Le dernier soir de Juin dégorge et s'hémophile
en pleurant sa rousseur aux parasols en sève,
et des lapins posés dont on perdit le fil,
il n'est plus d'amoureux, non plus d'Adam ni d'Ève.
En retrait la marée, laisse au pouvoir le sel,
et la rouille annoncée se répand dans les airs ;
aux branches humectées comme aux bras les aisselles,
on sent le littoral inspirer nos déserts.
On sent la dune battre ainsi qu'un cœur urgent,
réclamant du bon sang qui ne saurait mentir ;
on sent de chaque essence un peu du vif-argent.
Le mercure ascendant rougeoie sur les martyrs
assumés d'un climat qui devient indigent,
mais le soir ici-bas me fascine et m'attire.
De Quimper à Paris, j'étais écartelé
par un chemin de fer à moitié barbelé ;
les stations — gestation — m'accouchaient à la fin
sur quelque quai de gare aux différents parfums.
Car chaque quai de gare où je jetais ma clope,
avait de mes beautés ce que mes vers éclopent :
un pied donné contre une main finistérienne,
un sourire aérien dans l'ombre parisienne.
Écarte-les d'emblée tes pauvres souvenirs !
Ils sont tous alignés, les dolmens et menhirs,
en ligne un peu brisée par leur chemin de pierre.
Écoute en leur écho leur Art et leurs manières,
assume enfin ta vie, j'en suis tout martelé !
De Quimper à Paris, j'étais écartelé
Il pleut sur la dune et mes yeux l'égouttent
en pleurant du sable et de l'encre noire,
un orage est fort à ceux qui l'écoutent
et Delacroix cocher, s'en remet à Renoir.
Un éclair alors en rayant la toile,
impose un peu d'or à ces vers du gris ;
j'ai parlé d'un cube à ceux qui l'étoilent,
à Pablo Picasso j'ai préféré Juan Gris.
Quoiqu'on en servit l'abus des nuances,
entre noir et blanc sa vraie vérité,
cassée comme un œuf empli d'influences,
est de Malevitch et de Soulage héritée.
Des nuages lourds aux ventres gonflés
me font cet effet d'un chrome sanguin ;
s'attelle à la tâche un lien boursouflé
réduisant sa fadeur de Van Gogh à Gauguin.
Si « poème » en latin — je crois — se dit Carmen,
on pourrait faire aussi de la rime un baiser,
de mes rejets la source où le grand-écart mène...
On pourrait se projeter sur la rive apaisée
qui de l'Île Saint-Louis put se servir de scène,
et de la guerre oubliée du génie de Bizet...
Que le scandale éclate à Paris en brillant,
Carmen est le moment dictant que je m'y mette,
afin que tout s'embrase et s'embrasse en criant
— lorsqu'une idée me vient, je gratte une allumette :
À chaque éclair un feu, puis à chaque lumière
un reflet de tes yeux ; de la courbe première
où je m'étends un peu, ta bouche est cette ornière
en laquelle on vit mieux, sans langue et sans manières.
C'est la fleur aux fusils, à ses kalachnikov,
ouvertement offerte au viol en son pistil
— à ça la confusion Zaoum et Klebnikhov !
En ceci de cela, le poison qu'on instille
au cœur atomisé d'un peuple en making-off,
agit sans tremblements comme au cœur de la ville.
Il ne nous reste alors en scierie que déboires,
et d'eux quelques copeaux de civilisation
balayés par la guerre et l'adieu de l'espoir,
enrayés par un Monde en décomposition.
Découpée, découpée, la fleur du Proche-Orient !
Cendres dispersées façon puzzl'à Dasmascus !
Ton fantôme accueilli dans la mort en riant
subit, fleur épanouie, le sort d'un hibiscus.
Tombée la nuit, jour neuf - on en parle
-
"[...] Cette poigne d’enfer [...] se renforce encore dans sa dernière
publication : « tombée la nuit, jour neuf » suivi de « Rester debout au
milieu du tro...
Jacques Boise
-
182 p – 18 € – revue A l’Index n°50 ( pour commander ce n° entièrement
consacré à Jacques Boise : Jean-Claude Tardif – 11, rue du Stade – 76133
Epouville )...
Lundi 4 mars 2024 – Ceci n’est pas un au revoir
-
C’est un adieu. L’ensemble de mes précédents billets est, à moins d’une
sauvegarde non requise par moi et entreprise par WordPress, laquelle ne
répondrait ...
level up cycle house
-
3Water must be over the hole level which makes it easier for faucet to pump
up the water. As settlers we recognize that we operate on and benefit from
st...
Il y a 2 ans
Alchimie de l'écriture
-
Quel meilleur alibi que celui que d'écrire Pour créer le plus gros des
mensonges ? D'un juste geste, d'un simple dire Imaginer plus que des
songes... Une a...
Alchimie de l'écriture
-
Quel meilleur alibi que celui que d'écrire Pour créer le plus gros des
mensonges ? D'un juste geste, d'un simple dire Imaginer plus que des
songes... Une a...
Ici, reviens
-
Du tiens au tout Mon cil dure au gage Le tremplin est jaloux Et les heures
défilent, Brûlant au passage La vie qui suinte en paires La veine qui se
fend De...
Submergée
-
Plus bas, plus loin, je me perds
Je m’abandonne sous la mer je me libère
Soleil regarde moi je vais loin,
Loin de toi et plus bas que la terre,
Me vois-tu ...
Passages célestes
-
Le lac par bouffées souffle au ciel ses anges
Qui passent lumineux au dessus des forêts
Du monastère lointain les cinq bulbes dorés
Font aux ...
Aquarelle - Haarackmorah
-
Salutations !
Voici aujourd'hui "Haarackmorah",
aquarelle faite en mode "automatique",
c'est à dire peinte en une soirée et de manière compulsive,
contraire...
Sans plus de lendemain
-
Ma magique amante a la langue habile Le goût du désir à fleurir l’en corps
Déborder le jour et rougir l’accord, Sur un rythme doux ; tempo volubile.
Aux je...
-
Je ne suis pas ce que je suis
Ah ! L'étrange chemin qui me mène à confesse
De tous mes égarements et de toutes mes promesses
Qu'est-ce donc qu'aimer et qu ...
Cette mer est tienne...
-
*La belle Circé attend son Ulysse...*
*Tant le monde est vaste ;*
*En avance sur hoirie*
*Cette mer est tienne.*
*Tu seras nautonier en clairvoyance.*
*...
Grande-Burne ( Genèse )
-
Préambule : Grande-Burne est un personnage créé par François Cavana à
l’origine. Il apparut dans « Et le singe devint con », dans un unique
chapitre. Pour...
Ma vie, mon sacrifice
-
Le Sacrifice est un sacrement
Un rite eucharistique
Une volonté d'éternité
Une volupté de sincérité
Une volcanique en volubilité
C’est un temps, une a...
Cocon
-
Calée dans mon cocon douillet, je me rends compte que ça se craquelle
autour.
Depuis l'extérieur, une lumière fend l'espace. Je sais qu'elle vient
m'extrai...