dimanche 31 août 2025

Le radeau du bonheur



Les garçons et les filles ont besoin d'un temps mort
et d’une pause enfin tant on s’est morfondu
d’un reproche inutile affligé de remords

On se fabrique amant comme un parpaing fendu
qui la caresse aussi tout juste à ses rebords
en évitant d’être une relation vendue

Dans l'Amour on patauge et notre vie surnage
je parsème à bribe abattue le mord autant
je l’aime et je sais que c’est ma dame de nage
un bateau qu’on sait ivre ira tout barbotant

Je ne comprends pas le désir il est furtif
un désir infini n'est que la peau d'un fruit
le radeau du bonheur est un très frêle esquif
il se brise à ta beauté dont j’ai l’usufruit

samedi 30 août 2025

Kaléidoscopes



Je peuple des pensées d'instants tout fragmentés

de pièces du puzzle où juste on se trompait

victimes de l’écho d’un réel augmenté


La fabrique de nos mots se mitraille (on paie)

dis moi "je t'aime" et je pourrai mourir hanté

dis-moi que tu me veux je pourrai vivre en paix


Sur un petit chouia l'attirance est rencontre

être heureux c'est noyer le constat de ne pas

l’être et pourtant se souvenir à notre encontre

écrire en espérant suivre un peu de nos pas


Les cœurs et les boyaux se retournent et s'embrochent

on se désire enfin nos jeux se télescopent

entre les amitiés les sentiments sont proches

amour ou non ce sont des kaléidoscopes

jeudi 28 août 2025

La fleur et le papillon



Tout acteur en brûlant les planches des planchers

s’autorise en jurant de revenir au trot

l'amour étrange inclination pour s'épancher


La vue d’une amoureuse au comptoir d’un bistrot

que ne ferait-on juste un peu pour s’y pencher

notre cœur est si grand qu’il en accueille en trop


Je ne comprends pas l’idée d’exclusivité

celle-ci m’a fait souffrir et même existant

j’ai le souvenir de ce qu’il faut éviter

nous nous aimons parfois de sentiments distants


Je ne sais pas vraiment de ce que l’on devient

fait du papier des bateaux que nous déplions

grandir est oublier cet endroit d'où l'on vient

je suis l'enfant d'une fleur et d'un papillon

Vacance



J'aime la pluie qui tombe en ce moment sur nous

sans pluie qui nous arrose il n'y a pas de vie

loin de ce qui contraint qui fait suer le burnous


D’ailleurs on n’en a pas demandé le devis

ni la facture on n’a vécu ça que pour nous

peu importe en effet notre ligne dévie


L'altitude est la marque où les esprits se trouvent

où les noms s’avouent du plus bel oui la vallée

d’un étrange bonheur et si les yeux s’entrouvrent

un four est grand ouvert et veut nous avaler


La pluie tombe en un sens illusoire aux grands nés

j’ai perdu mon flair et plus rien n’a plus de sens

ce malgré comme toi Cyrano mon grand nez

le froid de la vacance est l'écho de l'absence

mercredi 27 août 2025

Marées basses



Le souvenir est l'espace infime entre nous

qui nous sépare ainsi mais quoi qu'il impliquât

c’est aussi l’instrument de nos liens qu’il renoue


Ton doux parfum poivré j’en ai le reliquat

la trace aiguë de ce que nous avons commis

l'imprudence est le délit le plus délicat


La simple timidité n'est pas une excuse

un amour hyper du dans une âme éperdue

la question sans écho des regrets qu’on accuse

et ce que l’on retient lorsque tout est perdu


Puis l’océan découvrant le sable s’en va

reste cet horizon que les envies dépassent

et ce coucher de lune et que la vie sauva

le désir est un océan de marées basses

mardi 26 août 2025

L'interdit



La Liberté dilue le désir en la peur

alimentant l’angoisse ayant su persister

dans les rouages de ma machine à vapeurs


Apprend que cesser d'écrire est cesser d'exister

ça m’est sorti tout droit d’un refrain de rappeur

où le doute en moi-même aurait pu subsister


Chaque geste érotique est un cadeau qu'on offre

il suffit seulement d’un contact imparfait

puis on l’embrasse en gros comme on perce son coffre

écrire aimer c'est un peu tout pareil en fait


J’ai gardé son journal (la jolie ritournelle)

