samedi 19 avril 2025

Orpailleur



Si tu ne m'aimes pas j'irai me pendre ailleurs

agissant comme un schizophrène et sa psychose

il y a déraison d’y cogiter d’ailleurs


Un néant nu pour moi c'est déjà quelque chose

et ma logique abrupte est celle d’un orpailleur

au fil de cet aplomb dont on connaît la cause


Idée d'un monde illusionné que je connais

l'amour est un instant qu'un espoir emprisonne

à remonter le temps son engin déconnait

maintenant l’agenda que ses vœux empoisonnent


Objet de mon désir un fantôme est absent

celui que cherche encore un timide orpailleur

inhumant l’inhumain sentiment sans accent

laissez mourir en paix l’imprudent fossoyeur

vendredi 18 avril 2025

Châteaux de cartes



De notre vie la mémoire est le capital
la poésie c'est la dégradation du soi
dont le trésor est donc un immense hôpital

On s’y rencontre on s’y découvre on s’y déçoit
dans des vers à l’envers à la beauté létale
égale à ce nœud gordien découlant de soie

Nous nous vivons tous à des degrés relatifs
intensément puis beaucoup moins presque empêchés
parfois en adoptant l’état végétatif
aimer c'est d'abord apprendre à se détacher

Dans la pièce au discours que l’avenir écarte
on se répand liquide ému quoique on le nie
puis bâtissant sans fin de beaux châteaux de cartes
on se rebat la coulpe au son des symphonies

mercredi 16 avril 2025

Propriété



Nous sommes les enfants disséminés du vent

rassemblés par hasard au gré d’un jet de dé

d’osselets de parents sortis les pieds devant


Dans ces cas douloureux la vertu c’est d’aider

quand on rencontre en vain le psy’ sur un divan

tout est à réviser rien ne reste à plaider


Nous nous évanouissons en cherchant l'idéal

l’envie s'effeuille et se disperse en morceaux lents

pourtant le résultat rarement littéral

libère à l’unisson trop de gestes violents


L'amour éternel est l'idée que l'on se fait

de la propriété posée de l'un sur l'autre

et sa réalité n’est pas l’accord parfait

mais sa dissonance et ce marasme est le nôtre

lundi 14 avril 2025

L'enfance



Le Poème aide à percer notre intimité

nous sommes les ombres de nos pantins livides

au point de nous vêtir aussi d’habits mités


Sani-broyant les mots comme une bouche avide

en avalant la langue ainsi délimitée

nous fabriquons du plein dans un paquet de vide


Or en Poésie c'est penser en s'oubliant

la nuit n'est l'habit que de nos peurs ancestrales

on s’y dérobe à la va-vite en tout pliant

de nos velléités de notre corps astral


La mémoire est la bouée qui rattache au réel

le lien qui nous retient quand on se catapulte

en arrière et que la vérité s’y révèle

l'enfance est un instant dont on hérite adulte

dimanche 13 avril 2025

Des grives au merle



Nous marchons dans la neige et nos pas nous écrivent

en laissant dans sa trace un paquet d’émotions

les chants d’un joli merle au lieu de ceux des grives


Il en reste le fruit d’une étrange émulsion

d’un mélange inconnu mais quoi que l’on décrive

un imaginaire est le fruit de nos pulsions


La fin c'est un début qui s'arrête asservi

par un rythme assez vite usé d’y barboter

l'espace d'un instant c'est celui d'une vie

chaque jour est un gage à décrire en beauté


Le miroir aux reflets de nos brûlants désirs

est l'amplificateur absolu de nos chutes

où l’on noie dans l’alcool une image à saisir

et qui s’enfuit pourtant comme on nous dirait « chut »

mardi 8 avril 2025

La confiance



Je suis accompagné d’un rire un brin nerveux

d’une obsession sans fin qui demande une trêve

en Poésie c'est la torture à petit feu


Chaque mot calme un peu mais la relâche est brève

on voudrait bien mourir (il s’en faut d’un cheveu)

