Les constructions de nos présents
sont les ruines que regardent déjà
nos enfants enveloppés de mensonges
et l’ange exterminateur
expiant mes songes
a la tâche ardue
dont l’auréole est maculée
d’arc-en-ciel
où le soleil est diffus
le propos confus
la parole essentielle
où le pouvoir d’achat
se matérialise en mots malaisants
de ce qui reste un dû
d’un verbe indûment reculé.
Les êtres se bercent dans l'illusion d'être
alors qu'il faudrait pour ça
dépasser les illusions du paraître
et du vouloir exister
sans rien bouger autour.
Il faut entrer dans la bouche ouverte
où le monde avale
ingère
à moindres pertes
un morceau du genre humain
« Le dormeur du val »
un peu de chair
et de vieux parchemins.
Ce que j'aime dans la notion de « Voyage
au bout de la nuit »
c'est qu'elle n'a pas de rationalité délibérée
qu'on peut lui chercher un sens trivial
— elle lui échappe perpétuellement —
parce qu'elle n'est pas le produit d'une pensée philosophique
elle est l'expression spontanée
d'une vision poétique
inouïe
même inespérée
juste incoercible
innée
conviviale.
Au fond des égouts de Paris
depuis le camp de Mauthausen
pour une grande évasion
beaucoup les ont pris pour cibles
enfonçant dedans
la pelle à l’appel
en fonçant dedans
rats de laboratoire
en fronçant les sourcils
en forçant le respect
souterrain oratoire
où l’on prie le Dieu du justice
agneaux consentants
d’un sacrifice.
On se débat dans les idées
tel un Homme à la mer
on les saisit
comme autant de bouées de secours
et dans les trous
tel un Homme à la terre
on figure à la proue
d’une franche hérésie
sévère et sans recours
aux abris anti-aériens.
La perspective de rien
c'est déjà des brins de bonheur
et tout ce que l’on doit
dont l’on mérite aussi l’honneur
aux ténébreuses fantaisies
tout effleurées du doigt.
Depuis des années
je visite des tunnels
à la recherche d'une issue
vers je ne sais quelle existence
alors que chercher suffit à exister.
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