Ne plus rêver, ne croire en rien,
ne plus penser ni désirer,
le grand marasme vénérien
s'est imposé, Dies Irae !
Mais dans le ventre adultérin
de ma maison mise aux arrêts,
j'ai su forger l'anneau d'airain
brisant la chaîne où son Art est.
Ne plus sculpter les effigies
des dieux humains mondialisés,
sachant leur fin car ici gît
l'anneau des reins non dialysés,
ne plus conclure à la vigie
la trajectoire à mépriser,
ni l'incroyable hémiplégie
qui nous conduit à tout briser.
Ne plus céder au moindre espoir
et cesser là de s'en bercer !
S'imaginer c'est comme boire :
on est comme un panier percé
qui, bonne pomme ou pauvre poire,
aura bon dos sous des versets
— tant qu'on s'attend à nos déboires
—
aura bon dos d'en reverser.
Le Titanic
est notre état
de société,
nous coulons sûr
et la panique
en petits tas,
à satiété,
sa moisissure.
Le nihilisme
est de rigueur
et de coutume
lorsque l'on sombre.
Un fatalisme
et son aigreur
ont son costume
empli des ombres.
Ne plus générer de projets,
ni de vastes fumisteries
dont l'on rature un premier jet,
puis que l'on jette et dont on rit ;
ne plus mentir et sans objet,
se fondre en des épiceries
qui sont la ruine des gadjé
d'un Monde en sa carrosserie.
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