la nuit passe en rampant sous les feux de nos rêves


Ô mon amie ne me laisse pas seul et triste

aie pitié du niveau de mon ébriété

ne prends pas l’air navré si j’ai l’air d’un grand Christ

ta parcelle amoureuse est ma propriété


J’y repose et la croix qui m’écrase où je gis

ressemble à cet oiseau qui se bat dans la brise

à cette barque échouée dont l’étrave a rougi

la confiance est un objet délicat qui se brise

lundi 7 avril 2025

Nos cités perdues



L'amour incandescent fait partage indécent

des vœux et de l'espoir où nous poussons la table

aux multiplications d’un calcul incessant


À son école ainsi j’ai posé mon cartable

et j’ai pris des leçons de cours intéressants

qui me rendaient enfin la morale acceptable


En n’ayant pas l’idée de ce que j’en ferais

j’ai pensé tout de suite aux feux de nos cités

mayas perdues là-bas dans les forêts

chacun de nos regards est nos complexités


J'ai creusé des fossés pour aimer à ma perte

et découvert en elle et sa terre inconnue

le vestige inhérent aux lieux que l’on déserte

un reflet bien vivant d’un rêve à moitié nu

dimanche 6 avril 2025

Lettres d'or



J'ai rêvé d'idéaux sans fin touchant le fond

de bouteille à l’amer ancrage indélébile

où la main sale écrit ce qu’on croit plus profond


Ça convoque au détail anodin les débiles

et punaise en dits mots l’arthropode au plafond

de vert pilé — le soir on s’y fait de la bile


On se fait néanmoins au parfum des pétales

habillant ton corps nu comme le diable en porte

et décodant dans tes empreintes digitales

un peu de ce poison flou que ta fleur emporte


Il est bien agréable et me saoule à l’envi

se réveille incertain quand on sent qu’il s’endort

alors je le saisis quand je me sens en vie

le désir a sa signature en lettres d'or

vendredi 4 avril 2025

Le trait



Nous n’avons de l’attrait que d’un pinceau le trait

nous n’avançons de pas que ceux à ne pas faire

en rêvant des fées dont nous tirons le portrait


Nous buvons de leur eau qui a le goût du fer

et la couleur des yeux qu’un songe idolâtrait

se transforme en prière (un mystérieux transfert)


Un sourire est souvent plus précieux qu'un baiser

sa courbe est destinée comme un fil aux grands cieux

tendus de nos regards ainsi désabusés

quoique le sien brûlant fut aussi délicieux


Dans cet instant qui passe on peut tout sinon rien

tout détruire ou créer rien ne nous est donné

la lumière est venue d’un soupir aérien

la nuit dura le temps d’un jour abandonné

mardi 1 avril 2025

Dissonances



J'ai puisé tout au loin mon espoir affamé

dans quelque dissonance ou la disharmonie

l’Amour est bien plus beau quand il est malfamé


Quand il amène un vœu doré que mes mots nient

dans le double-jeu d’un poème amalgamé

qui n’est finalement qu’une cérémonie


La nuit ressemble aux papillons de notre errance

épuisante à l’envi dans les feux sidérants

de mon aveuglement dans la désespérance

en puisant ta salive et m'en désaltérant


Tout s'oublie malheureusement tout s'engloutit

cet accord innocent dont on sent la fêlure

est rompu dans les faits qu’on n’a pas déglutis

tous les mots qu'on emploie sont des clefs sans serrure

dimanche 30 mars 2025

Limitrophe



On écrit si souvent de si parfaits mensonges

à cette encre de sang dont on est le donneur

innocent que la vie sans soucis les rallonge


Une nuit s'oubliera sur l'absence d'une heure

et ce trou temporel agira comme un songe

inconnu nous parlant d'une dette d'honneur


Une union se consume autant qu’on la consomme

entre un jour et sa nuit chronomètre endetté

ce bref instant fugace oublié n’est qu’en somme

une horloge arrêtée sans sonner l’heure d’été


J'ai créé cet espace entre chacun des mots 

pour en insérer d'autres en pensant l’apostrophe

un fort attrait que je cisèle au chalumeau

l'attirance est une illusion très limitrophe

vendredi 28 mars 2025

Saint-Barthélémy



L'âme est un vaste oubli dont l'issue nous échappe

on est pétri d’humains de boites d’émotions

d’un silence de plomb dont on connaît la chape


Une nuit n'est que porte ouverte aux ambitions

la Saint-Barthélémy dans Paris on s’écharpe

entre un aveu deux Fois contre une dévotion


Ma douce France est le pays du génocide

on s’assassine en chœur au son d’une chanson

de Police en bouteille et qu’un blond peroxyde

au Roi du verbe on boit n’étant qu’un échanson


Le poison nous pénètre en pure inanité

ce serpent qui nous ronge et qui nous déracine

on y célèbre ici (bûcher des vanités)

l'amour et cette combustion qui nous fascine

mardi 25 mars 2025

Guantanamo



L'amour est étiolé comme une fleur violée

Le temps qu’on s’est donné m’était mal imparti

la fille que j’aimais avait les yeux violets


Fair-play pourtant j’étais en perdant la partie

j’ai baissé sa paupière et fermant les volets

je n’ai plus de lumière alors qu’elle est partie


L'âme d'un poète est dans les yeux d'une femme

(une attirance est fallacieuse étrangeté)

qui lance d’un regard en rallumant sa flamme

étincelle au brasier des mauvais sorts jetés


J'ai pleuré comme un saule une âpre solitude

en me tenant la tête envahie de ce mot

qui la raconte encore en vaine certitude

et me torture aussi comme à Guantanamo

lundi 24 mars 2025

Lever de soleil



Nous dépendons d'anneaux que les maillons déchaînent

et nous manquons comme un chaînon d’humanité

de désir — à la place on plantera des chênes


On fera repousser la date et le dattier

dans des retranchements de réactions en chaîne

on atomisera le navire en entier


L'espoir est passager clandestin pour le moins

l'amour est prédateur — il envahit l'espace

et se nourrit de nous — le temps m’en est témoin

brisant notre armure et perçant nos carapaces


En chaque guerre aimer c’est survivre au couchant

face à la mort aussi c’est une porte ouverte

à la vie qui perdure offrant son plus beau chant

tout lever de soleil est une chance offerte

vendredi 21 mars 2025

Inéluctable



L'amour est un transfert et c'est donc un voyage

un transport ineffable un bien que l’on commet

pour un soi dépressif et sa vision sauvage


On le consume à moins de bien le consommer

peu de sexe à mon sens (et jamais sans nuages)

