Qui donc me garde et qui donc me
re-garde
au fin fond de son cœur épique ?
Quelle élevée sur le pinacle
où l'on renâcle et l'on renâcle
épine et couronnes portuaires
à chaque époque et mise en garde
voudrait m'embrasser pleine bouche
dégoût
m'entrouvrir une part de son estuaire
débâcle
afin de louvoyer, de loups voyous
en Charybde et syllogismes
d'évidence en illogismes
et de Micha jusqu'en π ?
Quelle absolue féminité
oserait braver l'ouragan délictueux de
mon indépendance ?
Quel authentique débotté
pourvu des ombres rousses de l'automne
et de la brune écorce d'un Amour
arborescent
qui m'enlace au point de m'étouffer
qui me conquiert en m'étranglant –
fruit déhiscent –
m'amène à dire Amen à mon versant
ébouriffé
à ma triste Femen atone ?
Le monde actuel devint à l'image des
amours déconfites
déconvenues
dès qu'on vint à vendanger les belles
occasions
de se taire
à propos des tenants des amants nus
de ce cathéter
au goutte-à goutte dont sont des
confettis
de sang sur la belle bouche à
fellation
sur les joues
les pommettes
le front
sur la ligne de vie guerrière dont
s'orne en en faisant des tonnes
l'illusion de l'être idéale
(Baudelaire)
qui nous passe le joug
(Baudelaire)
qui nous vient des Baumettes
(Verlaine)
et qui n'est qu'un affront
(bas d'laine
blanche et féale
aux intoxications communes de notre
société vénéneusement consumériste)
à notre liberté délibérément plus
communiste
à notre espoir totalement inconscient
ainsi le monde, devin
(Rimbaud – « La lettre dite
du Voyant »).
Les chaînes que l'on sent
des liens que l'on se tisse
sont le reflet exact
des codes indécents
d'un univers factice
où nul n'est plus intact.
Les poupées de porcelaine se sont
fêlées
les Don Juan de verre en plomb se sont
fait laids
ils sont soldats lépreux de la
banalité
et leur vers de contact touche à la
nullité.
J'exhorte alors la horde aux mœurs
éparpillés
à rassembler tous ses débris à part
pillés
en un immense et triste et meuble
maëllström
où s'enliserait sans liseré
menstruum.
Je goûte au gouttes des liquides de la
vie
en rêvant de ta langue en s'en faisant
gouttière
j'imagine un désert où pousse une
ombre altière
et quelques quarts de vin pour m'en
donner l'envie.
J'imagine un chaos
de ton épaule la courbure
et l'hydromel en elle où longs cours,
burent
les marins ton miel unique et tes
cacaos.
Planté là
je déguste l'onde de tes cheveux dans
l'eau
mes racines s'infiltrent jusqu'à ton
intimité
Toi l'Ophélie de mon bégain
calice et corolle, hallali se referment
je goûte à goutte la beauté tel un
être affamé de sans-pitié
dans une Amour sans gain
et dans l'arc-en-ciel de tes draps qui
m'enferment
je m'imprègne de ton iris comme une
terre au bord de l'au-delà.
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