jeudi 29 novembre 2018
Chanson mixte
Dans le silence étourdissant des solitudes,
on aperçoit la silhouette évanescente
amourachée des quelques mots de platitudes,
aussi versés comme une braise incandescente.
Et l'enfumé mirage ainsi se dispersant
dans l'atmosphère empuantie du brasero,
laisse à mon rêve un goût de cendre, un goût de sang,
laisse à la larme un goût de sel, ingrat zéro.
La chanson mixte est à deux voix reprise en cœur,
est à deux cœurs ouverts au vent qu'on dit mauvais ;
la chanson mixte est un accord à nos rancœurs.
Elle associe dans son seul corps, un seul Yahvé,
dans son hostie, le goût du pain dont la liqueur
a parfumé d'encens l'enfer et ses pavés.
https://soundcloud.com/annaondu/chanson-mixte
dimanche 11 novembre 2018
La Der des Der
De ton regard en ce cliché surexplosé,
je garde avec l'éclat cuivré d'or
fragmentaire,
un peu du ciel d'azur ayant autorisé
des pluies d'acier sur un édredon
militaire.
Éventrement songeur et rêves
bâillonnés,
l'air a tranché le vif-argent
contestataire
où, dilué dans l'eau-forte, on vous
rit au nez,
bail honnête au sang bleu se signe en
ton éther.
Un armistice un peu cruel est désigné
par un doigt délateur ignorant de la
terre
où nous vivions cachés, la beauté
résignée.
Si l'Amour est la guerre et l'amant
délétère,
on a su conserver de leur substance
ignée,
jeudi 8 novembre 2018
Vents couverts
À Véronique Sanson,
Je t'écoutais souvent chanter à mots
couverts,
armer l'amour haineux d'un paradigme
atteint,
peupler la Rome en nous de plébéiens
divers
égorgeant le soleil à ses nouveaux
matins.
J'ai dans ce sacrifice à tombeaux et
cœur ouverts,
amassé tant de freins et tant de
baratins,
que les discours en vain des baladins
trouvères
ornent ma poésie d'un purgatoire
éteint.
Je chante avec mes maux couvés d'effet
d'hiver,
un édredon de neige enveloppant
d'étain
l'argent fondu d'un rêve issu d'un
couvent vert.
Et t'écoutant chanter sur ces éclats
de tain,
la banquise en miroir où je suis
Vancouver,
samedi 3 novembre 2018
Gavrinis
J'abondai sans raison la douleur en dollars
alors que le cercueil à l'émotion serti
servait pour avaloir à mes dealers de l'Art ;
au plus profond de mon marasme, à quoi sert-il ?
À quoi sert donc le chalumeau des mots fertiles
arrosant les vallées de lunes funéraires ?
À quoi bon découler l'encre à mort sur le Nil
et son serpent liquide aux relents littéraires ?
Avant la venue des charrues, passait l'araire ;
avant l'avenue des ces champs coalisés
contre le temps qui passe, avant l'horaire,
existaient les anciens, les non-mondialisés.
Gavrinis, en tes courbes immortalisées
clignant du doigt comme une paupière erratique,
est mu le corps que l'on débraille analysé
par l'ignorance émue des accords informatiques.
À quoi sert donc le dromadaire épileptique
et son Marché dans le désert évanescent
des illusions de la modernité pratique ?
Un oasis est presque un fantasme indécent !
J'allais sur Gavrinis pour y chercher du sens ;
au cœur de sa spirale, on entre, on s'entortille,
et dans son labyrinthe on s'emplit de l'essence
abandonnée, perdue, cachée sous les orties.
https://soundcloud.com/annaondu/gavrinis
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