une fleur au parfum qui nous désodorise

incalculable est notre attirance éternelle

l'amour est le seul interdit qu'on s'autorise

lundi 25 août 2025

Toxique



J'aimerais te troubler te séduire et t'aimer

nos relations sont des approches en glissades

et la gamelle aussi quand elle est rétamée


J’aimais bien t’embrasser le long des palissades

en caressant des mains ta douceur entamée

je faisais taire ainsi tes fantômes maussades


Il faudra bien deviner un jour à quel point

l'acte amoureux suffit dans notre perception

de l'existence et dans l'oubli de l'embonpoint

qui fait la beauté des femmes en conception


Tes baisers ont le goût sucré d'un fruit toxique

et je m’en empoisonne à volonté choisie

dans cet embrassement qui me rend hypoxique

il ne faut pas finir en sentant le moisi

Handicap errance



De nos sexualités rien ne dit l'apparence

un Poème est un langage il n'a pas de sexe

et des amours déçues je garde la part rance


Il ne faut pas essayer de bander le biceps

en ayant seulement pour handicap errance

et pour roman de vie son édition princeps


Succomber à l'amour est oublier de vivre

et rien ne s’éteint mieux qu'un incendie du cœur

et rien ne s’étend mieux qu’un corps que l’on rêve ivre

en s’étant sans soucis saoulé de sa liqueur


Aimer est bien plus compliqué qu'on ne le croit

j'écris avec ce cœur alors ça saigne en vrai

je fus crucifié sur un tableau de Pont-Croix

tandis qu’en vain de sa beauté je m’enivrais

dimanche 24 août 2025

L'assassin



Les ukrainiens face à la maladie des russes

sont nos anticorps de chasse et nous leur vaccin

peu m’importe au passé les mensonges qu'ils crussent


À moins qu'Odessa tombe on perdrait presque un sein

(l’Alsace et la Lorraine envahies par la prusse)

il faut se rassembler quand sonne le tocsin


poutine est un simple assassin génocidaire

et son seul objectif est d'immoler l'Ukraine

et les pays baltes ensuite en incendiaire

en tyran maléfique il voudrait qu’on le craigne


Un nabot fascisant s’enfermant au kremlin

moi je ne le crains pas contre lui je m’entête

à le combattre à l’aide de mes versets pleins

poutine est l'assassin dont on voudrait la tête

samedi 23 août 2025

Perles de désir



Rien n'est jamais plus beau qu'un sourire endormi

qu’une respiration fugace et sous les toits

qu’un souffle agité mais heureux de tant d’or mis


J'ai dans ma tête écoute moi l'écho de toi

l’emprunt que je voudrais que l’on me rende hormis

si ton empreinte en moi n’est pas ce qu’on nettoie


C'est dur d'aimer une femme en les aimant toutes

et parmi ces beautés dont j’ai le top en ciel

aucune à mon esprit mais que ton âme envoûte

où mes chez-moi sont des refuges potentiels


L'Amour est le sujet le plus préoccupant

quant à ta jolie main dont il faut se saisir

en écrivant sans peur au dernier occupant

je remets bout-à-bout tes perles de désir

Écartelé



Je ne suis qu'un gosse écartelé sur la carte

entre le bout du monde et son centre absolu

son origine étant comme deux doigts l’écartent


Et qu’importe l’effet de mes mœurs dissolues

je trimballe avec moi cette étrange pancarte

où tout le monde lit l’amour irrésolu


J’ai su ce que c’était j’ai compris ma sottise

(alors moi je m’en fous lorsque d’autres s’en font)

