De longs figements de baisers
basaltiques
ont creusé dans l'airain de nos corps
statufiés
des tourments facétieux et des maux
cathartiques
auxquels l'eau de tes yeux porte un
flot pacifié.
Je ne sais si l'allant dans cet
immobilisme
a cédé son ressort à des mares
stagnantes,
ou si l'évocation de notre nombrilisme
aura su la remuer comme une onde
feignante ;
mais j'entends clapotant, les pieds des
poésies
qui soudent les serments devinés par
l'Oracle,
et dont certains voyants dans leur
grande Hérésie
se seraient revêtus comme d'un grand
miracle.
Les mots ne sont jamais de nos réalités
:
ils sont les ouvriers serviables du
fantasme
et recouvrent d'un drap de syntaxe
allitée
la crise d'égotisme ainsi faite enfant
d'asthme.
Et pourtant j'abandonne à l'idée
d'effraction
la clé de ton puzzle en kaléidoscope
où ta rousseur détache en d'infimes
fractions
ta beauté que s'arrachent deux, trois
périscopes.
Je t'ai décapitée, mon en-tête
amoureuse,
avec un Sans-souci fleurant la terreur
et la quête abrutie d'une bourgeoise
heureuse
alors que j'accumule en ton sein tant
d'erreurs.
J'ai refait tant de fois ton portrait
mon ultime
et rempaillé la chaise où ton cul se
posa,
que je ne puis dès lors me poser qu'en
victime
en mots, art suicidaire, et que là
crime osa !
Mais quarante-sept ans sont bien trente
de plus
que l'âge du rêve à ce point abimé
que d'amours innocentes je ne rêve
plus
sans flétrir à l'instant de relations
mimées.
Le rasoir de la vie m'avait gravé la
ligne
en ma main d'éconduit, le chemin
défendu
qu'on visite pourtant, la vibration
maligne
où les sexes se trouvent à deux des
fendus.
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