on l’avale à tout prix mais sinon c’est un met


Je caresse à la lettre un délié de ta plume

où l'art de la paresse est la calligraphie

chacun de tes gros mots baise autant qu’une enclume

et ta bouche sucrée fait de moi son confit


Tout le monde se quitte en pleurant ses adieux

mais se sachant pourtant sur un siège éjectable

aimer l'un l'autre est apprendre à ramer à deux

la beauté d'un grand drame est d'être inéluctable

mardi 18 mars 2025

La jeune fille à la perle



J'écris pour chasser loin de moi l'odieux réel

le poème idéal est refuge à beaucoup

distillant les reflets des lumières femelles


La beauté de ses yeux qui m’attrape d’un coup

me rejette en moi-même et lorsque tout s’emmêle

l'amour est un goût le désamour un dégoût


Le vers est dans le fruit pourri de nos entrailles

en y trouvant la perle on trouve la beauté

la lueur apparaît dans ce joli vitrail

un fruit de ma passion se nomme "intégrité"


J'aime en passant minuit m'ouvrir à l'écriture

elle y est tout à coup brute et sans parachute

un regard éperdu me dit que rien ne dure

et le tableau se tait dans sa toile de jute

dimanche 16 mars 2025

Sérénade



La force des auteurs à jamais parmi nous

réside en ces écrits qui les font vivre encore

à ces récits sans faim qu’on relit qu’on dévore


À nos rêves d’adolescents faits pour minous

pour minots désœuvrés inconscients du décor

et de ce maquillage — à la bonne mine où ?


L'enfance est la part que ne perd jamais l'artiste

extrayant de tes yeux la couleur de ses rêves

et juste en un instant tout en ayant l’Art triste

il t’écrira l’Amour en quelques phrases brèves


Écoute-le chanter sa jolie sérénade

elle est pour toi crois-le même si le mot ment

le poème assumé n’est qu’une marinade

où nous nous baignons tous attendant le moment

samedi 15 mars 2025

Comme une lampe après l'amour



Le jour a distillé son effet placebo

la nuit qui s'offre en noir est un gouffre béant

je regarde le lac apaisé tant c'est beau


Son eau calme est en moi mais au cas échéant

je ponctue ma chanson d’une marche en sabots

de cette mélodie qui confine au néant


Tout désir est entre trois points de suspension

sa poursuite infinie pèse en nos sentiments

dont on ne prédit pas l’indicible expansion

quand on ne répond pas je me tais prudemment


La femme épanouie montre un aspect végétal

et tout son ciel est teint d’un beau reflet glamour

— une fleur (et pas nue) dans un chaud récital —

le soir éteint comme une lampe après l'amour

jeudi 13 mars 2025

Le parfums des mots



L'avenir au début n'est qu'un passé souffrant

forgé le plus souvent à coups de chalumeau

dans un rapport étrange ou bien lâche ou bien franc


Je suis un pantin désarticulé de mots

qui les vendait toujours en chaîne au plus offrant

sans se soucier du chas où passait un chameau


J'écris dans le vide infini de ton absence

et n'étant qu'un gamin bousculé par la vie

la musique et l'amour imitent les sens

en te rêvant du bout des doigts (dessein-lavis)


