lundi 14 janvier 2019

Transe



Les par-dessus jetés dans l'air
et les dessous doués de raison,
la danse impose aux partenaires
un supplément de diapason :
le corps oscille et visse en vain,
le cœur aussi comme un pendule
et de ses battements (cent-vingt)
noue la fréquence qu'ils modulent.

On a si peu décrit la danse
et ses substances animales,
et ses suées dans la cadence
— où est le fiel, où est le mal ? —
alors que toute mise en transe
— où est la fille, où est le mâle ? —
est en son genre (oh, quelle outrance!)
une évasion plus maximale.

On se déhanche, on déambule,
on rêve en geste, on vibre enfin
sur quelques sons, petites bulles
où l'on s'éclate en mort de faim ;
pressant les muscles et les sons,
la communion des sangs, des chairs,
embrase un âme à la façon
d'un champ de braise hors de jachère.

https://soundcloud.com/annaondu/transe

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