Paris détrempée brille de mil vers luisants ;
mon transit en la ville intestine est succinct.
Sur le quai d'Orléans, je m'en vais m'épuisant
à ces rimes bénies dont Louis IX est le saint.
L'averse hivernale est baptiste à mon égard ;
plus ou moins ce que j'oins de mes idées disjointes,
sur le corps de Paris m'envoie de gare en gare,
au rythme de mes pas et d'un métro qui chuinte.
Me reprend le hoquet de mes quais mal acquis ;
le Mikado - Rémi - façonne - oh, Saint Cluny ! -
l'Idéal de Paris en Spleen qu'aima Lacan.
Les bouts de Saint Michel qu'on ramasse en glanant
les cordes de sa bure, ont des reflets de soi ;
les fantômes passés, le présent les déçoit.
Je ne sais s'il est bon ni s'il est assez tôt,
à l'heure où sans détour ils seront, eux
- mes accidents - soumis à l'heur de Toronto,
je ne sais s'il est assorti de torts honteux.
Je ne sais si son méridien vaut mieux que deux
tue-l'Amour d'un grand fleuve au-delà de Bering,
ou qu'un évanescent parallèle hoqueteux
qu'encadre un Saint Laurent tel la corde d'un ring.
Il me reste tant à découvrir de ce monde,
tant de chemins à parcourir pour me trouver,
qu'un décallage au RER n'a rien prouvé...
Car ma Terre est brûlée de ses yeux en amende
où cligne en Jupiter un retors râteau :
je cherche dans l'astre un bonheur à Toronto.
Près du Boulevard de Plombières
et de ses toboggans routiers surréalistes
tandis qu'aujourd'hui rien ne plombe hier
Je zyeutai Marseille et m'en faisais ma liste.
Là
las
son décor m'inspirait,
d'évidence :
avec ses pains de suc
mis en Garde alors que son corps couvé
d'eau
se répandait jusqu'à la mer, comme
une énième tâche
grouillante à mes pieds
comme des pas de danse
comme des petits morceaux de stuc
épandus au petit bonheur la chance
mêlant le bidon-ville à l'immeuble
high-tech
le HLM au pavillon
l'oreille aux doigts de pied
et les montagnes aux ports, plages et
discothèques
rameutant les clochards à coups de
carillons
et se faisant jumelle de Rio de Janeiro
Je zyeutai Massilia du dix-huitième
étage !
Etait-ce ainsi de me sentir grandi
que je la sentais si petite et confinée
oppressée dans sa baie tournée vers
le port
qu'on lui fit confit-né
ou vers le mauvais sport
qu'en ce lieu chaque rue suinte de
l'eau, aime
un apéro pastaga très dilué
qui te fout les boules
les balls
et le fouteubolleuh !
Etait-ce ainsi de me sentir Gandhi ?
Alors que j'étais en petits morceaux
de stuc
comme une mosaïque
et en petits pourceaux de sticks
comme un vilain moustuque.
Et bien, je me raccommodais depuis ce
dix-huitième étage
je me patchworkais avec du fil d'enfer
quoique là ne coulait pas le Tage
Mais entre Lisbonne et Rio
Entre le portugais et le plus rien à
faire
autrement qu'un accoutrement qui nous siée (pas "qui nous seille")
il y a la planète Marseille !
Et dans cet incommensurable melting-pot
je me suis mis à aimer d'Amour cette
improbable et folle Cité
dont chaque mur à chaque graffiti
dépote
et nous invite à vivre de vers et de
mendicité !
J'ai tant aimé l'Estaque
et sa plage surplombée de sa
quatre-voies
et ses canons en bikini
et ses marées barométriques
petits seins qui filent la trique
à mes fluxions de Luchini
trémolantes en ma voix
et s'échouantes en laisse Trac !
J'aime et j'aimais le cœur de
Massilia :
je l'ai traversé dans ma voiture
- pour un non-marseillais, quelle
aventure !
(Souvenir qu'on aima, s'il y a...)
Dans les souks chinois
nous nous parions de soie noire
et le bleu des yeux était une insulte
aux méditerranéennes.
Les fontaines coulaient de Rimmel dans
les rues
dans les quartiers nord, j'étais le
bienvenu
les fonds de teint coulaient du Rimbaud
et de ses splendeurs érythréennes
sur le khôl des beautés marseillaises
et sur l'alcool de nos plaies béantes
nos muses divines sont bien aise
pour peu du fantôme qui les hante.
J'étais bien en rupture
au dix-huitième étage
un peu comme un alpiniste
un peu comme Hannibal hors de Carthage
avec des éléphants qui trompent
et n'ont rien de doux hédonistes
et n'ont rien à mettre en partage
sinon, point de suture !