Les caresses des sons sont des gestes sensuels

ils emploient leur écho dans de vastes travaux

nul ici ne peut nier l’attirance sexuelle

où l’on sombre enivré de parfums si triviaux

mardi 11 mars 2025

Du corps à l'âme



J'ai laissé des baisers sur des bouches d’égout

concocté des chemins devenant des errances

aux sourires éteints qui marquaient le dégoût


Je ressens l’impression crue de la déshérence

et le rythme incessant du batteur et des coups

chaque nouvelle idylle est un nid d'espérances


Un amour émergeant n'est jamais qu'une énigme

un monde oscille entre ton étreinte et ma foi

l’univers étonnant d’un odieux paradigme

assurant qu’on ne vit ce moment qu’une fois


J'écris respire incapable de vivre sans

sur ton ventre allégé fini de jouer aux dames

encre obscure en moi se faisant du mauvais sang

ma plume te décrit donnant corps à ton âme

dimanche 9 mars 2025

L'armure



J’ai créé de curieux mondes imaginaires

où grandissait le monstre issu de ma psyché

d’un rêve inouï dont il était originaire


Après avoir cueilli les fruits de mes péchés

de mes deux mains sans que ceux-ci ne dégénèrent

à moins d’ignorer ceux qui m’en ont empêché


L'art mûr est une protection contre les cons

si dormir est un souhait rêver est l'exaucer

protégeons-nous de ceux qui jouent de l’hélicon

de ces poisons violents copies de l’exocet


Comment trouer le ciel et rencontrer l'amour

un missile est un puits quand mon encre en larmoie

mon écriture est là quand je suis à la bourre

avec un sentiment de vide autour de moi

samedi 8 mars 2025

Les amours importunes



Je n'oublierai jamais mes amours importunes

à chaque instant je pense aux mots qui dessinaient

l’élan fougueux de ces faveurs inopportunes


Et d’une amante religieuse on dégainait

les bas qui constituaient les crans de l’infortune

au cinéma du sexe où l’on se démenait


La vie m'a joué des tours et j'ai compris enfin

curieusement que c'étaient des tours de magie

le corps on le transperce il s’efface à la fin

sur sa tombe on écrit commençant par « ci-gît »


Si le mariage est pour tous une institution

vaguement passagère et sent le renfermé

le divorce en revanche est sa destitution

dans l'espace immobile entre des bras fermés

vendredi 7 mars 2025

Le Canard Enchaîné



L'infime densité des sentiments m'anime

un électron libre est venu me renchaîner

la différence ainsi n’est vraiment que minime


En lisant mercredi « Le Canard Enchaîné »

les papiers rédigés étaient tous unanimes

un marasme absolu s’est sur nous déchaîné


Marin(e) le pen est le sous-marin de poutine

au plus profond du cœur infiltré de la France

un dictateur ricain s’en est fait sa routine

humiliant l’ukrainien comme un vieux facho rance


Aujourd’hui plus n’est temps de céder à l’émoi

faudra-t-il résister ou bien changer d’endroit

j'ai laissé des poignées d'idées mûrir en moi

l'enfer est un espace infime après le Droit

mercredi 5 mars 2025

Reflet d'optiques



Toute heure est infinie quand on tait les secondes

et le temps qui trépasse est soudain replié

mais les mots rescapés justifient ma faconde


Écrire est comme un vent dans de grands peupliers

soufflant sur mon esprit — la mémoire est féconde

en comptant sur mes doigts tes baisers oubliés —


J'ai bâti des châteaux dont le sable est la ruine

et leur chute en ex-bagne a failli me coûter

l’eau de vie mélangeant l’eau de mer à l’urine

en ton sang goutte-à-goutte il me faut te goûter


Je sais des tentations dont le fond nous déçoit

dont le mirage éteint nos visions synoptiques

assombries tout d’un coup dans le défi de soi

l'illusion de l'amour est un reflet d'optiques

dimanche 2 mars 2025

Assuétudes



Qui que tu sois je voudrais te donner du rêve

au tourniquet du soir où peuplées mes pensées

dénient la vérité que l’existence est brève


En poursuivant le sable écoulé du Passé

la trace émue de pas empruntés sur la grève

on se retrouve épris d’une âme dépecée


Ma nuit se pose ainsi sur toi du bout des doigts

sur tes yeux grands ouverts et que ma main recouvre

— en étant de partout n'étant de nul endroit —

c'est dans l'indécision d'aimer qu'on se découvre


Un jour on m'entendra siffler comme un serin

tout en bénéficiant de notre mansuétude

il suffira d'un rien mais je serai serein

quand j'abandonnerai le goût des assuétudes

vendredi 28 février 2025

En guerre



L'avenir du Monde est en jeu vers Odessa

face aux tyrans malsains nos phrases sont des bombes

en disant seulement ce qui chute en-deça

ces sanglots émouvants qui fleurissent les tombes


On décrit ces visions dont on est obsédé

ça te pète à la gueule aux liaisons déconstruites

(en ne décidant pas pourtant de décéder)

