Je savais l'écart d'age
entre nos républiques
et nos démocraties,
les rêves de Carthage,
les peurs de nos publics
et la ploutocratie :
je savais les fossés,
les isthmes médullaires
et les cordes tendues,
les masques défaussés,
le lest à l'annulaire,
les passions défendues...
Je m'étais envoyé par
Sfax
l'image inouïe d'un
sacrifice,
et je trompais la
parallaxe
offerte à de maints
orifices !
J'avais du songe
qu'Hannibal
eut fait de vaines
Tunisie,
l'entracte à ce point
cannibale
qu'un spectacle en fut
l'hérésie.
Alors
J'ai respiré
l'opium du peuple
fondant
comme un
terrain pourri de
sable meuble,
ESPOIR,
de l'or
ne sont plus que
couleurs de dunes
aidant
commun
des vies et des
morts opportunes
à croire.
Puis
Soudainement
Enflés par la voix de la
rue comme par le Simoun
J'ai vu des cathédrales
et des mosquées
des temples
hiérosolomytains semblables aux pyramides
dressés par des paroles
en moins de trois jours
des royaumes d'autres
mondes jetés par-dessus la Méditerranée
pour de sombres reflux
pour de troubles promesses
pour d'incompréhensibles
marées
par d'insoupçonnables
agitateurs de marionnettes
par l'insondable et
infinie bêtise humaine
et nous
pauvres pêcheurs de la
religion de l'OMEGA
nous filions en douce les
mailles dépecées des poissons de l'hypocrisie
ET
des couleuvres médiatiques
ET
des vipères politiques.
Or, nous nourrissons
toutefois en notre sein,
l'orvet gracile et fin de
la langue affirmée,
le ver sans pieds du droit
dont notre œuvre est dessein,
ET l'encre indélébile où
la plume hibernait.
Le cerveau de l'Homme est
une planète sans frontière.
Certains s'essaient à des
pointillés comme sur les sables du désert.
Moi ?
J'ai serré dans mon poing
des secondes
des premières aussi
et sans classification, la
certitude des idées fortes
la certitude de la
certitude de ceux qui les serrèrent
et l'optimisme absolu des
démocraties en devenir.
Je sais qu'il n'est
question que d'un
Écart d'age
Et Carthage
ne resurgira dans sa
triomphante splendeur
qu'à l'ultime instant
d'un round anodin
avec ses européennes
sœurs.
3 commentaires:
Qu'ils sont sots ceux qui ne savent pas que tu écris si bien.
Je ne sais qui est cet(te) "anonyme", mais cela me va droit au coeur !
C'est le pape crétin ^^
Attends je vais signer...
Mr H
Voila
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