la sensibilité qu'une femme érotise

et qu'on puise en nous-même — une eau d'un puits sans fond —


Dès lors qu'elle est partie j'ai besoin de silence

susurrer me suffit ces quelques boniments

sont ma vérité crue quoique alerte aussi lance

ce n'est que dans l'absence où suinte un sentiment

mardi 19 août 2025

Les questions de l'amour



Je ne suis que tristesse et regret des demains

mon passé cette ruine est mon incarnation

cet échec absolu qu’on applaudit des deux mains


Je ne vois rien si je ne suis vos créations

ça résume assez bien ce que j’ai d’inhumain

décharner le fantôme à son inhumation


Les oiseaux des pensées sans cesse s’envolant

se défont de puissants attachements durables

et pourtant insouciant je conduis sans volant

le véhicule en vie je n’en veux que du rab


Bien plus qu'un choix le sexe est une indécision

peu m’importe en effet que l’on se mette en grève

ou qu’on en fasse — étrange — une circoncision

les questions de l'amour se règlent dans nos rêves

lundi 18 août 2025

Citadelle



Je suis allé traîner dans la nuit parisienne

afin de m'imprégner du chant de la jeunesse

et de ma poésie qu’elle le fasse sienne


En priant ces endroits afin que je renaisse

on a vu leur envers en ouvrant les persiennes

et le corps enivré de mon étrange aînesse


Un temps j'eus l'impression d'hériter de Villon

c'est le Quartier Latin qui nous a réunis

ce cœur en train de battre à ce que nous voulons

c'est celui de l'amante à nos vœux désunie


Je ne cesserai jamais de m'interroger

quant à mon rapport étrange à Paris la belle

à vingt ans je l'ai fuie j'ai voulue l'abroger

mais j'y reviens sans cesse elle est ma citadelle

dimanche 17 août 2025

Eaux troubles



Le jour est rassurant la nuit commence ailleurs

et d’un pas titubant je marche en mes pensées

comme un barillet pour le pire ou le meilleur


Roulette ukrainienne où j’ai voulu condenser

la parole et son flux bien souvent tirailleur

en l’ayant pu de toute façon dépenser


J'ai déboîté les eaux de fleuves squelettiques

afin de m'abreuver du bleu de ton regard

en matant tout le temps ton beau corps athlétique

et ton bel arrièr'-train que j'attends dans ma gare


Aimer c'est revendiquer sa part de désir

en ne se trahissant pas pour six ou sept roubles

(allant jouer les Judas) mais au cœur du plaisir

en jouant la partition du produit de nos troubles

vendredi 15 août 2025

Avec l'Ukraine



La Beauté réside en l'instant

Que nul autre a pu partager

Dans tout ce qui reste inconstant

L’éphémère est un potager


Cultivons là nos ressemblances

Au doigt ton ongle et sa lunule

Indiquant toute invraisemblance

Aimer est jouer à somme nulle


L'enfer abstrus de Mariupol

est une porte ouverte au Mal

et l'inversion des métropoles

un compas de l'Homme animal


Écrire enfin ne suffit pas

Je veux aller beaucoup plus loin

De la vie jusqu'à mon trépas

Corsaire ou flibustier malouin


Défendre un peu de mes idées

Je veux aller tout droit devant

Me décider à coups de dés

La vie s'invente au gré du vent


J'ai mon histoire avec l'Ukraine 

Écrite aux pas des êtres chers

Et que jamais aucun ne craigne

Incarnation là dans ma chair

mercredi 13 août 2025

Le fantom’ dans l’ placard



Nos sentiments sont plein d’infinies corruptions

dont le diable a prêté gentiment les habits

d’entre nous les plus beaux ne font pas exception


Que tu sois hétéro’ voire homo’ qu’ tu sois bi’

l'amour en fait n'est qu'un cul tanné d’irruptions

l'amour ne se décide pas mais se subit


Ce n’est pas un sermon (discours évangélique)

et ni même un serment venimeux qu’on alloue

dans lequel on dilue sa figure angélique

afin de dissimuler la défroque qu’on loue


La destinée n'est qu'un partage inabsolu

si j’ai beau rajouter de l’eau dans mon Ricard

on ne se dilue pas dans des mœurs dissolues

je sais très bien avoir un fantom’ dans l’ placard

lundi 11 août 2025

Corde insensible



Souvent nous croyons avoir les cartes en main

mais en vrai le destin nous mène où bon lui semble

et hier comme aujourd’hui sont pareils à demain


Chaque jour est perdu le suivant lui ressemble

(un avenir abstrus qui avance à bon train)

la main semblerait ferme et c’est la main qui tremble


Écrire engage aimer (c'est oublier le reste)

aimer — ce verbe galvaudé — c’est mon essence

et compiler le tout c’est gravir un Everest

transmettre est la façon de se donner du sens


Ce fruit d'amour coupable est pressé d'en finir

rien n'arrive en nous-même à moins qu'on ne l'attende

un infini brumeux qui reste à définir

rendant corde insensible à moins qu'on ne la tende

jeudi 7 août 2025

Truelle



Nous pourchassons les comportements indigestes

en soi choisir est une décision cruelle

les mots ce sont les mots ce ne sont pas les gestes


Alors en divaguant (traînant dans la ruelle

obscure) — on l’aperçoit en retournant sa veste —

un portrait de nous deux est peint à la truelle


L'amour est l'incendie qui s'éteint de salive

il est un feu dans l’eau l’humeur entre deux seins

j'ai fait de grands écarts entreponts de dérives

au bassin basculant qui révèle un dessein


Le désir est l'instant suspendu par nos peurs

il nous infantilise et nous rend impuissants

mais dans nos illusions (nuage de vapeur)

on trouve un sentiment vraiment épanouissant

lundi 4 août 2025

Les champs de blés sous un ciel bleu



Le goût de tes baisers comme un sirop d’érable

est en train de couler dans mon âme harassée

la tendresse est un bien cher et inaltérable


Avant tout l'amour est un oubli du passé

c’est un long trait tiré sur une intolérable

éviction de la vie qui s’était compassée


Je n'ai jamais jamais écrit pour séduire

et pourtant par les mots je l’ai bien illustré

le désir est dévorant le reste est à déduire

un poète est je crois le pirement frustré


Lady Di Lily Brik et Vladimir Maïa

les couleurs unies de tes yeux de tes cheveux

ton corps est le sommet de mon Himalaya

représentant des champs de blés sous un ciel bleu

samedi 2 août 2025

Méandres



La pieuvre de la nuit ventouse une intuition

la douleur est unique et sa tunique en soi

sans cesse et sans arrêt rejoue sa partition


Que sont nos sensations pour effacer le froid

brûlant comme un tison d’une triste attrition

juste une poésie pour effacer l'effroi


La nuit se pose à la façon d'un papillon

sur un doigt qui le brûle en donnant du plaisir

un clitoris enflé pour le moins tatillon

qu’on ne pourra plus jamais jamais ressaisir


On se retrouve à la fin dans état malsain

recherchant la raison que le désir affame

en rêvant de son cul de sa vulve et ses seins

perdu dans les méandres de beauté des femmes