la mort est bien une fiancée mal instruite


En l'Art est résistance et la stance est en or

en airain la Loi naît de ces métaux précieux

qu’on nous vole à l’envi que nous piquent les forts

et dont ces antéchrists en décorent leurs cieux


Vous pauvres fous reconvoquant les démons

de la guerre et des maux d'insondables ténèbres

en mettant contre vous Saint-Michel et son Mont

c'est du mal incarné dont vous serez célèbres


En russie d'aujourd'hui c'est ce mal incarné

l’odieux viriliste où se cache un impuissant

dans sa tombe Pouchkine aura beau se tourner

de poutine il aura cette épitaphe au sang


La pute en toi putain d'putois peste intestine

— affreux vampire horrible assassin qui nous fâche —

abat le jour enfin comme une guillotine

en nuit recouvre absolument les yeux des lâches


Ô lâches infamants vous les laids vous les traîtres

occidentaux menteurs et mesquins usuriers

votre chef insensé fait office de prêtre

et vend son indulgence au pire aventurier


Dans l'armée de mes mots point n'est de bon soldat

nous ne nourrirons pas les loups du cauchemar

au contraire un aveu que la vie m’accorda

la plus belle invention de l'Homme est la mémoire

dimanche 23 février 2025

Pousse-au-crime



J'ai vu l'imaginaire infini de nos sens

opter pour un massacre en petit comité

pour un meurtre acceptable oubliant l'innocence


À présent délivré de toute infirmité

j’ai cédé le dérèglement de toute essence

à ceux bénéficiant de l’unanimité


L'amour endimanché se comporte assez mal

aimer c'est déserter le champ du tout-puissant

qui juge et se prévaut parfois d’être aussi mâle

aimé si pauvrement qu’un pale adolescent


Faisant preuve à la fin de malhabileté

tombant le masque assez souvent comme on se grime

on récite son conte aux comptabilités

chacun de nos désirs est un vrai pousse-au-crime

vendredi 21 février 2025

Éprouvant



Chaque amour est un effort ininterrompu

le désir est un appareil en immersion

son périscope a vu (la noce était rompue)


D’un sous-marin jauni la fausse direction

l’expression tordue d’un fichier corrompu

le vrai code incivil actant sa suppression


La Beauté se tarit d'aridité du cœur

et dès lors on vieillit sans se soucier vraiment

des lèvres tuméfiées qu’on baise en chroniqueur

aux lettres enflammées d’un Verbe où l’on se ment


Les chemins de nos vies ont la pente infinie

la descente est rapide et peu sont survivants

le rythme est brisé (les pronoms indéfinis)

