Cocos coupées à la machette,
Dis, tu m'achètes ? Dis, tu m'achètes ?
C'est pour dix balles CFA...
C'est pour queue dalle à la plaïa...
Il est midi à Grand Bassam,
Lorsque ce petit bout de femme
Sabre les fruits de son pays,
A mes pupilles ébahies...
Il est midi à Grand Bassam,
Le soleil darde de ses flammes,
Le sable des plages privées
Et la sueur des peaux bronzées.
Mais les nuages d'équateur
Viennent charger de leur lourdeur,
La baie fermée sur l'océan,
La presse d'un air oppressant.
On se croirait à angle droit,
Au moins à sa moitié, je crois,
Tant les degrés se superposent
Aux chaleurs dont ils sont les causes.
Je me lève du transat',
Je me lente, aimant avec hâte,
Vers l'eau salée qui, comme un lac,
Semble une soupe à nos hamacs...
La plante de mes pieds me brûle,
A vingt-huit est la grande bulle,
Elle est pourtant rafraîchissante,
Cette eau si pure et transparente...
Il est midi à Grand Bassam,
Et des heures à nos grands dams,
Se passent en baigneurs modèles
Dans l'eau ou les couleurs se mêlent :
Le blanc, le noir et l'océan,
Le rire dilué des enfants,
Il est midi à Grand Bassam,
Ainsi s'humidifient nos âmes !
Les ananas nous sont fragrants,
Et tous leurs jus dégoulinants,
Quand on les grignote en tournant,
A la façon d'un cuisseau lent.
Et le soleil est insolent !
Et le sommeil est un saut lent !
Puisque nul ne peut deviner
Quand dans la sieste il va sombrer.
Les cocotiers se font la malle,
De Grand Bassam, la coloniale,
Pays qui, de trois capitales,
Côte d'ivoire est la vénale !
Reste de celle-ci, fantôme,
Le destin flou d'un carcinome.
Il est midi sur Grand Bassam,
J'en rêve encor après les drames...
Mes vers d'escales s'escaladent,
Comme latitudes malades,
Mais des rémissions télévisées,
En sont l'image imaginée.
Demain, le soleil ne se lèvera pas : il restera dans sa coquille d'huître à flétrir de baisers qu'il ne donnera pas. Le jour restera fermé comme une serrure à double tour et comme un disque au ralenti, comme un diamant posé rubis sur l'ongle à l'avatar d'où nos âmes rodent afin de s'en délivrer.
Demain, le soleil ne se lèvera pas : il aura supporté les clous et les blessures des torturés communs, des pauvres qui n'ont jamais voie de Cité, des crucifiés à la fleur du fusil et des crucifères embrassant les bouches des canons.
Demain, l'urne élira ses monuments funéraires, dressera de gigantesques tombeaux à ses morts hasardeux, et sanctifiera dans une grande embrassade, en l'absence de gène un plaisir sulfureux.
Alors, ignorant le fils du père, l'enfant de la mère, on sabrera ces petites têtes sans pagne afin qu'elles n'aient plus d'origine contrôlée.
Hier, j'ai visité le ventre des porcs afin de vérifier qu'ils étaient conformes à toute religion... Ensuite, je me suis occupé des textes sacrés : la Bible, l'Évangile et le Coran. J'aurais préféré comprendre le chinois et ses vieux grands philosophes, mais on ne fait pas du sperme avec du sang.
Demain, le soleil ne se lèvera plus comme avant : des monstres lutteront contre les résurrections, des assassins chercheront à tuer des enfants, et la lumière éblouissante de Pacques éclairera tous les meurtres en devenir.
Le doigt que je fais glisser sur tes rouges lèvres est l'absolu symbole amoureux des combats qui nous attendent, et dont la féminité criarde est la bouée salvatrice en laquelle il m'est donné de me raccrocher.
Demain, le soleil ne se lèvera pas, mais la lune triomphante éclairera le chemin des résistants.
