Du côté de l'œil gauche
On a du mal à caus' de la mèche
Et pourtant je lis l'espoir
Un espoir de journal révolutionnaire
Un désespoir amoureux
Le conflit de l'Idéal et du Spleen
Une verdure à la Verdurin
L'amour contenu comme un lavabo bouché
Vos cheveux sont les rideaux de l'écran
qu'on veut découvrir
Une marque sous l'écran gauche
Une éphélide affirmée
Scelle affirmativement ma fascination
pour vos traits
Sobres mais parfaits
Sombres mais éclatants
Célèbres avant que de peupler ma
littérature
On dirait que vous m'avez anticipé...
Le fluide de ton regard est pur.
J'improvise, allons bon ! J'improvise
un peu sur le dos de ta beauté
Vous m'avez laissé ce vieux cliché
pour vous aimer
Cessez de vous plaindre : on ne se
plaindrait pas même à vos pieds
Le sable de votre peau claire est la
plage où se dissout la mer qui jaillit de vos yeux
Je m'y noie sans retenue
Puisqu'en ton île rien n'est nu
Puisque tes baisers sont séditieux
Puisque ma belle aveugle avance aux
pieds nus sur des charbons ardents
De l'œil droit je sais l'espoir absolu
L'espoir aveuglé par les promesses
abusives
Et le mal d'Amour inhérent aux
perspectives cavalières
Il est l'œil éberlué des amazones
exténuées
Cherchant l'orage au cœur des ciels
arides
Et quelques rides au sein des jeunes
dépressions
Les lettres organisées par tes lèvres
sur ta bouche sans parler
Recouvrent l'alphabet de mon écriture
et me permettent une folie
Je voudrais t'avoir sculptée de mes
propres mains pour être assuré que tu n'es pas un mirage
Et te toucher pour savoir que tu
existes.
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