Je m'en allais flânant le long des
quais de l'Ill,
la Bruche de Noël imitait ceux de
Nantes ;
Je m'aperçus soudain que Strasbourg
était l'île
où l'on s'oublie sous main de justice
immanente.
J'absorbais les chaleurs et les pâleurs
d'orage,
l'étrange désespoir qui conduit à la
paix,
je mordis dans ta terre, Alsace où
j'hémorrage
afin de tendre un bol à faribole
happée.
Je naviguais sans cesse entre étranges
tramways,
entre ponts enjambés et contreforts
boiteux ;
la cathédrale orange au couchant me
dit « Mouais ?... »
(Mais en Petite France, un diable les
boit, eux!)
Ainsi, le long d'un Hexagone écartelé
qui m'emmena d'un loin Finistère à
Marseille,
vers le cœur de Paris aux rumbas
martelées,
je sollicite quelque européen
conseil :
sommes-nous les avortements de nos
voyages ?
Les faux résidus de nos
wagons-couchettes ?
Je ne sais de Jeunesse – Ô toi qui
dépouille ages –
aucune tolérance au cintre et aux
fourchettes.
Je sais la prématurité des échassiers
et l’empilement des poupées
gigognes,
les printemps annoncés sous des
plafonds d'acier
et la migration lente où planent les
cigognes.
Or, je m'en vais, planant le long des
quais de l'Ill,
mes poches sont trouées et les cloches
sont humaines.
Vill'dieu m'a mis à poil, et
l'autoroute habile
ignore encore où le châssis migrant
me mène.
Je suis traversé d'artères, en fait
morales,
comme un pays tout écorché dans un
labo',
je me sens envahi par cette flemme
orale
où le silence dit plus fort de lui le
Beau.
2 commentaires:
Je ne laisse pas souvent de commentaires (je n'en ai pas de constructifs à offrir) mais aujourd'hui, après avoir passé un bon moment à sauter de pieds en pieds, je tenais à vous exprimer ma gratitude pour votre offrande de vers,suspendue à votre corde de la part de mon coeur et de mes oreilles assoiffés de rythmes et de sens (pas toujours unique...) Je vous salue bien, Maître Rimeur Respectueusement. La Nouille
Merci ;-)
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