I
Finir est la jolie façon de commencer
j'écris pour repeupler le désert de ma vie
bruit du papier qu'on froisse et de l'âme altérée
le badge est là qui dit enfin touche à mon pote
on sait comment tout cela finit comme on sait
laissez-moi donc de folies l'espoir assouvi
parfois sous terre avec une mine atterrée
le fruit de nos passions se résume en compote
II
Il est bon que la Poésie nous trouble encore
rien ne justifiera jamais l'exploitation
l'amour de l'Art est-il un art de l'Amour
rien n'est plus aboutit qu'un échec en lumière
un Lucifer obscur un petit diable au score
et vous rencontrer là sans préméditation
vous prendre par la main sur des voies de labour
est vraiment retrouver la belle idée première
III
Rien n'est plus vain que de chercher à ne pas l'être
en ma désespérance est mon puits littéraire
on y puise on s’épuise on repeint le décor
et ce que je crée n'est qu'en ce que je crois
je fabrique et je forge un poème à la lettre
en martelant ce qui de plume itinéraire
est l'ombre imaginée de ma main sur ton corps
est le poids du désir où l’on porte sa croix
IV
La nuit sans privilège est l'espace où l'on rêve
vivre est se sacrifier pour un bien peu commun
survivre est éprouver l'accès vers un ailleurs
exister c'est se poser en opposition
durant l’éclipse en vrai l’obscurité fut brève
et passant d’un mari vers un vrai concubin
chaque engeance a l’humain dont elle est le bailleur
en cela peu m’importe à quelle position
V
Créer tout ce verbiage est un travail inouï
nos phrases sont des sons des leçons s'articulent
la parole au pinceau marque infiniment l'âme
au couteau sur la toile accrochant à tout prix
ton regard éblouissant dont on est tout ouïe
cette oreille absolue c’est ce diverticule
où l’image et le son sont tout ce que l’on blâme
et parfois on réclame et plus souvent l'on prie
VI
J'essaie de m'inventer des présents plus plaisants
si vivre est se poursuivre on en fait bien des tomes
un paquet de bouquins dégringole des cieux
dégouttant de mes mains c’est normal il a plu
fut-il mal ou bon j'eus l'heur en chemin faisant
de chopper ton sourire accrocher ton atome
ma nuit s'illumine à la clarté de tes yeux
tu me regretteras quand je ne serai plus
VII
Le désir est absent d'un futur idéal
l'intensité du noir est forte à l'équateur
une étoile est visible à cette latitude
et Saint-Ex a mis le point final à la ligne
un aurore est australe et parfois boréale
un baiser survolé c’est un vœu migrateur
et c’est pour ça qu’à présent j’en sais l’altitude
et que je pose à plat tous mes mots qui s'alignent
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