mardi 3 décembre 2024

Canopée



C'est quoi écrire ?

Une idée te traverse...

On te la souffle

on ne sait d'où

parfois c'est dur

et parfois doux

parfois ma foi perverse

il faut en rire

au point que l'on s'essouffle

et pourtant l'air épure.


On cherche alors à la convertir

avant la Saint-Barthélémy

d’émotions

(des mots scions!)

que déverse un sang d’encre

épais comme un boudin

comme un bout d’impro’

(d’improvisation)

comme un but d’un pro’

sur un terrain d’amateurs

— on s’attache où l’on meurt —

et sa tâche (au sang)

c’est d’être indécent

d’être anodin

tandis que cinq bars te l’aient mis

par intraveineuse (alcoolique !)

afin de te sauver pauvre cancre…


Il faut me raconter la suite de l’histoire

un mariage ?

Un divorce ?

Un cocufiage ?

Un tour de force ?

Un dépotoir…

Il en va de nos vies comme un jeu de poubelles

où tournent les camions-benne inlassablement

La Liberté ?

Cela s’achète à coups de poings dans l’estomac

des coups de trique aussi quoique on débande enfin

La Vérité ?

Je n’en sais rien…

Je ne suis qu’un adepte issu de Saint Thomas

qui doit toucher les plaies pour y croire ardemment

les feux de nos amours éclairent les plus belles.


Écrire ?

Est-ce un soin palliatif ?

On se soumet souvent à la plume à l’épée

(sans ce masque inutile)

afin de transformer le plomb en pesants d’or

et le désir est volatile

il se dépose en rosée sur les canopées

sur le plafond rêvé du mode indicatif

où la conjugaison permet de le décrire.

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