Enflée de sa spartiate élite
(qui se mêle au cul l'air)
qui l'a mise sur orbite
aveuglément s'étend l'emprise inique
et pernicieuse
à vau l'eau de la Pieuvre financière
aux racines de ces plaies d'heures
et de ses traders
autant t'accule un système aux
fondations vicieuses
édifié sur un péché
KAPITAL
celui de l'Usure et du Profit
dont tout le Monde ne profite pas
celui du mensonge et de l'exploitation
celui des marchands du Temple moderne
– où la Bourse ou l'avis ne changent
– où la Bourse ou l'avis ne changent
à hauteur que de quelques taux de
change –
celui qui dresse le prochain contre son
prochain
grand Rouage de la Guerre
OUI (depuis « Jadis et naguère »)
celui qui fait des religions l'outil
abstrus de la pensée
dont plus personne ne se soucie plus
que de l'hydre de Lerne
et dont la barbarie se nourrit avec
délectation
scindant l'engeance en camps distincts
que leur fatalisme fit
tant oublieux des premiers pas
de l'Homme sur son satellite
et dont les armées militent
tuent
fabriquent les clandestins
qui s'évertuent
sur les frontières de l'argent que
l'on ne peut pas toujours franchir
comme on ne peut toujours pas
s'affranchir
du KAPITAL
et des sirènes de Wall Street
hurlant sur des lieues à la ronde
comme les foudres des STUKA
de leur plainte horrible et lancinante
et souscrite
à toutes ces obligations
à ces jeux de fonds de pension
qui sont des pierres à la fronde
avec laquelle on crève l'œil des
borgnes qui s'en font cas
comme des bulles de chewing-gum
gonflées jusqu'à l'éclatement
du système inepte appelé de « réserve
fractionnelle »
auquel les banques centrales
ôtent tout crédit
puisque l'argent créé d'un coup de
gomme
est l'effet du remboursement de toute
dette
et que de ce non-dit
de ce péché originel
on a bâti des cathédrales
et des châteaux de cartes
et d'insondables casse-tête
où les vertus de l'hermétisme
ouvertement racolent
un max' des vices du capitalisme
écrit sur la blancheur des cols
de ces banquiers triomphalistes
osant poser au bout de chacune de leurs
listes
une estimation de la valeur du travail
de l'Homme
en devises
en mauvais proverbes
(il n'est rien avant le Verbe
et rien avant que l'on ne vise
à l'atteinte d'un summum
pourtant bien plus projet de vie
que simple ligne d'un devis).
Le capitalisme est né d'un commerce de
dupes
où les valeurs sont fiduciaires
et les acteurs indignes de confiance
auxquels on a cédé la gestion de
notre Monde
un concentré de narcissisme
égocentrique
au sein d'un système où le fric
héliocentrique
attire avec gravité les instincts le
plus immondes
et tous les cygnes de méfiance
– ô vilains petits canards boiteux
des ouailles financières –
avec lesquels on plumera les peuples
nus
uniquement vêtus de leurs voix
ingénues
des oripeaux sociaux dont aucun ne
s'occupe...
Je voudrais tracer cette voie
avec le trait cursif des lignes
et le rasoir au fil des paumes
ô belle vie redessinée
de par des maladies malignes
évitées dans le Maelström
où toute économie dévoie
le sens intime du devoir
et sa capacité de voir
où mènent ses abominables
constructions
cette Babel aux fissures ataviques
où toute ouvrage amène à sa
démolition
dans une étrange récurrence maléfique
inepte
hors de contrôle
soumise à des adeptes
assujettie aux long cours du pétrole
et des sangs d'une Terre à ressource
épuisable
essoufflée par les dents de ces
vampires
et par leurs odieuses machoires
où soufflent des vents pires
à l'Art de choir
au creux du sablier qui fit de nous son
sable.
Aussi, cessons ainsi d'être aussitôt
si sots !
D'être encamisolés par ces
illusionnistes
et pantins mus par ces
prestidigitateurs
maniant l'Usure à l'usure
et les Arts d'un laser dont l'azur
hédoniste
accorde un air dévastateur
à ces tristes désirs de notre
démesure
où des orgueilleux se maquillent
se jonquaillent
allongeant la liste
et les biens endettés dont on est
débiteur
et tous les faits divers dont on est la
racaille
et les putes mondaines qui s'offrent
aux plus offrant
et le taux de l'Euro
du Dollar
et la disparition du Franc
qui n'a plus de Hérault
que dans l'Art
et dans l'inflexible volonté de
convertir
toutes ces devises à d'autres
religions
qui n'ont sans cesse d'investir
sur des pseudo-marchés dont on nourrit
légions
fondant lingot par lingot
le mur doré d'un sordide ostracisme
abruti par la quête obsédée d'un
magot
que ce système enfin porte à son
paroxysme !
Et si la grande Angoisse emplie des
dents de Laws
celle de la Banqueroute
et de retraits instantanés
de l'exigence des valeurs
et coûte que coûte
(un nœud m'est à l'écoute
un nœud gordien
le nœud d'un indien
qui joue les voleurs
sur les succédanés
des véritables biens de l'univers réel
et des baisers volés
par des impairs Noëls).
De la vidange des réserves
(elles n'auront rien recouvert)
je veux savoir de quels volets
– ni trou béant, ni pot-aux-roses –
on sera l'esclave et quoi qu'on observe
(ô barque vomitive qui se met au vert)
enchaînant notre peuple à coups de
découverts
et l'aliénant aux pieds que brisent
mes vers
en chaque succursale
où se blanchirait l'argent sale
en un songe hypnotique
en un délire un brin psychédélique
en un oubli de qui nous sommes
et de l'obscénité de tant de sommes
acquises sur la misère inexprimable
affectant la plupart des plus petits
hommes
et sur la traîtrise ineffable
à laquelle une bourgeoisie si bien
pensante
accorde un blanc-seing d'une teneur
indécente
afin de s'y construire un petit nid
merdeux
fait d'une maison neuve
et de biens périssables
et de châteaux de sable
et de manques de preuves
et de sombres subprimes
de virus et de miasmes
qui pourriront leurs existences
et me feront poser ces stances
afin que mes ancêtres
aient de mon geste de révolte
un peu de ce qui fut leur être
et beaucoup plus de mes enfants
qui par-delà les perpétuent
comme ce blé que l'on récolte
en luttant contre ce qui tue.
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