I
Puisque l'art est au leurre et la
manière à la main,
nul n'est jamais sculpteur que de ses
illusions,
alors sache – Ô lecteur – qu'il
n'est de lendemain
chantant sans le malheur de quelque
Pygmalion...
II
Jamais beauté terrestre à
ses yeux n'eut l'hommage
où l'âme amphotère
extraordinaire exulte :
quand l'anneau de la dextre
a tout sinistre mage,
dit l'héréditaire estran
d'un corps nu pour insulte.
Jamais sinon d'un songe –
aveu d'ultime ego –
il ne sut ce qui ronge en la
passion d'amour :
elle était fausse-oronge,
annamite en mégot,
pipe, opium et mensonge, où
tout art s'énamoure.
Elle était en volute, en
rayons de fumets,
en parfums-parachute – odeurs de
sainteté –
en concierge osant « Chut ! »
à son étage humé,
elle était à sa lutte un laiteux sein
tété...
III
Sculptant cet Idéal, il
conçut Galatée.
Dieu restait son féal et le
Génie son esclave ;
d'une femme une fée alarmée
mal hâtée,
naquit d'une idée
alambiquée, d'une enclave.
Ô démiurge, il fondit de
larmes de tungstène,
les beaux yeux des non-dits
et les cils de l'ampoule,
la courbure inondée par
tant de chair humaine
de la gloire infondée
croisant l’œuf à la poule.
Il se fit un miroir inversé dans la
terre,
succombant à l'en croire, aux mystères
divins,
mais de ses bras en croix ramenés,
délétères,
Galatée son mouroir m'en ferait
l'écrivain.
IV
Car sitôt née, fut tue la
question de l'espèce,
et l'enfant qui fut mue par
cet étrange inceste
– papillon de sa mue
sortie de gangue épaisse –
ignorât ce qui tue d'un
simple palimpseste...
Elle aimât, elle aimât, et
les mâts de Cocagne
furent dressés d'ébats
dont les sens échappèrent
à ces amples débats que
certains parfois gagnent,
aux échecs et aux mats dont
se pendent nos pères.
Elle vécut une vie de
statue métamorphe,
elle aimât, elle amie de
tout homme amoureux,
lui ne sut rien hormis que
tailler est amorphe,
et qu'il n'est nulle envie
rendant un homme heureux.
V
Il s'était cru meilleur et
plus fin que le sel,
tant les sanglots d'ailleurs
vous rappellent qu'un lion
n'est qu'un faux-monnayeur,
un voleur de vaisselle,
un petit pinailleur du nom
de Pygmalion.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire