Nous fîmes des éclats de sons
les bribes de nos vers brisés,
les sanglots longs de nos chansons
que le Poète a méprisées
— imbu de même
et reprisant
le tabac froid
du nihilisme
— il dit qu'il m'aime
et qu'à présent
cède à l'effroi
l'infantilisme.
— il dit qu'il m'aime
et qu'à présent
cède à l'effroi
l'infantilisme.
Il clame que la Poésie
s'est d'un coup désarticulée,
que le Grand Soir en parousie
s'est tout autant émasculé,
que le grand Sens
a disparu
dans le chaos
du millénaire
et que l'essence
où l'Art des rues
l'a mis K.O.
coule en binaire.
Ère est venue — Post-poétique —
où l'on reprend au Modernisme
un par un ses lambeaux pratiques
en notre nouveau machinisme.
On dilacère un nerf à vif
afin de s'en servir de corde,
et des violons ainsi votifs
nous joueront un air qui s'accorde
au grand marasme
incandescent
mondialisé
qui nous enserre,
à force d'asthme
et d'indécents
non-dialysés
que l'on enferre.
Aux orties les idées reçues
de nulle autre part que d'eux-mêmes !
Aux orties le triste aperçu
dont ils dégradaient le Poème ;
on gonflera
d'éther acide
et d'airs caustiques
une baudruche,
et l'opéra
de son suicide
en dialectique
à toute autruche.
Or, on ne lit Maïakovski
qu'en oubliant le cyrillique
et l'escalier dont n'est exquis
Que son écho parabolique.
Aux assis qui n'ont rien compris
de la révolte rimbaldienne,
ayez nos textes mal-appris
pour votre ineptie quotidienne !
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