Nos mondes personnels sont la
conjugaison d'inextricables liens entre de petites choses
individuellement insignifiantes, mais dont l'harmonie constitue
l'édifice fragile assurant une beauté fulgurante et fugace et
précaire. Nos mondes sont comme une poésie : ils se doivent de
trouver la bonne résonance, le bon rythme et l'équilibre
indispensable à leur donner encore un sens.
Et c'est ainsi, en toute réciprocité,
qu'une nouvelle poésie constitue d'elle-même un nouveau monde.
3
-
le petit curé portait une chasuble blanche une étole violette et une odeur
d'encens dans sa barbe bien faite, la lotion de benjoin tapotée le matin,
sur sa...
Toi, moi, miroir, etc.
-
72 p – photo de couverture : Cédric Cahu, Vers le bout du monde –
Christophe Chomant éditeur (vous pouvez également le commander en passant
directement par...
Lundi 4 mars 2024 – Ceci n’est pas un au revoir
-
C’est un adieu. L’ensemble de mes précédents billets est, à moins d’une
sauvegarde non requise par moi et entreprise par WordPress, laquelle ne
répondrait ...
level up cycle house
-
3Water must be over the hole level which makes it easier for faucet to pump
up the water. As settlers we recognize that we operate on and benefit from
st...
Il y a 1 an
Alchimie de l'écriture
-
Quel meilleur alibi que celui que d'écrire Pour créer le plus gros des
mensonges ? D'un juste geste, d'un simple dire Imaginer plus que des
songes... Une a...
Alchimie de l'écriture
-
Quel meilleur alibi que celui que d'écrire Pour créer le plus gros des
mensonges ? D'un juste geste, d'un simple dire Imaginer plus que des
songes... Une a...
Grand petit pays
-
Cher petit pays,
sur le bout du grand continent flétri,
Grand petit pays agé de trois mille ans,
Moi aussi je suis partie,
chassée comme beaucoup de tes en...
« Hyvästi »
-
Je me souviens
Le goût et la froideur
D'une glace enlacés
Au bruit des pédaleurs
En terrasse de Rivoli
En rêvant à Helsinki
Je me souviens
D'un poème pens...
Peau fine
-
Quand finement le beau s’égrène Au délicat d’amour d’avant Le doux de ce
lien émouvant Vient caresser le bleu d’haleine. De notre histoire au cœur
brûlant,...
Ici, reviens
-
Du tiens au tout Mon cil dure au gage Le tremplin est jaloux Et les heures
défilent, Brûlant au passage La vie qui suinte en paires La veine qui se
fend De...
Aquarelle - Haarackmorah
-
Salutations !
Voici aujourd'hui "Haarackmorah",
aquarelle faite en mode "automatique",
c'est à dire peinte en une soirée et de manière compulsive,
contraire...
Ce blog est en sommeil
-
Ce blog est en sommeil pour le moment.
Si vous souhaitez des nouvelles , rendez-vous sur mon site :
http://www.olivia-quintin.com/
The endless war ( by Sylvie Pollastri )
-
Les Vases Communicants sont un projet proposé à l’initiative de Tiers Livre
(http://www.tierslivre.net/) et Scriptopolis (http://www.scriptopolis.fr/)
: le...
-
Champs de bataille, sonnez l'hallali
Taire les spectres, monte molle, plus d'Ally
Cache-misère et ultime coup de latte
Fondre dans ta croisade écarlate
Sous...
Ma vie, mon sacrifice
-
Le Sacrifice est un sacrement
Un rite eucharistique
Une volonté d'éternité
Une volupté de sincérité
Une volcanique en volubilité
C’est un temps, une a...
Cocon
-
Calée dans mon cocon douillet, je me rends compte que ça se craquelle
autour.
Depuis l'extérieur, une lumière fend l'espace. Je sais qu'elle vient
m'extrai...