l'attirance est un imaginaire éprouvant

mardi 18 février 2025

Problème



Chaque baiser que l'on pose est un don de soi

quand la nuit s'offre au jour on attend leur enfant

cependant le soir a l’aspect d’un bas de soie


Victime assez souvent d’un intime étouffant

le couple agonisant chaque fois se déçoit

c’est fatal y compris lorsque l’on s’en défend


Sans toi ni loi je suis sous les intempéries

comme tombe la pluie s'abat la guillotine

et le meilleur récit venu le temps périt

comme achevé pour sûr à coups de chevrotine


Il faut toujours fermer la parenthèse après

chaque histoire entamée puis finie quoique on l’aime

arithmétiquement se font tirer les traits

chaque enfant du désir est le fruit d'un problème

lundi 17 février 2025

De cape et dupée



Sans ta lumière il m'est impossible d'écrire

à ton chevet la liberté s'achète au prix

du sacrifice amoureux si simple à décrire


Il est venu le temps d'effacer le mépris

ce sentiment fardeau qui ne cesse d’aigrir

et cherche dans l'après de son jardin l'épris


Quand un désir inspire on l'explore en transports

on s’en souvient plus tard à la plume ou l’épée

quoi qu’il en soit l’amour après coup c’est du sport

à tirer l’attiré(e) cette escrime est dupée


La question de la mort est notre espace ultime

à fleuret moucheté qu’on se touche ou qu’on nie

tout n’est que l’expression de notre verbe intime

un pépiement d'oiseau sonne en parfaite harmonie

dimanche 16 février 2025

Délicate



J'ai perdu la passion du poème et Rimbaud

sa houle et son clapot comme son bateau tangue

ivre enfin j’imitais l’impression du rabot


Dessinant en ces mots des entrelacs de langues

enterrés sous les nuées ce vestige du beau

que je cherche et retrouve extirpé de sa gangue


Alors en pataugeant dans ces flux véhéments

tous mes pieds sont des pas mon poème est en marche

il faudra nous brûler pour exister vraiment

dans les feux du couchant notre alliance est une arche


Entre les éléments qui forgent cet anneau

tous ces chaînons manquant que j’assemble avec hâte

il reste une impression tombant dans le panneau

nos relations sont une passion délicate

samedi 15 février 2025

Le mérite



Qui saurait décrire un sentiment si puissant

qui pourtant nous emporte au courant malotru

qui coule en vain — mes mots affluent comme le sang


J'ai laissé l'opportunité d'un rêve abstrus

croître entre les deux mains de mon futur absent

grandir incidemment comme un vulgaire intrus


Mon présent n'est pas vôtre il est de ma mémoire

il est ce récit faux qu’on raconte en leurrant

tout ce qui s’accumule au fond d’un vieux grimoire

aux pages écornées que l'on tourne en pleurant


L'amour est impartial et sa rancœur aussi

chaque femme a son ressenti qu’un homme irrite

et quoique nous trichions ce n’est pas sans soucis

nous n'avons que les amoureux qui nous méritent

vendredi 14 février 2025

Orangeade



Rien ne prévoit ce qu'il existe à graver

quand le ciseau pour pierre a repris son essor

un peu de ma mémoire en semblait aggravée


Mais ton sourire immense est un pôle un ressort

rêver c'est aimer autant qu'aimer c'est rêver

ton aisselle est salée ton épaule en ressort


Et si ma langue obtient de la tienne un avis

toi tu es si jolie que la tête m'en tourne

écrire est ma façon de truander la Vie

ta silhouette m’enlace et ton âme m’enfourne


Exister c'est croire autrement sa destinée

ta bouche appétissante au goût d’une orangeade

a la saveur inouïe qui fait que j’y suis né

dans les croissants de lune et de tes yeux de jade

jeudi 13 février 2025

À cru



J'ai longuement rêvé d'espaces insoumis

de plages d'écriture où débarquer sans crainte

aux mines de crayon peignant mon insomnie


J’ai dessiné le trait des voies que l’on emprunte

afin de s’éviter le son des calomnies

du mensonge inhumain dont les voix sont l’empreinte


À cheval à présent sur une partie rance

où déferle un remord aux dents mal équarries

j'ai composé la partition de l'attirance

et disséqué l’amour en bon Romain Gary


Les horizons bouchés des fins de nos histoires

ont cet air embrumé des bas quartiers de Londres

et l'atmosphère accrue qui mène au désespoir

aux confins de la nuit qui se nourrit de l'ombre

dimanche 9 février 2025

Syndrome d'abandon



L'amour est l’artefact à la séparation

de la mère et pour ça quoi que nous en pensions

se pose à nous le genre et troupes de questions


Fusant à son sujet jusqu'à l'indigestion

bien malheureux le sexe en a la propension

loin de nous seulement l'impossible gestion


L'idéal est un gros bateau dans l'inconnu

dérivant dans la glace et souffrant de l’onglée

ne tournant pas la page ouvrant au festin nu

nous sommes dans la nuit des enfants aveuglés


Le passé nous rattrape y compris dans l’oubli

les meubles regorgeant de papiers voient le don

de ces vieux mots lointains que l’on a mis sous pli

nous sommes les forçats souffrant de l’abandon

vendredi 7 février 2025

Malsaine



L'attirance est une embuscade insignifiante

où nous plongeons sans cesse (une cascade inouïe

dont la valeur en vrai ne vaut pas une fiente)


Un brin de lumière au plus profond de la nuit

me permet d’éclairer nos chemins sois confiante

on ne sait jamais trop quel obstacle nous nuit


Fait face à l'océan tu n'es qu'une brindille

et les vents nous balaient sans se soucier de nous

mais tout au loin là-bas notre étoile scintille

et nous l’honorerons sans plier le genou


L'amour est une errance où chacun puise un peu

pourtant sous le pont Mirabeau coule la Seine

et l’eau que l’on en tire est sanglots adipeux

l'attirance est bien triste et la passion malsaine

mardi 4 février 2025

Le sommeil



J'ai fait de mes envies l'idée de mon sommeil

il n'y a de l'amour aucun échappatoire

et dans sa ruche enflée je ne suis qu’une abeille


Une ouvrière usée cherchant son moratoire

ayant jeté tous ses fichiers dans la corbeille

utilisant son dard ainsi qu’un écritoire


Inventer le désir est trouver d'autres mots

je garde tes beaux yeux dans ma boite arrachés

de l’attraction des astres (hypnose aux animaux)