A Marseille, j'ai marché comme sur un
Pôle en débâcle
et sur ses glaçons dans un moteur où
tout renâcle
sur les apéritifs ourlés d'écumes
anthracites
et sur tes lèvres où ma bouche
ouverte entre à tes sites.
J'étais aimant
Au Prado, j'étais devin
j'y mariais l'or et le vin
le vin rouge et l'or blanc
c'était onze ans avant...
Onze ans plus tard, je revins
par le couloir rhodanien
puis par le train du mien
qui démêla les chevaux-vapeur morts
d'épuisement sur la route d'un premier aller-retour
via Lodève et Millau et les volcans
d'Auvergne
et la Loire autour
et la Nantes de Julot Vernes
mais je revins dans le quartier du
Prado
– celui dans lequel on s'endort le
matin de longs voyages achevés
(comme les chevaux)
et sur lequel on veille en des soirs
qui nous semblent d'éternité
mais qui le sont pour ma mémoire
du temps que je me pensais poète –
puis dans celui de Saint-Barthélémy
Bagatelle pour un massacre
martyre écorché vif et crucifié,
décapité
d'où je vous contemplais du
dix-huitième étage.
Alors, bien sûr, espoir :
j'ai bien franchi les courbes isohyètes
qui conduisait jusqu'à la Garde, et
les mis
dans mes poches-revolver
parce qu'à l'arrêt faut l'faire
et reprendre un peu conscience des
beautés que l'on consacre
à notre façon d'essayer de vivre
et de traquer nos propres vouivres...
C'est ainsi que je me souviens des
fontaines
de la place du palais de l'injustice
et des terrasses ensoleillées
– fond de tain sur nos antennes
avec leur demis-dépression –
de lieux communs en frontispice
je me souviens des rues piétonnes
du cours Belsunce et d'autres où se
frayer
un chemin dans mes voix bretonnes
qui ne purent s'en effrayer.
J'ai quitté Marseille en descendant
d'un dix-huitième
Depuis que des cités aux confluents des fleuves,
de maçons excités furent l'ouvrage franc,
nul n'est besoin d'attendre à l'horizon qu'il pleuve,
on voit l'Homme s'étendre en virant son safran.
Si la barre est le prolongement de son bras,
c'est qu'il n'est nulle improvisation dans ses gestes :
il vit au fil de l'Eau sans le moindre embarras,
ni même un trémolo pour ses crues indigestes.
Les ramifications des troncs hydrographiques
dont ses embarcations sont les fétus de paille,
le guident sans détour vers les mers mirifiques,
les océans autour sont ce dont il ripaille.
Et tout son peuple ainsi fait tâche et se répand,
telle huile de Vinci sous la carte d'un monde
où le papier buvard est anti-dérapant :
ce peuple est un bavard de ces mots qui l’inondent.
C'est le peuple de l'Eau dont l'on dit l'Or dès lors,
qui du fleuve au ruisseau puis des mers aux rivières,
a puisé son trésor dans telle onde indolore
qu'on oublie tous ses morts en civière et si fiers.
Il a fait du poisson l'insigne religieux
qui, des murs aux poinçons, aggrava d'un emblème,
les pêcheries où l'on grava le nom de Dieu :
les grains que nous foulons sont des tempêtes blêmes.
Nos rêves sont emplis de trois-mâts et de barques,
de tissus et de plis que regonflent les vents,
dessinant sur la voile un parfait acerbe arc,
dont le trait nous envoie lever l'astre au Levant.
Puis nous le poursuivons vers les grands Occidents ;
tous ces noms qui lui vont - Dieu, Yahvé, Mégalo,
Allah (lui l'Hypérion) - sont à l'éclat des dents
celui de l'Alcyon* pour nous peuple de l'Eau.
* L'alcyon est un oiseau fabuleux qui, d'après une légende grecque, devait sa naissance à la métamorphose d'Alcyone. Il était dédié à la NéréideThétis1.
Le terme, d'origine grecque2, est formé de αλς / als (« la mer ») et de κύειν / kýein (« être enceinte, concevoir »)3 ou dérive d'une racine indo-européenne signifiant crier, terme que l'on retrouve dans alque4.
On admettait que l'alcyon faisait son nid sur les flots de la mer, et qu'il couvait ses œufs pendant sept jours, nommés « jours alcyoniens », après le solstice d'hiver, période de calme continu que Zeus lui avait accordé, apitoyé devant ses nids sans cesse détruits par le vent et les vagues. Ses plumes étaient considérées comme des ingrédients dans des philtres d'amour, et on prétendait qu'il fallait conserver son cadavre près des vêtements pour épargner à ceux-ci les outrages des vers1.
