Ne parlons plus d'amour et taisons nos désirs.
Entre mes mains qui se diffusent sur ton corps
il y a l'espoir insensé que ta beauté ne soit pas vaine
et que
par-delà les sillons de tes artères
et de tes veines
un peu du tout de tes courbes éphémères
à suivre.
On aime en faux-rythme
— un désastre —
un rythme des astres
et l'on ressent à celui de la pluie battante
un peu de la chaleur du corps dont la gravité s'assujettit
mais que l'expansion nous ôtât.
Puisque au tas vas la pierre
et que les petits ruisseaux
font de grandes rivières
et les soupes les soupières
et les boissons les boisseaux
nous naviguons dans l'ouate
et les cotons parentaux
jusqu'au moment du heurt
aux récifs pariétaux
sur lesquels nous fracassons
nos crânes à leur étau.
Les fruits
de nos concupiscences
ont pris le large
— il a trouvé sa fiancée
sur un autre littoral
et leur alliance est littérale —
à suivre
— Elle a croisé sur la route un beau garçon
qui lui a fait son cinéma
la jeunesse est admirable
et nous n'avons plus qu'à nous cacher.
Leur absolue fraîcheur éclate à la vie courante
insouciante enfin des courants contre
et des glaçons
des icebergs
isolés dans mon esprit.
Nos enfants deviendront des adultes
habillés du souvenir des petits qu'il nous fallait protéger
comme eux nos œuvres ne nous appartiennent plus
mais voguent vers d'insoupçonnables rencontres.
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