de poule écarquillée dans des œufs tout crachés


J’ai fait de mon sommeil un rivage insensé

l’infini monstration de ce miroir sans tain

lorsque le verbe « échouer » n’est plus qu’un impensé

parfois ce qui s'éteint n'est pas ce qui s'est teint

vendredi 31 janvier 2025

L'ingratitude



Chaque oiseau dans le noir est l'enfant de nos rêves

il fait froid dans mon cœur et l'hiver est en moi

la tempête et le vent qui s’essoufflent sans trêve


Aussi bien les années se décomptent en mois

la vision du monde est en partie dans nos brèves

insoumissions dont l’art est souvent de l’émoi


Le puits de ma mémoire est un tombeau d'images

et le goût de ta bouche un espoir oublié

le parfum de la myrrhe à portée d’un roi-mage

encensant l’écriture et son beau sablier


Tout baiser n'est qu'un signe où le verbe est sans langue

oui la nuit le début c'est de l'incertitude

où chaque pieux mensonge arraché de sa gangue

est le fer de sa lance et de l’ingratitude

vendredi 24 janvier 2025

L'éclair obscur



Nous rêvons de la Lune et souvent des étoiles

et pourtant bon an mal an nous ne sommes que

de petits individus perdus sur la toile


Et tout en pataugeant dans ce rêve visqueux

la plume et son goudron nous dépeignent à poil

écrivant des sonnets sans en-tête ni queue


Le pinceau de l’artiste est sa seconde peau

le moyen de la mue si précieux que ramène

une illusion divine agitant son drapeau

le froid remplit les canalisations humaines


Un désir est une itinérance insensée

les ardeurs de l'Amour ont des vertus d’envies

mais loin de tout cela je voudrais encenser

la nuit qu'éclaire obscur un peu de notre vie

mardi 21 janvier 2025

Raz-de-marée



Je fus le citadin de villes englouties

marchant le long des rues sans dégoût marchand d'armes

égoutier des chats de gouttière abrutis


J’errais donc menotté sous le joug des gendarmes

Ys et sa cécité sous les flots emboutie

par un beau tsunami dans un odieux vacarme


Accoudé sur les rebords et sur les balustres

effondrés sous mes bras des balcons de papier

sombrant au plus profond de ces cités lacustres

il me fallait la nage où je n’avais pas pied


Je me noyais dès lors à ce flot clapotant

de plastique ordurier — l’art ineffable ment —

de l’argent ne restait l’illusion que le temps

raz-de-marée recouvre inexorablement

samedi 18 janvier 2025

Baîllonnés



L'obscurité s'étend comme une tâche d'encre

un amour est ancré tout entier dans tes yeux

ce fond d’écran me dévore un peu comme un chancre


En constatant le bond fait à titre gracieux

je ne suis plus pour toi qu’un indicible cancre

auquel on a donné des billets fallacieux


L'espoir est cantonné dans un regard à fables

aimer sans vanité c'est s'offrir au billot

c’est ce qu’il se produit lorsque l’on passe à table

et qu’on s’avoue morue de l’autre en cabillaud


Retrouvons-nous dans les rêves de la nuit

quand tous les deux restons insoumis par les forts

aspirons de baisers le poison qui nous nuit

nous sommes des enfants bâillonnés par l'effort

jeudi 16 janvier 2025

Tunnels



Les constructions de nos présents

sont les ruines que regardent déjà

nos enfants enveloppés de mensonges

et l’ange exterminateur

expiant mes songes

a la tâche ardue

dont l’auréole est maculée

d’arc-en-ciel

où le soleil est diffus

le propos confus

la parole essentielle

où le pouvoir d’achat

se matérialise en mots malaisants

de ce qui reste un dû

d’un verbe indûment reculé.

Les êtres se bercent dans l'illusion d'être

alors qu'il faudrait pour ça

dépasser les illusions du paraître

et du vouloir exister

sans rien bouger autour.

Il faut entrer dans la bouche ouverte

où le monde avale

ingère

à moindres pertes

un morceau du genre humain

« Le dormeur du val »

un peu de chair

et de vieux parchemins.

Ce que j'aime dans la notion de « Voyage

au bout de la nuit »

c'est qu'elle n'a pas de rationalité délibérée

qu'on peut lui chercher un sens trivial

— elle lui échappe perpétuellement —

parce qu'elle n'est pas le produit d'une pensée philosophique

elle est l'expression spontanée

d'une vision poétique

inouïe

même inespérée

juste incoercible

innée

conviviale.

Au fond des égouts de Paris

depuis le camp de Mauthausen

pour une grande évasion

beaucoup les ont pris pour cibles

enfonçant dedans

la pelle à l’appel

en fonçant dedans

rats de laboratoire

en fronçant les sourcils

en forçant le respect

souterrain oratoire

où l’on prie le Dieu du justice

agneaux consentants

d’un sacrifice.

On se débat dans les idées

tel un Homme à la mer

on les saisit

comme autant de bouées de secours

et dans les trous

tel un Homme à la terre

on figure à la proue

d’une franche hérésie

sévère et sans recours

aux abris anti-aériens.

La perspective de rien

c'est déjà des brins de bonheur

et tout ce que l’on doit

dont l’on mérite aussi l’honneur

aux ténébreuses fantaisies

tout effleurées du doigt.

Depuis des années

je visite des tunnels

à la recherche d'une issue

vers je ne sais quelle existence

alors que chercher suffit à exister.

dimanche 12 janvier 2025

Littérature



Il faut inventer l'improbable

afin de créer du bonheur

et considérer ses semblables

avec infiniment d’honneurs


Rêver est opportunité

d’écrire un vers en chevrotant

l'amour est d'une éternité

qui ne dure qu'un certain temps


Je faisais pitance à mon fils

aimer c'est donner à manger

sans l'idée d'un bénéfice

aimer c'est être boulanger


Parfois rouler dans la farine

en découvrant par un seul bras

sa couverture ultramarine

et j'en retire à moi les draps


Jamais Beauté n'égalera

l'idée que l'on veut bien s'en faire

ou le fantôme d’une aura

jugée par un seul bras de fer


Ainsi vont les pressentiments

dans ce monde où plus rien ne dure

immensément les sentiments

constituent la Littérature

vendredi 10 janvier 2025

L'écran



La nuit n'est qu'un espace interstitiel aux jours

aux exploits quotidiens dont on s’est anobli

d’un bon geste en douce et des sentiments qu’on choure


En tout récit d'amour est un récit d'oubli

dans ces bas-fonds je me sentais seul de séjour

et pourtant tout résiste incommode et tout plie


L'avenir est une question de point de vue

qui dépend du passé que l'on n'a pas vécu

qui ne tient jamais compte en fait de l’imprévu

l’histoire au bout du bout s’écrit sur papier-cul


Le drap de mon écran pose au spectateur

un voile infiniment délicat sur les yeux

le temps d'aimer revoir un film et ses acteurs

afin de les juger d’un papier sentencieux

jeudi 9 janvier 2025

Paris



Mon récit s’écartèle entre

un lointain Pont-Croix

la rue qu’on traverse à Paris

— j’en suis né à cinq odieux mètres —

une mère arrivée du bout du monde occidental

et qui m'a collé

le prénom d'un roman sibérien.