Ce fut l'an treize, en un clin d’œil alla l'entame ;
si les ressortissants d'une England salivèrent,
ici, de lente âme, haletants, nous héritâmes
un tropical été, tant fut aigu l'hiver !
Le blizzard bizarre avait harcelé les pousses
et germes du printemps d'un tranchant aquilin ;
l'hiver vécut jusqu'à ce que l'été l'épouse :
chaque saison femelle a son nom masculin !
Aux mâles épanchements glaciaux succédèrent
d'incandescents baisers d'un Gynécée de braises,
alors les deux saisons, traitant de Sexe aidèrent
un embryon d'instant à devenir l'an treize.
Comment arrondit-il le ventre de sa mère,
au mois où la vendange - oui, le neuvième - accouche
un jus sucré, ferment de vins d'abord amers,
mais dont on ne sait trop le devenir en bouche ?
Comment but-il encor la tasse de l'automne
et son humidement garçonne puberté ?
Je ne sais pas vraiment, faut-il qu'on s'en étonne
après pareil hiver et l'insolent été ?
Je ne saurais répondre aux passés antérieurs
des obturantes peaux qui nous font chrysalides,
mais je sais malgré tout qu'à l'étage inférieur,
je laissai mon squelette externe d'invalide.
Je m'en allai rejoindre en cinquième saison,
celle incarnant du féminin l'ultime essence,
de par sa folie douce et sage déraison,
symbole de mes mues et de ma renaissance.
Je m'en allai troquer l'éther pour du lait-fraise,
l'écrivain de bohème avec son balluchon,
quoique j'en eus bavé pour traverser l'an treize,
je sus que nous captons ce que nous épluchons.
Nous ne sommes rien d'autre qu'un songe aquatique,
qu'un singe qui sait bien marées, quoiqu'il eût crues
pour le baigner dans des poèmes à quoi tiquent
les partisans d'un dogme en peine de recrues.
Le grand peuplier tremble et fait un bruit de pluie,
l'Univers est liquide, est de sève et de sang,
et de lymphe et de nymphes que je n'ai depuis,
aperçues hors d'un livre où l'Ordalie descend.
Nous sommes les Noyers de la littérature :
nous puisons dans la terre un fleuve d'expressions
que nous tissons - ouvrages d'une filature.
Puis, fluide enfin, le style entre en action :
il mêle aux éléments l'Hymen inattendu
qui fait que l'encre écoule alors son flux tendu.
Le Monde grouille en lui comme une fourmilière,
de ses humaines longues pérégrinations ;
nul ne sait s'attacher ainsi que l'ami Lierre,
mais chacun croît quitter la pire aigrie nation.
Car l'Homme est un pendule, oscille en permanence,
avance par à-coups (comme l'Evolution) ;
tandis que l'Univers est fait d'Impermanence,
lui croît aux grands départs puis aux révolutions.
C'est un singe intenable, errant bon gré mal gré,
il a colonisé chaque lopin de Terre
et sa passion tenace est sans cesse à migrer.
Mais il n'a pas compris ce faible délétère
où l'on puise un Génie, ferment d'explorateurs,
et ce Mal infini, puisqu'on déplore un tueur.
De peu de nous deux nous avons
tout oublié, de guerre lasse,
de Verlaine en vers ne savons
que "Jadis et naguère", hélas,
et de ses sanglots le savon
qui pique les yeux mais délasse,
coule au gré que nous percevons
des jours que la soude déglace.
Ruinés les châteaux en Espagne,
vidées leurs pièces démontées,
quand le costard se change en pagne
et que le Nord désaimanté
se perd au fil du temps qu'on gagne
dans des mensonges éhontés,
n'est plus du pays de Cocagne
qu'un lourd bateau désamianté.
Au moment des bilans qu'on dresse
- ou qu'on voudrait - avec l'errant
qui, parti sans laisser d'adresse,
traîne son air de conquérant,
on prend en compte avec détresse
tout ce qui est quelconque et rend
à ce théâtre un train d'ex-presse,
à ce cinoche air con courant...
Du peu de nous deux nous gardons,
tout embrochés, de guerre lasse,
des souvenirs ; nous regardons
ce passé qui veut dire "hélas".
Dans le futur nous hasardons
les pas de vie qui nous déplacent :
quelque part nous entrelardons
nos vieux vitraux de plexiglas.
