Les torpeurs du mois d'Août sous le
saule éternisent
mon sens écrit, tel un hindou
qu'un feu lent galvanise au soleil en
redoux :
partout l'écriture est Venise,
dressant ponts d'exquis mots sur les
bras séparés
d'amants qui se firent jumeaux ;
C'est tirant sans arrêt qu'un haleur
esquimau
s'est ri d'indiens désemparés.
Les bateaux dé-salés sont au port
d'échouage,
la marée lassée laisse aller
à vau-l'eau le volage air marin des
saoulés :
la fin de l'été les soulage,
les jours se font moins longs quoique
aussitôt languides,
les digues perdent leurs moellons,
chaque aussière a son guide et de nos
mots hélons
comme des rumeurs seljoukides.
Si le cor en priant cède à piller
sagesse,
la corne de brume en brillant
s'écrie : « mais quel age
est-ce à ce son m'écriant ? »
C'est celui des grandes largesses !
C'est le siècle hauturier de l'amarre
en rupture,
l'élévation d'un roturier
en façon de capture – ô scrupule
ordurier ! –
embarqué sur des sépultures...
Et pourtant je les aime ainsi mes
souvenirs,
abstraits des esprits de Carême
en luciole à venir, sous les dais d'un
harem
auquel nul ne peut subvenir ;
ce sont de courts vaisseaux irriguant
nos chemins
– saigneurs sans besoin de vassaux,
châteaux sans parchemin dont on monte
à l'assaut –,
ils sont les lignes de ma main.
1 commentaire:
Pétard ^^
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