Nous enfantons des monstres

à chaque fois que nous cherchons

à penser pour les autres.

Avant de chercher l'autre

on devrait se chercher soi !

Je suis un enfant du point zéro kilométrique

au pied de Notre-Dame.

On pourrait passer des mois planqué

si l'on n'est pas complice avec soi-même

on se trahit :

les idées se diluent dans les discours

ainsi qu’un rêve en la réalité.

Les rois sont arrivés le 6 janvier

— date de l'Épiphanie

de la naissance de Jeanne de France

enfumée dans Rouen

là vit ma fille issue de la même date

après Roubaix dont les pavés menant à Paris

l'ont donc aussi faite petite reine —

ils crèchent à présent dans la crèche.

Écrire au-delà de minuit

c'est masquer la plume

(on est toujours loin de tout

lorsqu'on n'est près de rien).

Paris ma ville mamillaire

a lâché ma main littéraire

un sourire accueilli sur un quai conquis

le Quai Conti

le pont des Arts

et ses lézards

et ses lézardes

en faisant le pan-désastre

à la recherche de moi-même

et de Peter Pan.

Le petit roman qu'on se bâtit

n'est qu'un trou

dans le le mur de l'Histoire

on fait beaucoup de bruit

sans bruit

quand on préfère aux slogans

la plume alerte.

Aimer

finalement

c'est le seul verbe à ne se conjuguer

qu'à deux personnes.

Elle était si jolie dans cet univers grouillant

qu'on dirait une perle

au milieu d'un bouse.

Et si la véritable envie

le désir accompli,

résidait simplement

dans nos proximités sensitives

et nos pensées partagées ?

Je savais qu'à Paris

j’allais écrire assez différemment

c'est l'éloignement de Paris

qui me rabat à l'alexandrin

comme au Spleen.

Écrire est aussi riche

en vrai

que composer

— nos partitions sont infinies.

Dès que je reviens dans ma ville-lumière

et son Quartier Latin

je change

un peu comme un Mr Hyde ébloui

dont le verbe ébahi

s'ouvre à toute opportunité.

Mon silence est l'écho du bruit que mes mots font

demain n’est qu’une hypothèse

hier un château de cartes abattu.

Je me souviens de Paris

de son Quartier Latin

de ce luxe ancien

qui miroitait de souvenirs

un peu comme une peau de serpent

qu'on finit par jeter

(nous bousculons nos nuages entassés

pour nous inventer du ciel bleu).

Paris me manquera

parce qu'elle a le visage alternatif

où mes grandes amours

— réelles ou rêvées —

se sont affirmées.

Chaque effondrement

pose une pierre à nos reconstructions.

Je retrouve en Paris,

l'infinité de tous les possibles

où ma jeunesse avait crû

les amours oubliées que ses pierres ont retenues

les opérations de survie patentées

tout résonne en moi

de manière irraisonnée.

Les pierres ont fossilisé ton âme

au coin de la rue de la Montagne

et de la rue Laplace

engourdissant pour une éternité nos étreintes

et nos baisers.

Ceux-ci fossilisés

gardent un goût de calcaire

et l’émotion

DLC dépassée

de Paris.

dimanche 5 janvier 2025

L'intègre attitude



J'attends la pluie pour me laver

de tant d'insolations de femmes

et quelques feux pour emblaver

l'improbable retour de flamme


Ou réagir un peu plutôt

j'ai dépensé bien des baisers

dans tant de loteries plus tôt

déjà débaisant des pensées


Des pendules et des horloges

un battement de cœur est mien

car en la cage où je le loge

il est celui d’un bohémien


D’un bateau ivre en cargaison

j’ai pris le pire et l’ai défait

le sexe est la conjugaison

d'impératifs à l'imparfait


Si le désir est taciturne

alors il faut s'en ennuyer

pétrir une passion nocturne

évidemment sans s'y noyer


Mais quoique en intègre attitude

on ferait dire autant de messes

aimer est une ingratitude

où l'on se paie de ses promesses

samedi 4 janvier 2025

Écoulements



Je luttais contre une attirance irréductible

il y avait ses seins son visage et sa peau

tout en elle était à mes sens irrésistible


Et de mes yeux posés je caressais son dos

le désir est une conquête imprédictible

aux sommets les plus hauts de notre libido


Je regarde le lac où la pluie dégouline

en janvier le temps n'est que son visage en pleurs

un beau miroir où se reflètent les collines

où s'épand la tristesse en sa plus froide ampleur


Or en belle amoureuse elle a parlé des gens

la nuit forme un delta dans notre écroulement

son doux fleuve est en crue la rivière est d’argent

nos liqueurs ont vécu de ces écoulements