La cardiaque et massive attaque
abrutissant l'écho régi
de coups qu'un battement détraque,
accorde au vent des chorégies
de mon cerveau perclus de trac,
ce que mon corps (encore il gît)
ne peut m'offrir du tac-au-tac :
cette égérie qu'un rien rougit.
Car cette attaque érubescente
issue des océans de Soi,
de l'artère et des rues biaisantes
à chaque fois qu'on se déçoit,
qu'on se retrouve en redescente,
alors debout, qu'on te rassoit,
oui, cette attaque adolescente
étrangle d'un foulard de Soie.
C'est soudain : l'asphyxie m'oppresse ;
il vient, ce vent vêtu de vide,
combler mes lacunes de presse.
Et mes baïnes impavides
alors s'emplissent de prêtresses,
de pythies que mes sons dévident ;
de vers mes plages décompressent :
tout flotte dans des yeux virides.
Leurs larmes sont une immersion
- d'un second souffle on ressuscite -
tandis que dans "respiration",
ce sont deux temps que l'on suscite :
celui qui nous inspire action
- sorti de son gouffre illicite -
et celui de l'expiration
- comme une Mort en mots qu'on cite.
Partir n'est pas quitter, pâquerette en parterre
où l'on cueille un Orient purgatoire, un voyage
que ponctuent en riant nos semelles de terre,
de leurs pas acquittés des jugements de l'age.
Si l'a scandé Cendrars, sans les scories du leurre,
c'est que partir est l'acte irriguant d'un espoir
la grande cataracte où du mien jusqu'au leur,
on peut condescendre ART de Lumière et de Noir.
Où l'on peut s'inventer dans d'autres dimensions,
gestationner en fraude et renaître en cinq râles,
alors que sa nef rode au Prieuré de Sion
pour enfin s'emprunter d'une barque un Saint Graal.
Quitter, c'est s'oublier mais partir, devenir,
s'habiller de couleurs inconnues de nos yeux ;
quitter cède aux douleurs, partir au revenir :
ce qu'il faut supplier est toujours tendancieux.
On finit par l'aider, "partir", tant compassé,
quand périclite au temps le facteur d'équité
qu'emporte au vent d'Autan le voile du passé ;
je suis pour parler des partir, anti quitter !
Si l'on sait que sans graine il n'est fruit du travail,
ni sans panne un ressort dont j'ai seul l'apanage,
ma passion s'en ressort pour le peu que me vaillent
ces secondes qu'égraine un divin engrenage.
Dans l'univers de montre où je vis tout le temps,
encadré de cadrans dans des dais à découdre,
j'accorde aux coups quatre ans dans le dur et l'étang,
pour qu'enfin je démontre à l'écho l'eau des foudres.
Pour qu'enfin je démonte un obscur mécanisme,
un curieux automate aux harmonies cryptées :
rien qu'étroit ne colmate en ça, ni qu'aucun isthme !
Un fossé que surmonte un esprit coopté !
La lecture de l'heure est un doux aphorisme,
celle de nos malheurs, un Gruyère rapté.
Notre beauté, si tant qu'on l'ait,
est un miroir aux alouettes,
le tain crémeux du bain de lait
est un miroir aux alouettes,
car notre jeunesse éphémère
est un miroir aux alouettes
et la plume où les mots s'aimèrent
orne le chant des alouettes.
Petite plume au sillon gras
que l'on arrache à l'oisillon,
ton crissement siffle aux ingrats
les clins d’œil dont nous sourcillons ;
puisqu'il n'est point de croassements
aux alouettes que l'on leurre,
ni plus qu'aux corbeaux croisements
de mots postés bien avant l'heure,
je m'interroge sur l'égo
qui conduit à s'illusionner
dans cet étrange jeu de Go
qu'Apollinaire eut bien zoné.
Notre salaire usurpateur
est un miroir aux alouettes
et ses reflets perturbateurs
sont avalés par la luette !
Comme serments pris en couleuvre
à la lueur d'une allumette,
nous ne voyons que du coup l'oeuvre
ainsi que l'eut Sydney Lumet.
Partout se dresse aux gens perdus
une colline où crient les mouettes,
mais de leurs voeux tant éperdus
n'est qu'un miroir aux alouettes.
Je ne vous parlerai pas de ces crinolines
qui peuplaient le roman, ni des dentelles poisseuses,
collant dix-sept aimants lorsque j'écris nos lignes,
que finit par leurrer mon encre bien crasseuse ;
mais je vais vous narrer en quelques vers imbus,
les portraits de famille, odieux à satiété,
dont cet enfer fourmille, assignant aux rebus
d'appliquer un arrêt aux bonnes sociétés.
