lundi 20 août 2018
Jeanne
Jeanne, es-tu le fruit du bûcher ?
Sinon, l'étrange énamourée
d'un univers amouraché
par tes échos tant emmurés ?
Jeanne, aussi bien
pourrais-tu n'être
en fait qu'un leurre
ou l'autre lien
vers la fenêtre
où les couleurs
de l'arc-en-ciel
ont le besoin
de se confondre
en l'essentiel
unique point
d'où tout peut fondre.
Il est un infini de temps juxtaposés
selon lequel on prend des voies aléatoires,
et nos visions, nos voix, sont alors exposées
sur l'ouvrage étoilé d'un Dieu jubilatoire.
Ô victoire arrachée comme un membre à son corps,
à l'hostie des romains tu te trans-substituas,
tu vidas ses boyaux dans le grand désaccord
où stagnaient nos pensées quand tu les instituas.
Jeanne, es-tu le marasme auquel on se consacre
ainsi qu'un vin de messianisme inespéré ?
Sors-tu de la cuisse amortie dont le massacre
a fait d'un Jupiter à terre un apeuré ?
Sors-tu du ventre
effarouchant
des vieux enfers ?
Ou de ce centre
épanouissant
dont n'a que faire
un tribunal
ecclésiastique
et corrompu ?
Es-tu banale
ou fantastique ?
Es-tu rompue ?
Jeanne, es-tu le fruit du bûcher ?
Sinon, ce que nous fabriquons
de ton histoire endimanchée,
sinon d'un sacrifice abscons ?
« Faisons rôtir de la pucelle
et réservons à chaque femme
un petit peu du sort de celle
à qui l'on fit goûter les flammes ! »
Une lecture
est ainsi faite
à mon avis,
d'une imposture
où la prophète
eut sur sa vie
payé le prix
du sexe faible
et de la guerre.
On l'a compris
(vu de la plèbe) :
on ne vaut guère !
Il y a chez ma Jeanne, un relief étonnant :
loin d'être bas, ça sculpte en moi des certitudes ;
un faux-semblant de merveilleux mais détonnant,
confère à son ensemble une absolue quiétude.
Il y a sous les traits tirés de Jeanne d'Arc,
une flèche indiquant la bonne direction,
sous ses soudards ou Rais, le signe qui nous marque :
un brin libre et génial où naît l'incorrection.
https://soundcloud.com/annaondu/jeanne
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