mercredi 4 décembre 2024

Dure Limite



Le crépuscule embrasant les flèches de

la cathédrale de Coutances — au loin —

c'est d'une beauté saisissante

autant que me sont revenantes

odeurs d'herbacées transpirantes

au fil laineux de ma mémoire adolescente.

On tire et les habits se défont

chacun se retrouve à poil

à rebrousse-poil aussi parfois

déshabillé du souvenir.

Au sujet du prétexte littéraire

— un « pré-texte » est l’ensemble des pensées

précédant l’Écriture —

une expérience affective

est effective

il faut bien l’admettre

une mamelle à traire

abondante en lait d’opium

en anecdotes

assez souvent traumatiques

enrichies

de gestes malheureux.

Ta nana comme une étoile filante

tu la regardes briller

dès qu'elle a filé

son bas

tu peux guetter la suivante

(un amour vrai

ça se gagne une fois

puis se perd le reste de la vie).

C'est aux antipodes des notions

de cotations

boursières

et de valeurs réelles.

C'est à l'infini des sensualités matérielles

un mélange de souffrances

et de jouissances.

C'est un absolu

l’instant fugace et pourtant pour l'éternité

c'est une ordalie

le jugement d’odieux

petits détails

une dure-mère

encéphalopathique

un coussin méningé tenu par des nerfs pas du tout sympathiques

une dure-mère entoilée par l’arachnoïde

actant sa Dure Limite

une allégorie de l’Amour et des séparations qui en découlent

un mur

qui n'a pas de faim.

La nuit s'est installée

comme un transat' au-dessus des pins parasols

enveloppés des reflets d’argent

dont la lune menteuse

amorçant son C

tandis qu'elle décroît

fait dessins d’ombres fantomatiques

en éteignant l'éclat des étoiles.

L’écriture laisse au passé ce qui revient à ses arts !

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