Ils sont les vrais démons des pires cauchemars,
les forçats évadés des creux de notre esprit ;
estampillés sermons, ma plume calamar
en tentacule aidé vous écrit : "Saint-Ex', PRIE !"
Celui-ci, ruisselant du mal dont il regorge,
offre sa chair putride aux regards écœurés,
son lignage apatride aux voix dont il rend gorge,
est l'écho cuistre et lent de mœurs dégénérées.
Elle, à côté, n'a plus pour blancheur décadente,
que quelques dents cariées dans un théâtre obscur ;
et sa pulpe avariée n'a de goût que pour Dante,
qu'en faire où que déplût tout son Spleen insécure...
Dans sa fange éthylique éructe le troisième ;
ses folies sont à l'aune où s'ancrent ses humeurs :
soudainement, l'atone éruption d’emphysème
emplit - syphilitique - le poumon dont il meure.
La cadette est assise avec ce dont elle use,
peut importe qu'on vit son visage ou ses yeux,
elle accueille les vits dont son cul fait excuse,
et s'égaie la cerise en de longs qui-mieux-mieux.
Vient enfin le dernier dont le signe est COLÈRE,
ouragan sulfureux aux volutes violentes
qui, rendant malheureux ses victimes solaires,
est un fol éborgné dans sa rage insolente.
Ce sont eux les cinq doigts de la Mano Negra,
cinq associés du diable en sa dextre imagée,
et chacun d'eux m'est fiable autant qu'aucun n'est gras :
les splendeurs de l'effroi sont les reflets que j'ai.
C'est auprès d'aimable onde et m'écoulant sur la terre,
enseveli sous plomb de l'éther délétère
où mes yeux ont vomi d'authentiques vipères
au corps céruléen, que de bleu je vis pers !
De deux Capulet, un Montaigu : Rome est haut.
C'est de ce rêve omis - Ophélie que drape eau -
dont repaissent les mots sur la risée des vers :
les ruisseaux que l'on nomme au passé sont pervers.
S'unissant pour le pire en vindictes rivières,
ils bâtissent l'empire où flottantes civières
voguent tout imbibées de papiers sans épreuves,
bouteilles à la mer des longs romans-fleuves.
Ils sont le verbe amer des rapports inhumains,
les courants inhibés par les gestes de main,
ils sont oh, si sociaux, saucissonnés d'humeurs,
que s'y noient les patios des amours qui se meurent.
Ils sont aussi le fiel et l'écume de Dante,
les flots fluant du miel aux baisers qui les hantent ;
ils vont du purgatoire à l'enfer par mes doigts :
j'ai beau freiner leur flux, l'encre fait ce que doit !
Tant de livres neufs lus finiront au pilon
qu'il est ostentatoire - autant rester Villon ! -
d'être à contre-courant, refoulé qui s’inonde,
mais à chaque coup rend coup, auprès d'aimable onde.
Le bruit se ment
dans les branchages
au vent nouveau
d'idées à listes ;
d'épris semant
leurs grains d'amor
par monts, par vaux
peuplent de l'air
leurs promissions,
dont on tranche age
à l'épithète
ou à l'envers ;
les commissions
de Thomas More
parfois s'entêtent,
idéalistes.
Et dans l'air chaud
d'un vrai juillet
carambolé
de pépiements,
d'émus oiseaux
meublent de chants
le snob olé
d'un dur zéphyr ;
les ongles griffent,
autant qu'y est
sur mon écorce
un œil porphyre,
oeuvre apocryphe
où l'ours léchant
grava de force
un bruissement.
Là, saule ment :
tri,
haine,
hâle,
ombres !
Le bruit se ment :
feule,
âme,
hourd,
ors !
Quelques vestiges du jour sombrent
dans l'azur lacéré, dehors,
et les chants de l'été sermonnent
leurs enfants pissenlits - salades ! -
comme des fruits de belladone
offerts à nos cerveaux malades.
Le bruissement
(subtil office
enflé d'aveux
et d'émotions)
des sentiments
et des hormones
au gré nerveux
des courants d'ires,
est un doux leurre,
un sacrifice
(vasectomie)
même un martyre,
dont les couleurs
qui s'époumonent
ont juste omis
ces commotions.
Ne reste alors
de cet enjeu
qu'un grand puzzle
(débris s'aimant),
qu'on endolore
à la mémoire
où tout est seul
de nos personnes ;
août à l'orage,
au gris fangeux,
lorsqu'il a plu,
que les pairs sonnent,
aura leur age
et leurs grimoires :
ombres n'ont plus
que bruits serments.
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