et l'esprit sa folie

cet ensemble est issu de son dispositif

finalement le fleuve est sorti d’un faux lit

l'amour est l'illusion d'un présent positif

dimanche 7 septembre 2025

Bouquet de rêves



L'amour échevelé détresse une coiffure

remontant ses cheveux si savamment nattés

ma caresse amoureuse est nette et sans bavure


Elle effleure en douceur une peau mandatée

la feuille de sa main dont je sais les nervures

est comme un parchemin mes aveux sont datés


Nous sommes des pions sur l'échiquier du destin

l'Amour a son destin que le Destin néglige

et la reine insoumise en nouant l’intestin

restera celle ainsi dont je suis l’homme lige


On pourrait se poser pour un p’tit un bout d’essai

tout en sachant bien que nos passions sont très brèves

vivre est une façon d'éviter le décès

je ne garderais rien contre un bouquet de rêves



vendredi 5 septembre 2025

La quête



Ton regard est un horizon qui s'ouvre au mien

cette fenêtre offerte au désir en dépôt

je m’extrais doucement d’un état microbien


Pour avoir attiré pas besoin d’un appeau

la parole en ramasse on n’en sait pas combien

la belle voix des gens n'a pas couleur de peau


Dessinant ton visage un doigt reste à tes traits

collé comme une plume aux déliés optimaux

puis peignant de cette encre intacte en cet attrait

j'ai besoin de sentir une chair en tes mots


Tu n’es pas la faucheuse arrachant ses faux-cils

l’attirance étant ce que le cœur élabore

aimer est un échappatoire on s'y faufile

l'amour est une quête éperdue vers la mort

mercredi 3 septembre 2025

Romances



S'aimer n'est pas planter son sexe en un vagin

ni glisser quelque doigts que l'on aurait perdus

c'est rêver tout comme elle à mon médiocre engin


Qui la satisfait dans un amour éperdu

ce n’est pas jouir enfin d’un sanglot comme on geint

d’un roman dont les mauvais amants s’évertuent


Je ne veux pas d’intelligence artificielle

à t’écrire à ma place en mentant sur les mots

sur le bleu de la mer ou la beauté du ciel

et celle de tes yeux ces fabuleux jumeaux


Je ne serai pas prisonnier de mes romances

on se pendra soi-même aux cordes oubliées

de la voix qui s’insurge et quand tout recommence

un drapeau déployé qu’on croyait tout plié

mardi 2 septembre 2025

Le néant



J'ai gardé les regrets de notre communion

d’âme alourdie d’un retard et de sa déchirure

et des faux sentiments qu’on avait comme union


Si j’élevais la voix mais pas sa tessiture

il ne resterait plus de ma main qu’un moignon

quand tomber amoureux ressemble à l'écriture


Emma Bovary sans s’en douter n’est pas moi

(la beauté féminine est mon inspiration)

je l’abhorre et pourtant je comprends ses émois

que je lis sur ses seins dans ses respirations


Les petits pas sont des petits peu pas tentés

je les suis quand je peux dans le cas échéant

mais je ne suis dans l’eau qu’un idiot patenté

l'amour est un oubli de soi face au néant

lundi 1 septembre 2025

Au lapin agile



L'Amour est d'un fracas dont le bruit nous poursuit

quand on dit oui c’est déguisé d’un autre non

la statue dessalée ne sais plus qui je suis


De la muse adorée dont je fis le renom

j’ai ramassé le plâtre estimé que j’essuie

chaque instant capturé témoigne en notre nom


Quand courir à sa perte est rêver d'une idole

il est évident que je ne suis pas voyant

je croyais vénérer ma jolie baby doll

l'ignorance est la plaie la pire en s'y croyant


Tout le monde est en proie tout le monde est fragile

la nuit s'offre au rêveurs ayant gardé la Foi

tout le monde se rencontre « Au lapin agile »

et Montmartre est figée dans les vies d’autrefois

dimanche 31 août 2025

Le radeau du bonheur



Les garçons et les filles ont besoin d'un temps mort
et d’une pause enfin tant on s’est morfondu
d’un reproche inutile affligé de remords

On se fabrique amant comme un parpaing fendu
qui la caresse aussi tout juste à ses rebords
en évitant d’être une relation vendue

Dans l'Amour on patauge et notre vie surnage
je parsème à bribe abattue le mord autant
je l’aime et je sais que c’est ma dame de nage
un bateau qu’on sait ivre ira tout barbotant

Je ne comprends pas le désir il est furtif
un désir infini n'est que la peau d'un fruit
le radeau du bonheur est un très frêle esquif
il se brise à ta beauté dont j’ai l’usufruit

samedi 30 août 2025

Kaléidoscopes



Je peuple des pensées d'instants tout fragmentés

de pièces du puzzle où juste on se trompait

victimes de l’écho d’un réel augmenté


La fabrique de nos mots se mitraille (on paie)

dis moi "je t'aime" et je pourrai mourir hanté

dis-moi que tu me veux je pourrai vivre en paix


Sur un petit chouia l'attirance est rencontre

être heureux c'est noyer le constat de ne pas

l’être et pourtant se souvenir à notre encontre

écrire en espérant suivre un peu de nos pas


Les cœurs et les boyaux se retournent et s'embrochent

on se désire enfin nos jeux se télescopent

entre les amitiés les sentiments sont proches

amour ou non ce sont des kaléidoscopes

jeudi 28 août 2025

La fleur et le papillon



Tout acteur en brûlant les planches des planchers

s’autorise en jurant de revenir au trot

l'amour étrange inclination pour s'épancher


La vue d’une amoureuse au comptoir d’un bistrot

que ne ferait-on juste un peu pour s’y pencher

notre cœur est si grand qu’il en accueille en trop


Je ne comprends pas l’idée d’exclusivité

celle-ci m’a fait souffrir et même existant

j’ai le souvenir de ce qu’il faut éviter

nous nous aimons parfois de sentiments distants


Je ne sais pas vraiment de ce que l’on devient

fait du papier des bateaux que nous déplions

grandir est oublier cet endroit d'où l'on vient

je suis l'enfant d'une fleur et d'un papillon

Vacance



J'aime la pluie qui tombe en ce moment sur nous

sans pluie qui nous arrose il n'y a pas de vie

loin de ce qui contraint qui fait suer le burnous


D’ailleurs on n’en a pas demandé le devis

ni la facture on n’a vécu ça que pour nous

peu importe en effet notre ligne dévie


L'altitude est la marque où les esprits se trouvent

où les noms s’avouent du plus bel oui la vallée

d’un étrange bonheur et si les yeux s’entrouvrent

un four est grand ouvert et veut nous avaler


La pluie tombe en un sens illusoire aux grands nés

j’ai perdu mon flair et plus rien n’a plus de sens

ce malgré comme toi Cyrano mon grand nez

le froid de la vacance est l'écho de l'absence