Monde à raies qui est à cran,
A crins, à craintes et à cran
d'arrêt,
Spectral dans les couleurs d'un rayon
blanc,
Arc-en-ciel lorsqu'il pleut, monts
d'Arrée,
Comme un soleil qui fait ce qu'il peut
Pour y survivre un tant soit peu...
C'est un désert triangulé par trois
lieux-dits,
Où les landes ont des airs de
malappris,
C'est une Irlande sans dessert, sans
cerisiers,
Sans autres arbres qui de Brocéliande
sont restés...
On en trouve à Huelgoat,
Plantés un peu comme à la hâte
Sur des chaos de rochers décombrants,
Et de mes œuvres, en lettres,
fantasmant.
J'ai aimé écrire,
Jusque dans son café littéraire,
Pour qui ?
Puisque de mourir,
Restent tous nos mots funéraires,
Écrits...
Et tout ce que l'on brasse part !
Des monts d'Arrée, j'aime le dénuement
laxatif.
Je suis un traîneur des Connemara de
Brasparts,
Je fuis les plaisirs faciles et le luxe
hâtif.
C'est en pauvre cowboy solitaire
Que je voulais vous parler de mon Far
West,
De ses légendes et de ses mystères
Dont ses bruyères odorantes empestent.
Sous la grande antenne du Roc'h
Tregudon,
Sous son odeur de plastic brûlé,
Puisque enfant, privé de télé,
enfant breton,
Je me souviens encor de l'attentat du
FLB,
Puisque nous ne sommes pas français
dans l'âme,
Puisque c'est ici que je travaille
aujourd'hui,
Laissez-moi rallumer cette flamme
Pour que brillent aux cieux les
hermines affranchies !
Nous ne sommes pas un peuple mineur.
Nous avons les plus vieilles montagnes
du monde !
D'un monde à raies qui peut faire
peur,
De nos profils indiens que d'aucuns
sondent,
Et de cette infinie douceur
Dont mes bras sont l'attendue fronde.
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